Il était une fois... Joshua Abraham Norton
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Il était une fois... Joshua Abraham Norton
Joshua Abraham Norton
(17 janvier 1811 – 8 janvier 1880)
Norton à l’époque où on l’appelait encore Monsieur…
Personnage excentrique et croustillant, connu aussi comme « Sa Majesté Impériale, l’Empereur Norton Ier », Joshua était un célèbre citoyen de San Francisco qui s’était auto-proclamé Empereur des États-Unis et Protecteur du Mexique en 1859.
• • •
Joshua Abraham Norton est né en Angleterre, à la chapelle de Priors-Lee (aujourd’hui Telford de la paroisse de Shifnal) le 17 janvier 1811 de John et Sarah Norton, et qu’il y fut baptisé moins d’un mois après, le 20 février à Shropshire.
En 1820, les parents de Norton émigrèrent en Afrique du Sud et y mirent en place une entreprise florissante. Après avoir reçu un présent de 40.000 dollars de son père, Norton émigra vers San Francisco en 1849. Il connut un certain succès dans l’immobilier jusqu’à ce que la Chine, faisant face à une famine sévère, régule l’exportation du riz. Le prix du riz à San Francisco passa de 4 cents à 36 cents par livre (de 9 cents par kilogrammes à 79 cents). Quand Norton apprit qu’un bateau contenant 90 tonnes de riz arrivait du Pérou, il acheta tout le riz, espérant dominer le marché du riz. Malheureusement, de nombreuses cargaisons de riz arrivèrent du Pérou, et le prix du riz baissa. Norton fut déclaré en faillite en 1858. Il quitta alors la ville pour quelques années, et revint peu de temps après en se proclamant empereur dans le journal ‘‘Bulletin’’.
Il n’y a pas de documents connus démontrant une excentricité ou un comportement inhabituel de Norton avant la perte de sa fortune, et on ne peut donc pas déterminer si son excentricité prononcée était un aspect permanent de sa psychologie, ou au contraire le résultat du stress lié aux événements financiers des années 1850. Néanmoins, après la soudaine perte de sa stabilité financière, Norton devint (en l’absence d’un véritable diagnostic) quelque peu «dérangé» et commença à afficher des illusions de grandeur.
Le caractère souvent contenu de ses interventions, la présentation subtile de nombre de ses décrets qui semblent élaborés, parfois dans un humour subtil, afin de prévenir toute menace directe d’inculpation de la part des autorités officielles, locales ou fédérales : ainsi ses décrets déclareront-ils des lois dont l’application se voit souvent conditionné à un facteur qui autorise de ne pas l’appliquer, ou de rendre évasive le moment effectif de sa mise en application (voir plus bas, comme exemple, le rappel de l’exigence impériale de la construction d’un pont sur la baie de San-Francisco).
Auto-proclamation
Sa Majesté Impériale Norton Ier
Contrarié par les insuffisances de la structure politique de l’État et des états fédéraux des États-Unis, Norton a pris en main l’affaire le 17 septembre 1859 quand, dans des lettres à de nombreux journaux de la région, il s’auto-proclama « Empereur de ses États-Unis » (« Emperor of These United States ») :
« À la demande d’une large majorité des citoyens de ces États-Unis, moi, Joshua Norton, anciennement de la baie d’Algoa, Cap de Bonne Espérance, et maintenant pour les derniers neuf ans et dix mois de S. F., Californie, me déclare et proclame moi-même Empereur de ces É-U ; et par la vertu et l’autorité qui me sont ainsi investis, ordonne par le présent acte et impose aux représentant de différents États de l’Union de se réunir au Music Hall, de cette ville, en le 1er jour de Fév. prochain, alors et là de faire telles modifications aux lois existantes de l’Union en sorte qu’elles améliorent le mal sous lequel la nation se trouve laborieuse, et ainsi faire en sorte que la confiance existe, autant dans le pays qu’au-delà, pour notre stabilité et notre intégrité.
Norton Ier, « Empereur des Etats Unis ».
Il ajoutera par la suite « Protecteur du Mexique » à son titre. Ainsi commença son règne de 21 ans sur l’Amérique, sans précédent dans l’histoire antérieure, sans équivalent dans l’histoire ultérieure, et quasiment sans conséquence sur celle des Etats-Unis, sauf à considérer son projet de pont jeté entre les villes d’Oackland et de San-Francisco comme finalement réalisé un demi-siècle après sa mort.
