Call of Juarez - Bound in blood / PC

Bloob a écrit:Tu parles de simu auto, lesquelles ?

Bloob a écrit: Pour en revenir à Call of Juarez : je me suis quand même laissé tenter par la version complète ne serait-ce que pour l'ambiance western tellement rare dans le jeu vidéo et assez réussi.

Ma référence en terme de FPS, c'est Halo sur la première X-Box. Une tuerie monumentale. Si certains niveaux étaient assez linéaires (celui avec les floods, pourtant carrément flippant) et le jeu assez joyeusement bourrin, le gameplay était excellent : on pouvait rentrer dans les buildings avec les Warthogs (4X4), tendre des embuscades ou monter des attaques suicides, voler et monter dans les banshees (aéronefs) des adversaires, etc. On avait vraiment l'impression d'une grande liberté, d'une certaine possibilité d'exploration. Quand on avançait avec précaution, on pouvait entendre les ennemis discuter entre eux, avant de les attaquer par surprise...

En plus les adversaires pouvaient se révéler très coriaces, surtout en mode légendaire. Si les grunts n'opposaient guère de résistance, ils savaient s'enfuir au moment voulu ou rameuter des renforts. Les Elites étaient, eux ,de redoutables combattants : ils savaient tenir une position défensive, se cacher, esquiver des grenades ou vous contourner si vous restiez trop longtemps inactifs...

Je pensais que depuis le temps, les FPS avaient encore progressé et que l'AI était désormais redoutable...

Call of Juarez semble très supérieur en matière graphique et cinématique, mais c'est un peu frustrant de voir les adversaires avancer en pleine rue face à vous alors que vous êtes armé d'une gatling... Ceux qui se planquent sur les toits se mettent debout au bord des parapets pour que vous puissiez les descendre... J'ai essayé plusieurs fois de prendre des bâtiments à revers pour surprendre les ennemis pendant que le frérot faisait diversion... pour me retrouver face à des escaliers qui ne mènent nulle part ou des portes closes que le personnage ne peut pas ouvrir, ni défoncer !

Dans Halo, on s'amusait à placer des grenades sous les 4X4 pour les envoyer dans des endroits improbables et le jeu ne plantait jamais, c'est comme si les concepteurs avaient pensé à toutes les âneries qu'on pourrait pondre... Dans Call of Juarez, on a quand même l'impression d'être dans un décor de cinéma dès qu'on s'éloigne un peu du sentier balisé, c'est très très linéaire.

L'ami qui m'avait converti à Halo à l'époque me disait que c'était le "meilleur jeu du monde" mais ça m'a surpris de constater que, plusieurs années plus tard, il continue de rester une référence dans le domaine des FPS et que des jeux actuels, même s'ils lui sont supérieurs graphiquement, ne lui arrivent pas à la cheville en terme de gameplay et de d'IA.

Voilà, c'était juste l'avis d'un vieux crouton du jeu vidéo, mais ça n'empêche que je me ferais bien aussi la version complète si j'avais un peu plus de caillasses, rien que pour la rareté du jeu de Western comme tu le dis, Bloob. Et le plaisir de défourailler un peu à tout va...

Bloob a écrit:Les duels auraient pu être une bonne idée, mais l'action est trop dirigée et je bute sur le second type, plus costaud que le premier ( d'ailleurs, Camaro, si tu me lis, il faut impérativement jouer Thomas pour dégomer ce gugus ? )

Bloob a écrit:Je ne serais pas dire si ce jeu vaut les 50€, c'est selon les attentes de chacun, mais une chose est sur, en multi, ça doit être sympa de s'arroser copieusement dans une ruelle du Far West ( virtuellement bien sur ! )..

Difficile d'entamer ce test sans revenir sur le premier opus de Call of Juarez, ou plus exactement sur les liens qui unissent les deux volets, vu que celui qui nous intéresse aujourd'hui est une préquelle. Les événements qui s'y déroulent ont donc lieu avant le premier. Dès les premières minutes, on sent bien que le destin des deux frères, les deux (anti-) héros du jeu, ne va pas être très enviable. On a rarement vu des types qui s'attirent autant d'ennuis en si peu de temps. Et vu qu'il n'y en a qu'un des deux au générique du premier Call of Juarez (la suite donc), il est très facile de penser que l'autre ne meurt pas dans son sommeil et que cette fin puisse expliquer la psychologie de celui qui deviendra le révérend Ray. Mais arrêtons nous là pour ne pas vous spoiler sur le scénario.
Tout commence durant la Guerre de Sécession. Les deux frères sont de courageux soldats de l'armée sudiste. Ils n'hésitent pas à prendre tous les risques pour abattre des bleus. Mais, alors que le conflit envahit leurs propres terres, ils décident de prendre quelques libertés avec les ordres en allant protéger la ferme familiale. Bon, alors la ferme, autant vous le dire tout de suite, c'est une grande bâtisse sudiste. En temps de paix, on imagine mal la baraque sans quelques dizaines d'esclaves. C'est le premier côté détestable de ces deux frères. Et ce n'est qu'un début. Pour protéger leurs biens, ils abattent un paquet de soldats de l'Union. Malgré ce brillant résultat, militairement parlant, leur chef considère cette vendetta personnelle comme un abandon de poste, de la désertion. Les voilà contraint d'émigrer au Mexique. Ray a entendu parler du trésor de Juarez et il compte bien mettre la main dessus pour reconstruire la propriété familiale qui a méchamment reçu lors des affrontements.

