une autre époque...

pareil que Cobra, j'ai pratiqué le Kendo quelques années et j'ai possédé un Katana fin XVIII ème, signé Kanemoto, province de Mino, monture handashi, une belle lame à gorge, un vrai rasoir, je ne connais rien de plus beau

Je n'ose même pas imaginer les trésors cachés de nos musées qui prennent la poussière plutôt que de ravir la passion des collectionneurs anonymes...

Dr King Schultz a écrit:@ Cobravif : Tu as oublié les photos !

Elles vont venir mais je suis en train de faire des tuto et le montage des séquences de mon dernier voyage à Istanbul il y a trois semaines. Je suis ovaire-boucqued comme disent les "génies" - sans bouillir - des écoles (?) de commerce qui donnent dans la "pub" et la "comm."

Dr King Schultz a écrit:@ Cobravif : Tu as oublié les photos !

Les voici, de l'épée dite "Des croisades".


Les deux faces, qui montrent une lame à l'acier non homogène mais sans agencement travaillé avec art.
Ci-dessous, deux photos qui montent la flexibilité de la lame : Ploiement dans un sens...



Ploiement dans l'autre :



Une fois relâchée, la lame revient à plat sans déformation résiduelle.

Voici maintenant trois photos de la poignée, et de ce qui reste de la garniture de qui a remplacé celle d'origine vers le XVIII siècle. Le bois est du cèdre rouge et la peau de la gazelle du Golan ou des Monts Liban. Ce sont des animaux de la même race qui sont indigènes depuis les croisades et le bois et la peau montrent que cette arm était encore en Orient bien après les croisades, à moins qu'un voyageur bricoleur ait rapporté en Europe de quoi rhabiller la poignée de cette épée ancienne déjà à l'époque. La datation technique de la lame et la garde ne pouvait pas mentir et l'acier est bien médiéval.


On distingue une garde nettement chrétienne d'Orient qui a ensuite essaimé dans le monde conquis par les arabes qui se sont inspirés de ces gardes pour leurs sabres courbes. J'en ai un, à lame de Damas, qui a une garde d'argent nettement arabe mais qui reprend cette conception générale en croix.
Sur ces photos, on voit bien que le lame n'est pas homogène. Le technicien du musée m'a bien explique que l'analyse des aciers montre que les parties sombres, plus riches en carbone sont plus dures mais ont été par endroit attaquées par une matière inconnue qui a laissé les parties en aciers flexibles sans atteinte majeure. Questionne sur l'état de conservation surprenant de cette lame qu'il m'annonçait comme très ancienne, il m'a répondu qu'elle avait sans doute servi en guerre au débit de sa vie mais que depuis elle avait dû soit servir de relique, soit être conservée en ambiance protectrice.
Et voici ce que j'ai aperçu, glissé entre un flanc de commode rustique et la cloison du magasin d'Antiquités-Brocante, qui a attiré mon attention ce dimanche de l'été 1984 à Bergerac :
C'est ce "diamant" doré - doré à cause de mon flash parce qu'il est en réalité de la couleur de l'acier de la garde - qui a attiré mon œil et puis j'ai mieux regardé et j'ai vu la garde. Alors j'ai glissé la main et j'ai ramené l'épée. La lame était noire de graisse figée. J'ai demandé le prix, sachant que je ne pourrais pas marchander beaucoup puisque nous étions pressés de rentrer à la maison et que j'allais payer en chèque. La dame en a voulu 300 Francs. C'était mal connaître mon épouse. Nous l'avons eue pour 250 F.
De retour à la maison au Buisson de Cadouin, je me suis enfermé dans l'atelier d'armurerie serrurerie de feu le Grand Père de mon épouse.
Il fallait revenir à l'acier de la lame. Je ne savais vraiment pas ce que j'avais acheté. Mais la garde me semblait bien ancienne. J'ai identifié que la lame était en excellent acier pour une lame à la forme si primitive. C'est bien simple, quand elle a été propre, j'ai constaté qu'elle coupait fort bien. Je l'ai essayée sur le billot qui nous sert pour refendre les buches pour faire du bois moyen pour la cheminée. Elle s'est plantée profondément dans le bois dur. Ensuite, j'ai refendu une planche de sapin comme je le faisais avec mon katana "practice" pour me dérouiller les épaule pendant les vacances. L'épée s'est avérée  presque aussi coupante. Il faut dire que sa lame est moins épaisse. Elle est à double tranchant et est encore très bien affûtée alors que je ne l'ai pas touchée sur ce plan.
De retour chez nous à Strasbourg où j'étais en garnison, en discutant avec l'armurier régimentaire, il m'a indiqué que le musée de l'armée pouvait examiner cette épée. Il y avait servi quatre ans et, en particulier y remandrinait les fourreaux de sabres destinés à l'exposition après réforme de la garde républicaine. Dont acte. Et vous savez ce qu'on m'a dit de cette arme.

Duncan OXBURRY a écrit:

Cobravif a écrit: Je me permets d'interférer.
En ce qui concerne l'orthographe du nom de mon Roi - je suis Ariégeois - je tiens à préciser que plusieurs orthographes existent. Phébus, Fébus, Febus, Phœbus, Phaebus. La plus logique en lengua nostra serait Febus, mais mon arrière-grand-mère nous avait raconté qu'on le surnommait Phœbus parce qu'il avait une chevelure blonde resplendissante. Le légende le dit avoir été blond comme les blés.

Phœbus est aussi le nom du ... soleil, ce qui explique qu'une chevelure blond pâle donne ce sobriquet !   
Désolé pour mes amis arriègeois et des PO, mais bien que j'aime beucoup les belles lègendes, je n'en reste pas moins ... cartésien  

Si tu regardes bien mon tout 'post", j'y ai écrit : <<Phœbus est une référence de clercs qui savaient le latin et le grec à notre Bon Roi pour le rapprocher de l'image du Soleil>>.
Ayant bien écouté mes maîtres d'école et mes profs de latin et d'histoire, il ne m'a pas échappé que Phœbus est aussi le Soleil. Ce que mon arrière-grand-mère m'avait déjà expliqué...
Moi aussi, Cogito ergo sum
 

Merci pour le reportage Cobravif

magnifique Cobravif! merci pour le partage, il y en avait quelques une au salon de Toulouse mais en bien pire état.