Décrets
En accord avec son rôle d’empereur auto-désigné, Norton Ier publia de nombreux décrets sur l’État de l’Union, l’Etat de Californie et la municipalité de San-Francisco. Considérant qu’il assumait le pouvoir, il n’y avait plus pour lui besoin de législature, et le 12 octobre 1859, il publia un décret qui « dissolvait » le Congrès des États-Unis. Il observa également que :
« Les fraudes et la corruption empêchent une expression totale de l’opinion publique, que des violations ouvertes des lois se produisent constamment, causées par des parties, des factions et par l’anormale influence des sectes politiques, le citoyen n’a pas droit à la protection de sa personne et de sa propriété qu’il est en droit d’exiger. »
En conséquence, l’Empereur ordonna que « toutes les parties intéressées » se rassemblent au Platt’s Music hall à San Francisco en février 1860 afin de « remédier à ce mal ».
Dans un autre « décret » impérial de janvier 1860, l’Empereur Norton 1er appela l’armée à destituer les fonctionnaires élus du Congrès :
« Considérant que : un groupe d’hommes s’appelant le Congrès National sont actuellement réunis à Washington City, en violation de notre édit Impérial du dernier 12 octobre, déclarant le dit-Congrès aboli ;
Considérant que : il est nécessaire pour la paix de notre Empire que le dit-décret soit strictement appliqué ;
Maintenant, par conséquent : nous Ordonnons par ceci Major-General Scott, le Commandant-en-Chef de nos Armées, immédiatement après la réception de ceci, notre Décret, de procéder avec une force appropriée et évacuer les salles du Congrès. »
Les ordres de Norton n’eurent aucun effet sur l’armée, et le Congrès continua ses activités sans perturbation. Norton publia d’autres décrets en 1860 qui prétendaient dissoudre la république et interdire toute réunion des membres du Congrès. Ceux-ci, comme tous les autres décrets de Norton, passèrent inaperçus auprès du gouvernement de Washington, comme de la nation dans son ensemble.
La bataille de Norton contre les dirigeants élus de l’Amérique persista tout au long de son « règne », bien qu’il apparaisse que Norton ait, en définitive, et légèrement à contrecœur, accepté que le Congrès continuât à exister sans sa permission et au contredit direct de ses multiples décrets.
Ses tentatives de renversement du gouvernement élu des États-Unis par la force ayant été frustrées, Norton tourna son attention et ses proclamations vers d’autres sujets, à la fois politiques et sociaux. Le 12 août 1869, « étant désireux d’apaiser les dissensions entre les différentes partis existant dans notre royaume », il « abolit » les partis démocrates et républicains. Dans l’espoir de résoudre les nombreuses querelles entre les citoyens des Etats-Unis pendant la Guerre Civile, Norton délivra un mandat en 1862 qui exigeait que les deux Eglises Catholique et Protestante l’ordonnassent publiquement Empereur. Une autre fois, la volonté de voir respecter San Francisco jusque dans son appellation fut le sujet d’un édit particulièrement virulent, daté de 1872 :
« Quiconque après cet avertissement dû et approprié serait entendu prononçant le mot abominable de « Frisco », lequel n’a aucune garantie ni [fondement] linguistique, devra être considéré coupable de Haut-Délit, et devra payer au Trésor Impérial comme pénalité la somme de vingt-cinq dollars. »
Par delà tous ces caprices et indépendamment de la nature exacte de son état psychologique, Norton fût, en certaines occasions, un véritable visionnaire, et un certain nombre de ces « Décrets Impériaux » font montre de force sagesse. Parmi ses nombreux édits, on trouve ainsi des instructions pour la constitution d’une Société des Nations presque un demi-siècle avant sa première formulation historique, et il a clairement proscrit tout au long de son règne, et par les voies légales les plus diverses, toute forme de discorde, querelle et autres conflit entre religions, groupement, partis et autres sectes. L’Empereur Norton Ier aura aussi vu juste en ordonnant à plusieurs reprises la construction d’un pont suspendu reliant Oakland et San Francisco, et ses derniers décrets montreront une irritation de plus en plus visible vis-à-vis du manque d’obéissance des autorités.
« Considérant que : nous avons publié notre décret ordonnant aux citoyens de San Francisco et Oakland d’apporter des fonds pour l’érection d’un pont suspendu de Oakland Point via Goat Island, ou alors pour un tunnel, et pour s’assurer de ce qui est le meilleur projet, et considérant que les dits-citoyens ont jusqu’ici négligé de remarquer notre dit-décret, et considérant que nous sommes déterminés à faire respecter entièrement notre autorité, maintenant, donc, nous commandons par ceci l’arrestation par l’armée des deux Conseils des Pères de la Ville s’ils persistent à négliger nos décrets.
