Schneider & Glassick (?) de 1971, par Luciano Giacosa

A force de parler de ma mono-manie, elle finit par se remarquer.
J'ai reçu il y a quelques jours un message personnel d'un membre du ROW, Jeanmi pour ne pas le nommer, qui me disait : "j'ai pu voir d'après les sujets que tu as posté, que tu étais un amateur du fabricant GLB.
Ayant un modèle dans ma boite "à remettre en état quand j'aurais du temps libre...", je préfère le proposer à la vente car le temps libre me manque cruellement."
Les photos jointes me montraient que l'objet était en bon état, et le prix était raisonnable. Nous avons fait affaire.

Le colis a été livré ce matin. Le revolver était particulièrement bien emballé, en deux parties : le canon d'un côté, le reste de l'autre.
Après déballage prudent, et selon mon habitude, j'ai inspecté l'aspect extérieur de l'arme comme elle m'a été livrée.
Surprise : alors que le bâti porte le code XX7, soit une fabrication de 1971, la console du canon porte le numéro de série 3147.
1971 étant la dernière année de fabrication de répliques par GLB, les numéros de série connus des S&G s'égrènent de 43610 à 46794.
Je me suis d'abord demandé si le 4 initial n'avait pas été mal frappé et aurait été difficile à voir. Après observation sous tous les angles et sous diverses lumières, pas de doute possible, le numéro est bien 3147 tout court.
J'ai envisagé que le canon et le bâti ne soient pas issus du même revolver, et que j'aie affaire à un specimen recomposé.
Le canon et le bâti m'ont confirmé en les assemblant qu'ils étaient faits l'un pour l'autre.
Et d'un seul coup, la lumière s'est faite et la vérité m'est apparue. Un détail révélateur que je n'avait pas remarqué sur les photos ni à l'inspection m'a sauté aux yeux : le barillet présente un épaulement. C'est un 44 !
Ca n'est donc pas un Schneider & Glassick selon la définition couramment acceptée.
Cependant, rien ne prouve que Messieurs Schneider et Glassick n'aient pas produit au moins un exemplaire de leur revolver en calibre 44.
Je considère donc qu'il s'agit de la réplique d'un exemplaire unique jamais encore retrouvé.
D'autre part, Luciano Giacosa n'a produit des S&G en calibre 44 que dans ses deux dernières années d'activité (1970-1971), et en nombre réduit : le 3804 est le plus élevé que je connaisse. Celui-ci est donc un des tous derniers.

Voici donc une addition à ma collection particulièrement appréciée ! Grâces en soient rendues à Jeanmi, que je remercie encore ici.


Le démontage va suivre dans quelques instants...

Jeanmi    nous réserve des fois des drôles de surprises...Il m'a fourni récemment un truc que l'on pourrait facilement prendre pour une Piettaterie

Imaginez, un "Colt" 1851 canon rond, carcasse laiton que l'on pourrait croire un S&G, mais son canon court, le range dans les inclassables.

Son mécanisme à 4 clics comme sur les véritables Colt, sonne agréablement à l'oreille, et son fabriquant n'est pas Pietta, que nenni, mais belle et bien Uberti et pour Hege qui plus est...

Cette pièce n'ayant il me semble rien d'historique, sa customisation maison est déjà en cours pour tenter d'y remédier..

@Ringo, je savais que tu allais l'apprécier celui-ci

Il sera bien mieux chez toi que dans ma caisse des "à-faire-dès-que-j'aurais-le-temps-d'avoir-du-temps"...

Il faudrait un jour que je fasse un inventaire sérieux...

Les quelques instants annoncés ont duré quelques jours, mais tout vient à point à qui sait attendre.
Ainsi voici donc un bref compte-rendu des opérations de démontage et de remontage.

L'état neuf des vis et le canon miroir me laissaient présager un intérieur nickel. J'ai donc commencé le démontage précautionneusement pour ne pas abîmer les têtes de vis. A ma surprise, l'intérieur s'est révélé noirâtre, et m'a fait découvrir un équipement de ressort double inédit jusqu'ici.
Craignant de ne pouvoir remonter le ressort de la même façon, je ne l'ai pas démonté. Les autres pièces y sont tout de même passées, et l'ensemble a bénéficié d'un bon bain d'eau savonneuse, et d'un séchage complet.
Trois pièces, le bois de crosse, l'axe de barillet, et la console portent le même numéro de série interne.
Après le bain, les pièces en laiton ont été frottées suffisamment pour les débarrasser de leur aspect terni, mais pas assez pour enlever leur patine.
L'écart barillet-canon a été réduit par quelques coups de ma fidèle massette en caoutchouc.
Ce Schneider & Glassick en calibre 44, exemplaire peu courant de la production de Luciano Giacosa, a rejoint ses congénères dans mon classeur, où il va dorénavant couler des jours tranquilles.