Fusil de traite XVIIIe sur base mousquet de la manufacture de Tulle (Armae)

Chewie a écrit:Si le canon passe le banc d'épreuves, je serais satisfait à 100%

Je n'ai aucun doute qu'il passe le banc d'épreuve vu l'épaisseur du canon, a condition bien sûr qu'il dispose bien d'un bouchon de culasse vissé, mais c'est normalement le cas.

La charge d'épreuve à l'origine était de 20 grammes de poudre noire de mémoire. Avec une lumière généreuse quand même ! Le calibre était d'environ 17,50 et la balle règlementaire faisait 16,40.


La plupart du temps les platines allument très bien, elles sont correctement cémentée et les ressorts sont virils.

Sur les 1777 Pedersoli par exemple, le calibre est 17,50. Pour tirer avec un calpin, suivant l'épaisseur de calpin (depuis un drap fin jusqu'à un morceau de jean's), les balles sont entre 16,80 et 17,20

Si ton canon fait 16,40, tu vas être plutôt entre 15,70 et 16 pour la balle (vers .618 à .630) : Le moule ne va pas être facile à trouver.

Tu peux aussi le charger comme un cal. 20, pour la chasse, avec de la poudre noire évidement !! Chasser avec un silex, c'est sportif.

Chewie a écrit:Ah, oui, c'est roots, hein. C'est pas pour les doubles mains gauches.

Effectivement, je ne m'y risquerais pas ! Par contre, pour qui possède une certaine habileté manuelle, l'outillage nécessaire, et la vision claire du résultat, ça devient non plus un défi, mais un beau projet.
Tu comptes retoucher le bois ou le refaire complètement ? D'après ce que tu nous montres, j'ai l'impression que le bois d'origine te servirait plus de modèle de forme que de base de kit.
En tous cas, je suis ton fil avec attention, et une certaine admiration...

Apparemment, Chewie, tu as eu un peu moins de chance que moi.

Sur le pistolet de marine dont j'ai parlé plus haut, je me suis contenté de décaper le vernis et de remettre 2 couches de Tru-Oil. Je n'ai fait aucune reprise sur le bois.

Naturellement, la qualité des encastrements n'est pas celle d'une arme de haut de gamme, mais il n'y a aucune trace de pâte à bois et pour le prix, j'avais estimé que ce n'était pas mal.

Joli, le pistolet de flibustier ! Le rendu du True-Oil a l'air parfait. Je crois que je vais essayer ce produit, pourquoi pas sur ce projet. La finition de cette réplique est effectivement un (gros) cran au dessus de mon fusil de Tulle. Nous dirons que les procédés de fabrication des Indiens ont une variabilité assez marquée qui nuit à leur répétabilité.

Tu comptes retoucher le bois ou le refaire complètement ?

Je vais me baser sur l'existant. Pas de travaux titanesques ni d'investissement au-delà du prix du passage au banc d'épreuves et d'un peu de quincaillerie.

Questions aux experts de la platine silex :
1. Pour le perçage de la lumière, quel est le diamètre de foret à utiliser ?
2. A quelle hauteur doit se situer le perçage par rapport à la ligne supérieure du bassinet ?

Chewie a écrit:
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Questions aux experts de la platine silex :
1. Pour le perçage de la lumière, quel est le diamètre de foret à utiliser ?
2. A quelle hauteur doit se situer le perçage par rapport à la ligne supérieure du bassinet ?

2 mm est un bon diamètre pour la lumière. Par ailleurs, le bas de la lumière doit tangenter la ligne supérieure du bassinet (surtout pas en-dessous si tu veux un départ bien direct). C'est ce qu'on appelle la position du soleil couchant.

A part cela, une petite recette pour avoir de la pâte à bois invisible : tu démontes la plaque de couche et, avec une petite fraise montée sur un outil genre Dremel, tu récupères de la sciure que tu mélanges avec de la colle de menuisier (la colle blanche qui devient transparente après séchage) pour obtenir la consistance d'une pâte dentifrice.

la plaque de couche remontée cachera l'endroit du prélèvement et tu auras une pâte à bois qui sera exactement de la même teinte que le reste du bois.