Écrit par notre main royale et scellé à San Francisco, ce 17 septembre 1872. »
Ce décret, contrairement à la majorité, concernait des événements voués à se concrétiser. Ainsi la construction du pont San Francisco-Oakland commença-t-elle en 1933 pour s’achever en 1936. Le Bay Area Rapid Transit fut construit quant à lui en 1969 et ouvert au public en 1972.
Un décret paru dans un journal.
Vie en tant qu’empereur
La vie quotidienne de Norton est bien documentée. Ses journées consistaient à inspecter son «domaine» (les rues de San Francisco) dans un uniforme bleu élaboré avec des épaulettes plaquées-or ternies (qui lui avaient été données par des officiers de l’armée des États-Unis en poste à San Francisco) en portant un chapeau de castor décoré d’une plume de paon et d’une petite rose. Il a fréquemment amélioré ce maintien majestueux avec une canne ou un parapluie. Durant ses promenades, Norton s’intéressait à l’état des trottoirs et des routes, de la propriété publique, à l’aspect des officiers de police, et s’occupait des besoins de ses sujets quand ils apparaissaient. Il donna souvent de longs exposés philosophiques sur un large panel de sujets auxquels il connaissait peu de choses.
C’est durant l’une des ses « inspections Impériales » que Norton est réputé avoir réalisé un de ses actes les plus célèbres. Durant les années 1860 et 1870, il y avait un grand nombre de manifestations anti-Chinois dans les quartiers les plus pauvres de San Francisco, et des émeutes ont éclatés à plus d’une occasion. Durant l’un de ces incidents, Norton est supposé s’être placé entre les émeutiers et leurs cibles chinoises, et avoir commencé à répéter imperturbablement le Notre Père. Honteux, les émeutiers se sont dispersés sans aucun incident.
Un scandale survint en 1867 quand un officier de police nommé Armand Barbier arrêta Norton, pour le faire soigner de force de son désordre mental. Cela outragea énormément les citoyens de San Francisco et amena à la publication de nombreux éditoriaux de protestation. Le commissaire Patrick Crowley rectifia rapidement le tir en ordonnant la libération de l’« Empereur » et en publiant des excuses formelles au nom des forces de police. Norton fut assez magnanime pour accorder un « Pardon Impérial » au jeune officier de police inconscient qui avait commis cet acte de trahison. Par la suite, tous les officiers de police de San Francisco saluèrent Norton sur son passage.
Norton était clairement apprécié de ses sujets. Même s’il était sans-le-sou, il fréquentait régulièrement les meilleurs restaurants de San Francisco et les propriétaires de ces établissements prirent sur eux-mêmes d’ajouter des plaques à leurs entrées qui disait « Par Autorisation de sa Majesté Impériale, l’Empereur Norton 1er des États-Unis ». Cette fierté paraît avoir été tolérée sans plaintes par Norton. De tels « Sceaux d’approbation Impériale » était énormément prisés et coïncidaient avec une arrivée importante de clients. Aucun spectacle musical ou théâtral n’aurait osé ouvrir sans avoir réservé un balcon à Norton et ses deux chiens, Lazarus et Bummer. (La mort de Lazarus, dans un accident de voiture en 1863, amena une période de deuil public. En 1865, quand Bummer mourût, Mark Twain fut suffisamment touché pour écrire un épitaphe au chien impérial, disant qu’il était mort « de ses nombreuses années, d’honneur, de maladie, et de puces ».)
Sa Majesté Impériale s’initiant à la bicyclette…
Norton reçut quelques petits signes d’une reconnaissance de son état ; le recensement de 1870 note un Joshua Norton résidant au 624 Commercial Street, et le consigne comme exerçant le métier d’«Empereur».
Norton créera également sa propre monnaie pour payer certaines dettes, et c’était une vraie monnaie locale, généralement acceptée par les hommes d’affaires de San Francisco. (Ces billets allaient de 50 cents à dix dollars, et les quelques-uns encore existants ont atteint des centaines de dollars à une récente mise aux enchères). La ville de San Francisco a aussi honoré Norton ; quand son uniforme commença à paraître vieux, l’Assemblée des Superviseurs de San Francisco offrit suffisamment d’argent pour lui en offrir un en remplacement. En retour, Norton envoya un note gracieuse de remerciement et un « certificat de noblesse à perpétuité » à chaque superviseur.