Les héros ? Des ordures accomplies…

Voilà donc les deux frères au sud des états du Sud, en train de se faire virer des villes les unes à la suite des autres pour avoir jouer les grandes gueules de saloon en saloon. Quand on les retrouve, la guerre est finie mais ils sont en train de se battre pour une fille. La dispute prend fin quand le père de la dite jeune femme vient les trouver. Ce n'est pas n'importe qui, c'est le shérif. Au terme de ce qu'ils considéreront après comme de la légitime défense, le représentant de la loi finit étendu sur le carreau avec la moitié de la ville qui les a pourchassés aussi.

Un peu plus tard, alors qu'ils sont dans un saloon, oui, encore, ils voient débarquer une très jolie fille qui se fait ennuyer par plusieurs sales types. Au bout d'une minute, ça dégénère en fusillade et la fille se fait enlever. En fait, celle-ci est la tendre progéniture d'un bandit mexicain. Elle est très belle et on voit de nouveaux problèmes se profiler. En parallèle à cette histoire, des Apaches cherchent à mettre la main sur des centaines de fusils pour tuer des hommes blancs. En fait, c'est plus Taureau Impétueux que le reste de la tribu qui veut déterrer la hache de guerre. C'est son fils qui sera chargé de prendre contact avec le bandit mexicain, en échange d'un médaillon menant au trésor.

On a envie d'aller au bout de cette aventure pas seulement pour recoller les morceaux entre le second et le premier volet mais surtout parce que les personnages sont magnifiquement dépeints, que l'histoire progresse plutôt naturellement en nous présentant toutes les facettes du Far West, de la Guerre de Sécession aux classiques duels de colts en passant par des paysages d'une réussite totale, la présence des indiens, d'un trésor et de bandits mexicains. Peu de films ont réussi ce mélange improbable. Citons simplement Le Bon, la Brute et le Truand, oeuvre picaresque s'il en est. C'est précisément cet aspect qui est complètement génial dans Call of Juarez 2. De là à dire que ce titre est aux jeux vidéo ce que le film de Léone est au cinéma, c'est aller un peu vite. Pour quelques petits pépins, rien de très grave.

Mais avant d'aborder les petits accidents de parcours, il faut déjà saluer l'aspect technique de Juarez 2. Comme nous l'avions déjà dit dans notre preview, tout ce qui se passe à l'écran est prodigieusement bluffant. Les paysages du Far-West sont étonnamment variés et les personnages bougent plutôt bien. Ils évoluent dans de vertes prairies pendant la Guerre de Sécession, passent par le Mexique, dans des cimes rocheuses ou des villages pourris, dans des mines ou des environnements ouverts (voir plus bas).

La profondeur de champ est démentielle, presque surprenante pour ce que l’on connait de la Xbox 360. On découvre des troupes de confédérés à des centaines de mètres de distance, de l'autre côté d'un fleuve. Ils sont tout petits, évidemment, mais déjà très menaçants car en grand nombre. Mais le plus spectaculaire reste indiscutablement les paysages mexicains, à perte de vue. On voit des montagnes en 3D très lointaines et ce n'est pas un simple bitmap. Bon, on repère tout de même un peu de pop up, avec des rochers ou des buissons qui apparaissent subitement en regardant dans une autre direction. Mais vu l'ambition du jeu à ce niveau là, c'est tout bonnement miraculeux.

Autre prouesse technique : les visages. Rarement des personnages de jeux vidéo ont eu des tronches pareilles. La dernière fois, c'était probablement dans Crysis. Non, ce n'est pas aussi précis, mais les personnages ont vraiment des gueules, parfois un peu caricaturales, mais géniales. Thomas, ça va encore; mais Ray, avec sa cicatrice est réellement impressionnant.