Enfin, je ne saurais te conseiller meilleur produit que la Tru-Oil. C'est ce qu'utilisent la plupart des artisans américains qui fabriquent les longrifles actuels, et pour ma part, je l'ai utilisé pendant plus de 40 ans sans jamais rien trouver de mieux. Si c'est ce que tu choisis, dis-le moi et je t'expliquerai comment faire. C'est de plus hyper-facile.

bravo pour cette audace

Le mien était une épave ,  achetée . . . 40 euros . Après 5 mois de travail , Il parait flambant neuf . . . Alors vas y ; rien n'est impossible , à condition de le vouloir A FOND ! ! ! !

    Bon courage ! ! ! !

   Bien entendu , KILL ! ! ! ! !

Bon, on enchaîne avec le devis du banc d'épreuves :



Demandé ce matin peu après 9H, reçu cet après-midi à 15H30, le tout par courriel.  On m'a précisé que seul le canon était nécessaire pour l'épreuve (et pour info le devis mentionne qu'il est valable jusqu'au 31 décembre de son année d'émission).

Pour les munitions, j'ai acheté ce moule sur NB il y a... 4 ans :



C'est du calibre 20 ancien, avec un boulet qui fait 15.25 ±0.10, ce qui nous fait du 0.60. Des calepins de 0.02 pouce devraient donc faire l'affaire pour arriver au 0.64 et quelques du canon.

Lorsque j'étais tombé sur ce moule, je l'avais acheté tout de suite sans avoir encore l'arme, parce que je me doutais qu'une fois la réplique dans les mains, j'aurais pu chercher un moule en vain pendant des mois ou des années ! Prévoyant le gars...

Le boulet roule librement jusqu'au fond du canon avec un bruit régulier. On sent qu'il ne se trimballe pas, avec seulement 5/10 au rayon de jeu.



Prochaine étape : le démontage de la réplique et le perçage de la lumière.

Je pense que tu as trouvé le bon terme "c'est un kit assemblé" que tu vas pouvoir "fignoler" à volonté




Les fibres ne semblent pas déchirée donc avec une bonne patemouille ça va revenir.

Pour la platine tu risques d'avoir des surprises quant à la mise en bois au démontage, il faudra peut-être creuser et faire un bedding avec de la pâte à bois ou de la résine.

Concernant le Tru-Oil il me semble qu'on ne peut plus l'importer en France

En tout cas cela donne envie !

Merci pour le partage Chewie

+1

Avez vous une idée de la charge d’épreuve a St Etienne ?? Juste pour ma culture générale

enzmatt a écrit:Avez vous une idée de la charge d’épreuve a St Etienne ??

Je pense que c'est toujours 20 grammes de poudre noire.

Armae vendant le Mousquet français Manufacture de Tulle 429 euros, lumière non percé et non éprouvé, on arrive à un prix de 547 euros avec le devis du banc de Saint Etienne. Cela reste moins cher que Sportwaffen qui propose l'arme 600 euros, percé et éprouvé par le banc allemand ( http://www.sportwaffen-schneider.de/product_info.php/cPath/51_643_645/products_id/32527 ).

Chewie a écrit:
Pour les munitions, j'ai acheté ce moule sur NB il y a... 4 ans :

C'est du calibre 20 ancien, avec un boulet qui fait 15.25 ±0.10, ce qui nous fait du 0.60. Des calepins de 0.02 pouce devraient donc faire l'affaire pour arriver au 0.64 et quelques du canon.
Le boulet roule librement jusqu'au fond du canon avec un bruit régulier. On sent qu'il ne se trimballe pas, avec seulement 5/10 au rayon de jeu.

Sinon, pour un moule à balle sur mesure, voir chez M. Dupré
http://www.armurerie-dupre.com/product_info.php?products_id=384

Ca peut servir à d'autres

et bien !! ça a l'air que du bon tout ça !!! je suis en train de glisser doucement sur la pente glissante de la tentation..... merci à tous et bien sur, dans l'attente impatiente de la suite!

nemessos a écrit:

enzmatt a écrit:Avez vous une idée de la charge d’épreuve a St Etienne ??