Billet de 10 dollars au porteur de l’Empereur Norton Ier.
Fin de vie
Durant les dernières années de son règne, Norton fut le sujet de beaucoup de rumeurs et de spéculations. Une rumeur suggérait qu’il était en fait le fils de l’empereur Napoléon III et qu’il ne prétendait venir d’Afrique du Sud que pour éviter d’être persécuté. (Pour avoir été le fils illégitime de Napoléon III, il aurait dû naître quand l’Empereur français n’avait que trois ans ; le vrai fils de Napoléon III, Napoléon Eugène, est mort durant la Guerre anglo-zouloue en 1879.) Une autre rumeur voulait que l’Empereur ait l’intention d’épouser la Reine Victoria, ce qui est sans fondement bien que l’Empereur ait en effet correspondu avec la Reine en certaines occasions. Une dernière rumeur affirmait que Norton était en fait très riche, et qu’il simulait la pauvreté.
En plus de ces rumeurs, un grand nombre de « décrets » qui étaient probablement faux furent publiés dans les journaux, alors qu’il semble que, au moins quelques fois, les édits avaient été écrits par des membres du journal pour correspondre à leurs intérêts personnels. Le Musée de San Francisco tient une liste de tous les décrets qu’il estime exacts.
Dans la soirée du 8 janvier 1880, Joshua Norton s’est effondré au croisement de California Street et Dupont Street, alors qu’il se rendait à une conférence à l’Académie des Sciences. Sa chute fut immédiatement remarquée par d’autres citoyens qui appelèrent à l’aide, mais Norton mourut avant que la voiture devant l’amener à l’hôpital n’arrive.
Le jour suivant, le San Francisco Chronicle publia sa nécrologie en première page sous l’en-tête « Le Roi est Mort » (en français). Teinté de tristesse, l’article rapporte avec respect que « Norton 1er, par la grâce de Dieu, Empereur des États-Unis et Protecteur du Mexique, a quitté la vie. » Le Morning Call, un autre important journal de San Francisco, publia un article en première page avec une phrase très proche comme en-tête : « Norton 1er, par la grâce de Dieu Empereur de ces États-Unis et Protecteur du Mexique, a quitté la vie. »
Contrairement à ce qu’affirmaient les rumeurs, il est vite devenu évident que Norton était mort totalement pauvre et que sa fortune ne s’élevait pas à plus de quelques dollars. Cinq ou six dollars en petite monnaie furent trouvés sur lui et une recherche dans sa chambre montra qu’il n’avait que 2,50 $ dans sa monnaie, sa collection de bâtons de marche, son sabre, ses correspondances avec la reine Victoria et 1.098.235 actions d’une mine d’or sans valeur.
Quand les premiers préparatifs des funérailles se limitèrent à un simple cercueil de séquoia, les membres du Pacific Club (une association d’hommes d’affaire de San Francisco) décidèrent que c’était totalement inacceptable. Après avoir mis en place une caisse pour les funérailles, les membres eurent récupéré suffisamment d’argent pour un beau cercueil de bois de rose et pour ainsi offrir à Norton une fin convenable. Les rapports montrent que Norton reçut des dons « de toutes les classes, des capitalistes aux pauvres, d’un membre du clergé à un pickpocket, des femmes bien habillées aux exclus sociaux. »
Les funérailles de Norton furent solennelles et grandioses, quelques sources rapportent que près de 30.000 personnes sont sorties pour lui rendre un dernier hommage. Il fut enterré au Masonic Cemetery (cimetière des franc-maçons), à l’extérieur de la ville.
Tombe actuelle de l’empereur Norton.
En 1934, les restes de Norton furent transférés à l’extérieur de San Francisco, dans un lieu modeste au Woodlawn Cemetery, à Colma. Son histoire perdit un peu d’importance après sa mort, et son lieu de repos ne fut marqué que par une petite pierre. Cependant son histoire devint plus populaire pendant les années 1960 et sa tombe actuelle le nomme « Norton 1er, Empereur des États-Unis et Protecteur du Mexique ». L’activiste politique et drag queen José Sarria se déclara « Sa Royale Majesté, Impératrice de San Francisco, Jose 1er, Veuve de Norton » et tient une commémoration annuelle, accomplie lors d’un petit déjeuner continental, pour son « mari », ce qui aida à repopulariser sa légende et incita Woodlawn Cemetery à lui offrir une meilleure tombe à leur propre compte.
