Connaissez-vous le fusil de traite ?

Les grandes compagnies de vente de fourrures telles que la "Fur Company" ou encore la "Hudson Bay Company" faisaient fabriquer ces fusils la plupart du temps en Angleterre, parfois aussi en Belgique.

Elles étaient échangées aux tribus indiennes ou aux trappeurs contre des peaux (le tarif général étant de 20 peaux de castors pour un fusil). Généralement assez mal finies, elles étaient pourtant de qualité, car les compagnies précitées savaient qu'on ne pouvait rouler qu'une fois leurs pourvoyeurs.

Contrairement à ce qu'on peut voir dans les films où les trappeurs ont de beaux "Kentucky" ou "Hawken", ces fusils de traite étaient de loin les plus courants, d'abord à cause de leur bas prix, et ensuitre parce que leur canon lisse de gros calibre (souvent compris entre .62 et .70) était aussi efficace chargé de plombs sur une dinde sauvage ou un lapin que chargé à balle sur un grizzly.

Lorsqu'il était utilisé par les indiens pour la chasse au bison, beaucoup d'entre eux arrivaient à recharger tout en coursant ces bisons sur un cheval lancé au galop. L'arme étant coincée entre leur jambe et le côté du cheval, ils introduisait dans le canon la charge de poudre préparée, la balle un peu sous-dimensionnée pour qu'elle descende presque seule. Ils frappaient ensuite d'un coup sec la crosse sur leur cuisse, de façon à ce que la balle se tasse contre la poudre et qu'un peu de celle-ci passe du canon vers le bassinet à travers la lumière agrandie par leurs soins.


Ce fusil de traite en calibe .62, construit à partir d'un kit Pedersoli, est relativement fidèle, à l'exception du pontet qui était encore plus grand dans la réalité (afin de pouvoir tirer avec de gros gants en hiver), et de la vis réunissant le pontet à la queue de culasse qui partait du pontet vers cette queue de culasse, et non l'inverse comme ici.


Pour qu'un fusil de traite ait une chance de plaire aux indiens, il fallait absolument que la contre-platine représente ce qu'ils appelaient un "'serpent", qu'ils considéraient comme porte-chance. Aussi, ce type de contre-platine est vraiment une constante sur ces fusils de traite, quelque soit le fabricant ou le pays d'origine.

Et en ce qui concerne les tarifs, les européens les échangeaient souvent aux indiens contre leur hauteur en fourrures, ce qui explique la longueur démesurée des canons.

Encore une jolie pièce et l'histoire intéressante qui va avec.

Et une fois de plus je vais me coucher moins bête ce soir, merci Patibulaire.

bonsoir
je commence à m'interesser aux armes anciennes,
j'ai beaucoup apprécié cette presentation

à+

Patibulaire a écrit:.../...beaucoup d'entre eux arrivaient à recharger tout en coursant ces bisons sur un cheval lancé au galop.

Sur le même thème, j'en connais une autre qui est vraie, parait-il...

Un chasseur se trouve nez à nez avec un grizzly menaçant.  Il tire, touche, mais le petit calibre de son plaine rifle ne tue pas l'ours qui charge, furieux... Le chasseur prends ses jambes à son coup et se sauve, tout en rechargeant son fusils tant bien que mal en courant... Il arrive à ses fins avant que l'ours de ne rattrape et fait alors vote face : Il tire à bout portant, et l'ours s’effondre, raide mort.

Il semble que c'est avec des soucis de ce genre qu'un type est entré un jour dans l'atelier d'Hawken en réclamant une vraie arme pour les montagnes et pas un fusils de fille.

Il y a un p'tit moment qu'il me fait de l'oeil aussi celui là ....... !

Qu'en est il au tir l'ami, c'est "fun", ça groupe pas mal à 50m ???

Merci pour avoir fait revivre l'Alaska de nos jeunes années !

Dun

Bonsoir ,

Je vous invite à rechercher " fusil de traite centaure " par longue carabine . . .
https://repliquesoldwest.superforum.fr/t8076-j-ai-reconstruit-et-restaure-un-fusil-de-traite-centaure#107207