Je pense que c'est toujours 20 grammes de poudre noire.

Fichtre !!!  20 grammes ... la Vache !!
Alors nous qui tirons entre 1,5 et 5 grammes ( entre pistolets et fusils )


Merci

nemessos a écrit:
Je pense que c'est toujours 20 grammes de poudre noire.

Il faut ce qu'il faut. Je préfère que ça pète chez eux que dans ma tronche.

Je ne sais pas si ça sera marqué sur le rapport final d'épreuves ? J'ai aussi demandé si l'épreuve était réalisée à balle forcée ou à balles calepinée mais je n'ai pas encore eu de réponse.

Il ne faut pas oublier qu'il y a une lumière de 2mm sur le coté qui laisse échapper de la pression. D'autre part, je doute fort que les 20 grammes de poudre ait le temps de bruler entièrement avant que le projectile ne sorte du canon !

Ceci dit, la charge règlementaire d'utilisation sous l'empire pour le 1777 était de 12,2 grammes (oui, DOUZE grammes), dont une infime partie pour l'amorçage du bassinet (Si la lumière du bassinet est recouverte de poudre, le coup part rarement). Aussi, les soldats mettaient fréquemment une partie de la charge par terre pour éviter de se prendre une baffe dans la gu..le, bien que cela soit formellement interdit !

" D'autre part, je doute fort que les 20 grammes de poudre ait le temps de bruler entièrement avant que le projectile ne sorte du canon ! "

+ 1 en effet , je doute aussi ....  
Mais qu'elle gifle  

...

Effectivement 12,2 grammes dans le 1777 ! ! ! ! On se gausse souvent de ces fusils du 1er empire " Ces pétoires imprécises " . . . Mais elles faisaient des ravages terribles ! ! ! ! Les calculs effectués ont déterminés que sur une salve de 1000 coups tirés sur des troupes " de ligne " serrées au coude à coude à environ 150 mètres; un tiers était destructeur ( En fait ; peu . . . ) , soit environ 300 à 350 " touchés " morts ou blessés . Les canons tirant " à feu roulant " ajoutaient la destruction à la mousquetterie . . . Un exemple que vous pourrez vérifier ; La bataille de Wagram ( Autriche ) les 5 et 6 jUILLET 1809 a opposé les 154000 soldats de Napoléon 1er , aux 158200 soldats des Autrichiens . 433 canons du coté Français face aux 415 canons Autrichiens .

" Score " . . . : 59000 morts en 2 après-midi . . . ( Un carnage ! ! ! ! . . . )

Faute de précision , la " règle " était de " tirer en direction de l'ennemi " . Les méthodes pour améliorer la visée étaient variables . . . Certains se servaient de la dernière phalange du pouce comme " hausse " , d'autres se taillaient un " cran de mire dans l'ongle de celui-ci , dressé au dessus du bouchon de culasse lors du tir . Beaucoup de soldats ; effectivement , " saignaient " leurs cartouches pour diminuer le recul qui est terrible sur le 1777 . . . Et que dire du " Long range Patern " Anglais ; ou " Brown Bess " en calibre " 75 " , soit 19,02 mm , au lieu du calibre " 69 " ( 17,5 mm ) du 1777 ! ! ! ! ! La puissance de ces fusils étaient dévastatrice , cassaient les os , pulvérisaient les têtes . . . Les médecins militaires de l'époque n'avaient en général qu'une solution : Amputer . . . Les suites " opératoires " étaient tout à fait aléatoires . . . Souvent , faute d'antiseptiques , la gangrène gazeuse mettait fin à la vie de l'opéré . . . .

Faute de nourriture pour ceux ; blessés plus " légèrement " et qui restaient sur le champ de bataille , ils posaient une cuirasse sur 4 pierres , découpaient le museau d'un cheval mort ( Tendre . . . ) et la faisaient bouillir , avec un peu de poudre noire en guise de sel . . . .

Très dure époque . . .

IL fallait bien pouvoir atteindre les "panzers" de l'époque qu'étaient les redoutables Cuirassiers !

