L'avènement des revolvers à cartouches métalliques aux U.S.A.

En 1856, Rollin White, employé chez Colt, proposa à ce dernier un prototype de revolver ayant son barillet foré de part en part au même diamètre et doté d'une système d'alimentation automatique des cartouches (une véritable usine à gaz, il est vrai !). Samuel Colt pourtant habituellement malin,mais satisfait de la vente de ses revolvers à percussion, ne vit aucun intérêt à ce que lui proposait White.

Celui-ci alla alors proposer son brevet chez Smith & Wesson, qui faisait depuis un moment des recherhes sur les cartouches métalliques, retint aussitôt ce dispositif de barillet foré de part en part (White l'avait-il copié en France chez Eugène Lefaucheux, grand ami de Samuel Colt - Les revolvers Lefaucheux à broche étaient en effet usinés sur des machines-outil fabriquées par Colt) et acheta le brevet.

C'est ainsi que, de 1857 à 1868, Smith & Wesson eut aux U.S.A. le monopole, ce qui lui permit de sortir ses revolvers à percussion annulaire, de calibre .22 d'abord, puis .32. Naturellement, il y eu aussitôt des concurrents qui tentèrent de sortir à leur tour des revolvers à cartouches métalliques, soit en copiant effrontément S&W au risque d'un procès, soit en contournant le brevet de White.


Parmi ceux qui décidèrent de contourner le brevet, trois emergèrent notamment :

1 - Daniel Moore avec un revolver à cartouche à téton (teatfire cartridge), se chargeant par l'avant du barillet (ainsi, le barillet n'était pas foré de part en part au même diamètre, mais percé d'un simple petit trou à l'arrière pour permettre la percussion du téton). Ce fut le concurrent le plus dangereux de S&W avec 30 000 exemplaires produits


2 - WC Ellis and J.H. White avec un revolver à cartouche à coupelle (cupfire cartridge) appelé "Plant revolver" se chargeant également par l'avant du barillet, avec une simple encoche à l'arrière de ce dernier pour permettre la percussion de la cartouche (produit à 8 000 exemplaire en calibre .42 et 20 000 exemplaires en calibre .30)


3 - Frank Slocum avec un revolver qui avait l'avantage d'utiliser des cartouches classiques de calibre .32 à percussion annulaire. Slocum eut pour cela l'idée de placer sur un barillet des chambres coulissantes, qui, en les faisant coulisser vers l'avant, permettait à l'èjecteur fixe de faire sortir la douille percutée et de placer une nouvelle cartouche (l'arme fut produite à environ 10 000 exemplaires)



La réplique de Smith & Wesson fut très vite de racheter les firmes produisant ces armes pour en faire cesser la fabrication !

Quelle imagination de la part des armuriers !
et quelle splendide collection tu as là !

+1 kill bien mérité

Merci, le Molvanien. Ces armes à système sont effectivement passionnantes à découvrir et démontrent que l'imagination humaine est vraiment très féconde, bien qu'on puisse cependant dans certains cas regretter qu'elle le soit beaucoup dans le domaine des engins destinés à éliminer son prochain...

@ Pat

Superbe collection de modèles hors du commun

(quand je pense que c'est moi que tu traites de "sadique" quand je montre une de mes modestes pièces