En janvier 1980, de nombreuses cérémonies furent menées et des mémoriaux érigés à San Francisco pour honorer le centième anniversaire de la mort du seul Empereur des États-Unis.
Stèle commémorant sa « vision » du pont de San Francisco.
San Francisco-Oakland Bay Bridge.
References (non-exaustives)
Sans oublier…
L’Empereur Smith de la série Lucky Luke (1976), est une interprétation de Joshua Norton. Mais celui-ci est vraiment riche et possède une véritable armée. Morris explique d’ailleurs à la fin de l’album la fin de Joshua Abraham Norton.
Liens
A bientôt pour d'autres aventures...
(17 janvier 1811 – 8 janvier 1880)
Norton à l’époque où on l’appelait encore Monsieur…
Personnage excentrique et croustillant, connu aussi comme « Sa Majesté Impériale, l’Empereur Norton Ier », Joshua était un célèbre citoyen de San Francisco qui s’était auto-proclamé Empereur des États-Unis et Protecteur du Mexique en 1859.
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Joshua Abraham Norton est né en Angleterre, à la chapelle de Priors-Lee (aujourd’hui Telford de la paroisse de Shifnal) le 17 janvier 1811 de John et Sarah Norton, et qu’il y fut baptisé moins d’un mois après, le 20 février à Shropshire.
En 1820, les parents de Norton émigrèrent en Afrique du Sud et y mirent en place une entreprise florissante. Après avoir reçu un présent de 40.000 dollars de son père, Norton émigra vers San Francisco en 1849. Il connut un certain succès dans l’immobilier jusqu’à ce que la Chine, faisant face à une famine sévère, régule l’exportation du riz. Le prix du riz à San Francisco passa de 4 cents à 36 cents par livre (de 9 cents par kilogrammes à 79 cents). Quand Norton apprit qu’un bateau contenant 90 tonnes de riz arrivait du Pérou, il acheta tout le riz, espérant dominer le marché du riz. Malheureusement, de nombreuses cargaisons de riz arrivèrent du Pérou, et le prix du riz baissa. Norton fut déclaré en faillite en 1858. Il quitta alors la ville pour quelques années, et revint peu de temps après en se proclamant empereur dans le journal ‘‘Bulletin’’.
Il n’y a pas de documents connus démontrant une excentricité ou un comportement inhabituel de Norton avant la perte de sa fortune, et on ne peut donc pas déterminer si son excentricité prononcée était un aspect permanent de sa psychologie, ou au contraire le résultat du stress lié aux événements financiers des années 1850. Néanmoins, après la soudaine perte de sa stabilité financière, Norton devint (en l’absence d’un véritable diagnostic) quelque peu «dérangé» et commença à afficher des illusions de grandeur.
Le caractère souvent contenu de ses interventions, la présentation subtile de nombre de ses décrets qui semblent élaborés, parfois dans un humour subtil, afin de prévenir toute menace directe d’inculpation de la part des autorités officielles, locales ou fédérales : ainsi ses décrets déclareront-ils des lois dont l’application se voit souvent conditionné à un facteur qui autorise de ne pas l’appliquer, ou de rendre évasive le moment effectif de sa mise en application (voir plus bas, comme exemple, le rappel de l’exigence impériale de la construction d’un pont sur la baie de San-Francisco).
Auto-proclamation
Sa Majesté Impériale Norton Ier
Contrarié par les insuffisances de la structure politique de l’État et des états fédéraux des États-Unis, Norton a pris en main l’affaire le 17 septembre 1859 quand, dans des lettres à de nombreux journaux de la région, il s’auto-proclama « Empereur de ses États-Unis » (« Emperor of These United States ») :
« À la demande d’une large majorité des citoyens de ces États-Unis, moi, Joshua Norton, anciennement de la baie d’Algoa, Cap de Bonne Espérance, et maintenant pour les derniers neuf ans et dix mois de S. F., Californie, me déclare et proclame moi-même Empereur de ces É-U ; et par la vertu et l’autorité qui me sont ainsi investis, ordonne par le présent acte et impose aux représentant de différents États de l’Union de se réunir au Music Hall, de cette ville, en le 1er jour de Fév. prochain, alors et là de faire telles modifications aux lois existantes de l’Union en sorte qu’elles améliorent le mal sous lequel la nation se trouve laborieuse, et ainsi faire en sorte que la confiance existe, autant dans le pays qu’au-delà, pour notre stabilité et notre intégrité.
Norton Ier, « Empereur des Etats Unis ».