Je tir au 1777 Pedersoli , avec des charges entre 4 et 4.5 grammes ... et ça cogne déjà bien le Gong a 80 mètres
Le boulet s’écrase avec puissance sur cette grosse plaque d'acier très épaisse d 'un alliage spécial pour le tir  , celle ci  bouge fortement  sous l'impact ..
J'imagine sur le cuirasse "relativement fine",  d'un cuirassier  





.

Allez, hop, on retrousse les manches. Jour de démontage !  

Les outils pour ceci : un maillet (et pas de toute première jeunesse), un chasse-goupille maison et un bon tournevis plat.



On commence par la plaque de couche :



La contre-platine :



Là, c'est relativement propre comme travail. On remarque la frappe d'un "8" qu'on va retrouver sur la queue de culasse.

La platine :



Bon, là, c'est pas fait à la machine à bois à commande numérique. Indian spirit.

L'envers de la platine :



Là, nous sommes agréablement surpris. C'est basique mais c'est propre et bien fini. La mécanique interne de certains Pietta n'est pas toujours de ce niveau.

On attaque le démontage du canon.  Très rapide, il suffit de chasser les goupilles aux endroits stratégiques et la grosse vis sur la queue de culasse.

La quincaillerie complète :



Le tenons de passage de goupilles sont brasés sur le dessous du canon :



Les marquages du canon :



Gros plan sur le bouchon de culasse :



On retrouve le "8" frappé dans la contre-platine.

Bon, nous voilà avec une arme réellement en kit cette fois !

Il est temps d'attaquer le perçage de la lumière. Avant de démonter la platine, nous avons repéré "la position du soleil couchant" indiqué par Patibulaire. Bien que le canon soit indien, cela n'a rien à voir avec une position du kama-sutra...

Pour la marquer, nous avons utilisé le foret de Ø1  qui sera utilisé pour l'avant-trou comme simple poinçon manuel. On pointe l'endroit préalablement identifié au marqueur et on fait tourner le foret quelques fois entre ses doigts. C'est suffisant pour bien marquer l'endroit à percer :



L'opération de perçage est assez simple : un avant-trou de Ø1, puis le perçage définitif Ø2 recommandé par Pat. Toutefois, on ne va pas faire ça à la va-vite avec une perceuse manuelle et le canon posé sur les genoux ou un coin de table. On sort donc la mini-perceuse, son système à colonne, deux forets de mécanicien HSS, un bon gros étau. Le tout installé bien à plat avec de la lumière au-dessus.



On arrose le foret au WD40 en début de perçage et on le désengage plusieurs fois pour nettoyer les copeaux et garder une bonne vision de ce que l'on fait. Avec des forets de qualité, il n'y a aucun souci et les deux perçages se font en quelques dizaines de secondes.



Une fois le canon en main, on souffle un bon coup dans la lumière obturée par l'huile et la limaille et on entend le souffle dans le canon qui nous confirme que nous avons bien fait le lien entre la chambre et notre perçage. Un petit test à la lumière nous confirme la réussite du perçage de la lumière : tout au fond du canon, le petit point lumineux de celle-ci et son faisceau dans la chambre.



Voilà, le canon doit maintenant être dégraissé et nettoyé, et il va pouvoir partir pour St-Etienne en fin de semaine prochaine.

Question au spécialiste : avez-vous une technique particulière pour nettoyer la chambre et l'âme de ce type d'armes ?

Comme j'aime les solutions simples , mes canons lisses de fusils a silex passent aux nettoyages , avec ma brosse nylon de mes calibres 12 de chasses ..
( eau chaude , produit vaisselle , rinçage ,séchage , léger chiffon d'huile pour arme )

Les marquages sur le canon indiquent qu'il a été fabriqué en Inde (évidemment) à Udaipur (UDR).
Il se trouve qu'un photographe français, Tristan Savatier, a réalisé un reportage-photo sur un atelier de fabrication de répliques d'armes anciennes d'Udaipur. Si tu veux donc voir comment le tien a été fabriqué, regardes là. Sur le même sujet, une autre série de photos prises par un photographe Indien,
Ishan Khosla, ici. Ca ressemble un peu à certains ateliers Old West qu'on connait par les gravures, ou aux ateliers italiens de la moitié du XXème siècle.

Merci Ringo