Tir au Fusil de Tulle

Suite (et fin) des aventures du fusil de Tulle venu d'Inde via Armae. L'objectif final était de procéder avec cette arme à des reconstitutions historiques de tir en situation de chasse au XVIIIe siècle.

Les munitions



Nous avons utilisé le moule à balle calibre 20 "ancien" évoqué dans le fil sur l'achat et la personnalisation de cette réplique : https://repliquesoldwest.superforum.fr/t9356-fusil-de-traite-xviiie-sur-base-mousquet-de-la-manufacture-de-tulle-armae#124855
Le moule produit des boulets de 21.5g d'un diamètre de 15.40mm. Ils ont été utilisés avec des calepins maison, découpés dans une toile de coton pur de 0.02" d'épaisseur (la balle faisant .60 en calibre anglo-saxon, pour un canon de calibre .64). Les calepins étaient graissés au Wonder Lube.

Les cibles


Nous avons utilisé une cible d'archerie pour effectuer trois tirs de réglage, ainsi qu'un porte-cible maison de notre fabrication pour les tests de pénétration. Précisons que ces tirs ont été réalisés un jour de chasse sur une propriété privée de 10 hectares, dont une partie est en culture comme on peut le voir sur les clichés. Le champ a été choisi pour sa dimension et sa pente prononcée, afin de réaliser des tirs fichants et de conserver une vision lointaine dans le champ de tir, avec enterrements des balles sur la propriété de notre ami qui nous accueillait pour l'occasion.



Le porte-cible maison est équipé d'un tiroir coulissant sur quatre tiges filetées qui permet d'empiler les divers matériaux à tester.

Le poste de tir (à l'ancienne)



Nous avons uniquement effectué des tirs à courte portée : douze pas. C'est une distance spécifique mentionnée dans les archives historiques de la Bête du Gévaudan. A cette distance, l'animal aurait essuyé à plusieurs reprises et en des endroits différents des tirs d'arme à feu qui n'ont pas réussi à la tuer ni à la blesser grièvement. C'est la situation que nous avons souhaité reproduire.

Le stand champêtre



Le bazar indispensable à tout poudreux. La petite réserve de silex s'est avéré judicieuse car deux d'entre eux se sont révélés incapables de remplir leur fonction après quelques coups et notre hôte et ami Clément, bricoleur de génie, en a même retaillé un sur le pouce. Pour le dosage, nous avons utilisé un doseur coulissant gradué en grains de chez TotW.
Tous les tirs ont été effectué avec le même chargement : 65 grains (préconisation US de tirer une charge en grains équivalente au calibre de l'arme, qui s'est avérée assez satisfaisante).



Nous avons procédé à cinq tirs de référence sur différents matériaux. On voit ici un empilement de plusieurs couches surmontées d'une fourrure synthétique.



Nous avons aussi tiré sur un empilement terminé par une véritable peau de sanglier, sacrifiée par notre ami pour l'occasion, ainsi que sur une tôle d'acier S235 de 1.5mm d'épaisseur.



Nous avons tiré à la PN suisse n°2 (FFFg), dite "de chasse". Nous avons utilisé la même poudre dans le canon et le bassinet.



Les résultats des tirs ont été très intéressants et l'arme s'est révélé assez précise. Après les trois tirs dans la cible d'archerie, nous avons placé une première balle dans la structure en médium du porte-cible, juste sous la fenêtre de tir normalement prévue, et après une petite correction de visée, tous les tirs ont été réalisés dans cette fenêtre  de 33 x 31 cm.
Avec un chargement d'un peu plus de 4 grammes de PN, le recul s'est avéré un peu sec, plus au niveau de la joue que de l'épaule, mais tout à fait gérable et sans impact sur la série de tir (réalisés en continu entre 11h30 et 15h30).

Le soleil était de la partie en ce début d'octobre et ce fut une belle journée pour faire rugir notre fusil de Tulle made in India.

Félicitations pour tout le travail qui a permis à ce fusil de prendre vie, et de quelle superbe manière !
Félicitations aussi aux artisans indiens dont la qualité de fabrication t'a donné une base correcte pour cette création.

C'est sympa de voir son projet aboutir.... même si je ne me permettrai pas de faire remarquer que même un Admin se permet des fantaisies en dehors d'un stand de tir


au fait, y a des photos qui ne s'affichent pas ?????

Aucune

Aucune . . .

Je n'ai aucune photo qui s'affiche...
À mon avis, il y a un gri-gri !

le Molvanien a écrit: même si je ne me permettrai pas de faire remarquer que même un Admin se permet des fantaisies en dehors d'un stand de tir

Ta réserve est tout-à-fait justifiée. Même s'il n'est pas à recommander, le tir à PN sur une propriété privée est autorisé. J'ai pensé en premier lieu utiliser un stand de tir, mais à  cause de la difficulté de se voir confier un stand de tir à la journée à mon usage exclusif, et parce que la propriété sélectionnée fait 10 hectares, et que mon hôte s'est assuré des conditions de sécurité, j'ai finalement accepté sa proposition pour des raisons pratiques évidentes et parce que ces essais entrent dans le cadre d'un projet éditorial pour lequel j'avais pris des engagements pour la fin du mois de septembre auprès de plusieurs éditeurs. Je ne veux pas me chercher des excuses mais la situation n'est pas tout-à-fait celle du débutant qui s'achète un Pietta et "s'amuse" à tirer avec dans son jardin à côté de sa voisine qui étend son linge.

Chewie ton déroulé de sujet est passionnant , un grand merci a toi

Enfin des nouvelles du fusil indien, merci ! beau compte rendu !
belle arme qui se révèle efficace ! de quoi donner envie de revisiter le site Armae en prévision de Noël.......

Ringo a écrit: (...) Félicitations aussi aux artisans indiens dont la qualité de fabrication t'a donné une base correcte pour cette création.

Simon Girty a écrit:de quoi donner envie de revisiter le site Armae en prévision de Noël...

Je n'ai rien à redire quant à la prestation de ce vendeur. Si on sait ce qu'on achète (la finition indienne est certes minimaliste, mais cela se comprend au regard des moyens utilisés), on en a pour son argent : la mécanique est parfaite et je n'ai rien retouché. La platine est 100% fonctionnelle, sans jeu ni points durs, la batterie correctement cémentée et les deux mise à feu ratées provenaient du silex ébréché. Dès qu'il a été remplacé, le coup est parti normalement. De ce que j'ai vu du dimensionnement des pièces de la platine, c'est du costaud.
Evidemment, il n'y a pas la finesse de fonctionnement d'un révolver bien ajusté mais j'ai l'impression que je pourrais tirer des années avec la même platine et il y a quand même beaucoup moins de travail que sur un kit. On peut se contenter de percer la lumière et faire éprouver le canon, et l'arme est terminée.
Le seul vrai point négatif, c'est le vernis : le rendu est laid et ne rend pas justice à l'essence exotique utilisée, joliment veinée. Si on est capable de dévernir une monture et de refaire une finition de son choix, on peut acheter du Armae, qui propose de façon assez intelligente des répliques introuvables ailleurs.