Quelle charge ?

Justement, elle n'est pas constante, l'accélération, même avec une poudre noire qui est plus vive que progressive. Mais en balistique intérieure des tubes on sait bien que l'accélération est variable au fur et à mesure que la balle de plomb tendre se tasse et a pris ses rayures. Plus le frottement est faible plus l'accélération augmente. En outre les gaz que génère la poudre poussent de plus en plus fort en début de passage dans le canon et si la charge correspond bien au données du constructeur de l'arme ils poussent de moins en moins un peu avant la sortie du canon La mise au point d'un canon tient compte de ce phénomène pour déterminer la longueur de canon pour une munition donnée afin de réduire la flamme de bouche. Disons que l’accélération du projectile dans un tube est aussi fluctuante que celle du projectile hors tube dont la balistique répond aux équations de Runge-Kutta sur le sujet.
Les méthodes de Runge-Kutta sont des méthodes d'analyse numérique d'approximation de solutions d'équations différentielles. Elles ont été nommées ainsi en l'honneur des mathématiciens Carl Runge et Martin Wilhelm Kutta lesquels élaborèrent la méthode en 1901. C'est en dérivant les équations de trajectoires qu'ils avaient établies par leur méthode que deux promotions de polytechniciens mobilisés sur ce travail juste avant la première guerre mondiale ont pu réaliser des tables de tirs suffisamment précises pour permettre en fin le tir indirect à longue distance.
Quand on travaille sur la balistique intérieure des tubes de gros calibre comme le 155 d'artillerie, les résultats sont plus visibles que pour les petits calibres. En particulier, il est une question qui est très importante, c'est la température initiale de la poudre. Eh bien les calculateurs des éléments balistiques et de nos jours les ordinateurs de tir prennent en compte le fait que lors de la combustion dans le tube, la température de la poudre fait que la vivacité de ladite poudre évolue et donc que l’accélération en est modifiée. L'usure des tubes est d'une telle importance que les calculs prennent en compte le nombre de coups tirés par une pièce pour faire varier ce qu'on appelle les éléments individuels de la pièce pendant sa "durée de vie".
Mais les paramètres qui influent sur l'accélération du projectile dans le tube sont si nombreux que je te souhaite bien du plaisir, mon cher Marcin si tu comptes calculer le nombre de nanosecondes que met la balle à franchir le cône de forcement d'un revolver ; je te souhaite surtout bien du courage. Suis les conseils et avis de Chewie et contente-toi des ordres de grandeur.
Et surtout dis-toi bien que le couscous, c'est la fatma qui a la haute main dessus. Alors, à moins que ton arme ait été taillée dans un couscoussier...

Comme l'ont très bien souligné Little Joe et Cobravif (et comme j'ai essayé de te le faire comprendre en te demandant de me fournir des abaques qui établiraient la relation entre l'enfoncement de la balle et la précision en cible, ou l'enfoncement de la balle et l'emplombement), nous sommes ici face à une théorie qui n'a jamais été démontrée ni par le calcul, ni par l'expérience pratique.

Comme l'a dit Cobra, le calcul est trop complexe, non dans ses opérations ou formules, désormais accessibles  à n'importe quel ordinateur, mais dans sa modélisation. Les phénomènes et paramètres mis en jeu sont si nombreux et si complexes qu'avant même de pouvoir calculer quelque chose, il faudrait pouvoir modéliser quelque chose.

Comme l'a dit Little Joe, à un moment donné il faut pouvoir étayer la théorie avec un minimum de pratique. Quand je me suis attaqué à la théorie de la cuirasse éventuellement portée par la Bête du Gévaudan dans mon enquête sur le sujet, j'aurais pu contacter des collègues ingénieur et remplir trois pages de calcul mécaniques. Mes lecteurs n'auraient guère apprécié je pense.
Par contre, je me suis acheté un fusil de Tulle et j'ai fait des reconstitutions de tir dans une configuration documentée par le fonds d'archives, et sur différents types de matériaux. Sans aucun autre calcul que l'énergie cinétique du projectile (fourni à titre de comparaison avec un révolver moderne), ces reconstitutions n'ont fait l'objet d'aucune contestation, même parmi ceux que mon enquête a le plus dérangé (ils m'ont attaqué sur d'autre sujets).

Ce qui m'agace, ce n'est pas de débattre avec toi sur la différence de vitesse ou d'accélération d'un boulet plus ou moins enfoncé dans une chambre de barillet, c'est de voir lier ce phénomène physique bien réel à une théorie non démontrée, et ce depuis des décennies.

Que quelqu'un procède à des séries de tir, réplique dans un étau, à charge identique, masse de boulet identique, amorce identique, bourre identique, propreté du canon identique, et où la seule variable serait divers enfoncement de boulets de canon dans le barillet. On noterait les résultats en cible et on observerait si oui ou non il existe une relation démontrée et significative entre l'enfoncement de la balle et le groupement réalisé. Rien que l'obtention d'une charge identique entre chaque chambre serait déjà une gageure. Quelle serait l'intervalle de tolérance de la charge acceptable pour considérer que cette variation ne serait plus significative ?

A ma connaissance, personne n'a jamais fait ça. Et pourtant, depuis des décennies, Radio Stand dit aux jeunes tireurs de charger leur arme avec du couscous "parce qu'il faut combler l'espace vide et faire affleurer la balle".

Qui a décrété ça un jour, et sur la base de quelle observation ?

Puisqu'il semble que personne ne soit en mesure de répondre à cette question pour l'instant, ni par le calcul, ni par la démonstration pratique, le sujet est clos. Nous n'avons que déjà trop digressé sur la demande de Ghost.