Et puis il y a le gameplay, bien sûr, pour lequel les impressions sont partagées. A partir de la moitié de l'acte deux (sur les quatre), l’action commence à sérieusement à tourner en rond. En effet, le début du jeu est extrêmement scripté et très prévisible. Tout est absolument cousu de fil blanc : on sait qu'après tel coude dans le ravin on aura trois ou quatre ennemis à descendre ou qu'on sera attendu après un franchissement de porte. Mais il y a quand même quelques séquences qui sortent de l'ordinaire : le jeu de cache-cache dans les maïs avec les soldats de l'Union qu'il faut éliminer au couteau les uns après les autres, les séances de shoot à la Gatling, toujours réjouissantes. Heureusement, les choses changent du tout au tout peu avant la fin du chapitre 2.

L'environnement devient ouvert, il est possible de s’engager sur des missions variées même si concrètement, cela se résume tout de même à trouver un camp de bandits, à tous les buter et à finir le chef dans un duel. Mais ça change. On se dirige vers le camp ennemi à cheval (bon, il faut bien admettre que la séquence n'est pas extrêmement immersive; cela fait des années que je n'ai pas essayé un Alexandra Ledermann mais dans mon souvenir, c'était un peu comme ça) et on peut s'amuser avec de la dynamite que l'on aura achetée au marchand juste avant.

Deux gameplays moins inégaux que dans le premier épisode

Le gameplay est donc plutôt efficace mais malgré ce que disait Ubi lors de la présentation à laquelle nous sommes allés il y a quelques semaines, le développeur Techland n'a pas pu s'empêcher de retomber dans les travers du premier épisode. C'est néanmoins beaucoup plus réussi. Dans le premier volet, lorsque l'on incarnait Ray, on avait un gameplay FPS. Avec Billy, c'était de l'infiltration. Complètement ratée, avec des scripts qui se déclenchaient uniquement si le joueur était placé au millimètre près. Ici, on a toujours droit à deux gameplays mais celui du personnage de Thomas n'est pas complètement inintéressant. Il manie les flingues également, contrairement à Billy qui ne se servait que de ses flèches et à de rares occasions, il pourra se servir de son lasso (séquence à oublier toutefois).

Chacun des deux frères possède un mode de concentration différent. Celui de Ray est plus simple. Il a un flingue dans chaque main et lorsqu'il se retrouve face à plusieurs ennemis, il peut libérer sa concentration et ainsi "tagguer" les différents adversaires pour vider ses chargeurs sur eux trois ou quatre secondes plus tard. Thomas, lui, n'a qu'un pistolet et le stick droit s'utilise comme le chien d'un revolver, façon héros de Western. C'est marrant et immersif mais cela semble moins efficace que la rage libérée par Ray, tirant 12 balles à la seconde.

D'une manière générale, Ray (la brute) est plus intéressant à jouer, même si certaines limitations d'action en font un personnage assez ridicule. Il lui est impossible par exemple de monter à la corde, contrairement à Thomas, plus agile. Et quel blaireau ne sait pas monter à la corde ? On a quand même à faire à un héros de jeux vidéo, pas à Stephen Hawking. Cela fait penser au jeu Commandos où seul un des personnages pouvait ramer.

En revanche, s'il y a bien quelque chose de réussi en termes de gameplay, ce sont les duels, très cinématographique et avec un système plutôt intelligent. Pour tout savoir des duels de Call of Juarez, allez dans la rubrique cheats et astuces du site pour ne plus vous faire fumer comme un fils de… Ah oui, ça y est, le vocabulaire du jeu a fini par déteindre. Comment dire. C'est fleuri. Tout le temps. On peut même dire qu’il n'y a pas une phrase sans "fils de pute", "j'ai vu ta mère", "connard"… On pourrait continuer pendant tout une page tellement c'est énorme.

Le problème le plus handicapant finalement, c'est l'histoire. Elle est géniale, nous avons déjà vu cela, mais elle mène inexorablement vers celle du premier Call of Juarez, qui est loin d'être une réussite. Le joueur aura tout intérêt à imaginer que Bound in Blood n'aura pas de suite.

A part cela, c'est quand même un superbe jeu d'action grâce à son mélange FPS/Far-West. Le versant western est ce que l'on a vu de mieux à l'heure actuelle. Tous les clichés attendus sont là : embuscades sur le toit du saloon, cassage de chaises sur la tête des ennemis (cela déclenche même un succès !), distractions diverses et variées à l'explosif… Ceux qui aiment les westerns se régaleront de voir que rien n'a été oublié. Et puis il y a le versant FPS, un peu saupoudré de bullet time (le mode Concentration). Il n'y a rien à lui reprocher si ce n'est l'absence d'armes exotiques ou SF. Logique.

Test par Léo de Urlevan