Il ajoutera par la suite « Protecteur du Mexique » à son titre. Ainsi commença son règne de 21 ans sur l’Amérique, sans précédent dans l’histoire antérieure, sans équivalent dans l’histoire ultérieure, et quasiment sans conséquence sur celle des Etats-Unis, sauf à considérer son projet de pont jeté entre les villes d’Oackland et de San-Francisco comme finalement réalisé un demi-siècle après sa mort.
Décrets
En accord avec son rôle d’empereur auto-désigné, Norton Ier publia de nombreux décrets sur l’État de l’Union, l’Etat de Californie et la municipalité de San-Francisco. Considérant qu’il assumait le pouvoir, il n’y avait plus pour lui besoin de législature, et le 12 octobre 1859, il publia un décret qui « dissolvait » le Congrès des États-Unis. Il observa également que :
« Les fraudes et la corruption empêchent une expression totale de l’opinion publique, que des violations ouvertes des lois se produisent constamment, causées par des parties, des factions et par l’anormale influence des sectes politiques, le citoyen n’a pas droit à la protection de sa personne et de sa propriété qu’il est en droit d’exiger. »
En conséquence, l’Empereur ordonna que « toutes les parties intéressées » se rassemblent au Platt’s Music hall à San Francisco en février 1860 afin de « remédier à ce mal ».
Dans un autre « décret » impérial de janvier 1860, l’Empereur Norton 1er appela l’armée à destituer les fonctionnaires élus du Congrès :
« Considérant que : un groupe d’hommes s’appelant le Congrès National sont actuellement réunis à Washington City, en violation de notre édit Impérial du dernier 12 octobre, déclarant le dit-Congrès aboli ;
Considérant que : il est nécessaire pour la paix de notre Empire que le dit-décret soit strictement appliqué ;
Maintenant, par conséquent : nous Ordonnons par ceci Major-General Scott, le Commandant-en-Chef de nos Armées, immédiatement après la réception de ceci, notre Décret, de procéder avec une force appropriée et évacuer les salles du Congrès. »
Les ordres de Norton n’eurent aucun effet sur l’armée, et le Congrès continua ses activités sans perturbation. Norton publia d’autres décrets en 1860 qui prétendaient dissoudre la république et interdire toute réunion des membres du Congrès. Ceux-ci, comme tous les autres décrets de Norton, passèrent inaperçus auprès du gouvernement de Washington, comme de la nation dans son ensemble.
La bataille de Norton contre les dirigeants élus de l’Amérique persista tout au long de son « règne », bien qu’il apparaisse que Norton ait, en définitive, et légèrement à contrecœur, accepté que le Congrès continuât à exister sans sa permission et au contredit direct de ses multiples décrets.
Ses tentatives de renversement du gouvernement élu des États-Unis par la force ayant été frustrées, Norton tourna son attention et ses proclamations vers d’autres sujets, à la fois politiques et sociaux. Le 12 août 1869, « étant désireux d’apaiser les dissensions entre les différentes partis existant dans notre royaume », il « abolit » les partis démocrates et républicains. Dans l’espoir de résoudre les nombreuses querelles entre les citoyens des Etats-Unis pendant la Guerre Civile, Norton délivra un mandat en 1862 qui exigeait que les deux Eglises Catholique et Protestante l’ordonnassent publiquement Empereur. Une autre fois, la volonté de voir respecter San Francisco jusque dans son appellation fut le sujet d’un édit particulièrement virulent, daté de 1872 :
« Quiconque après cet avertissement dû et approprié serait entendu prononçant le mot abominable de « Frisco », lequel n’a aucune garantie ni [fondement] linguistique, devra être considéré coupable de Haut-Délit, et devra payer au Trésor Impérial comme pénalité la somme de vingt-cinq dollars. »
Par delà tous ces caprices et indépendamment de la nature exacte de son état psychologique, Norton fût, en certaines occasions, un véritable visionnaire, et un certain nombre de ces « Décrets Impériaux » font montre de force sagesse. Parmi ses nombreux édits, on trouve ainsi des instructions pour la constitution d’une Société des Nations presque un demi-siècle avant sa première formulation historique, et il a clairement proscrit tout au long de son règne, et par les voies légales les plus diverses, toute forme de discorde, querelle et autres conflit entre religions, groupement, partis et autres sectes. L’Empereur Norton Ier aura aussi vu juste en ordonnant à plusieurs reprises la construction d’un pont suspendu reliant Oakland et San Francisco, et ses derniers décrets montreront une irritation de plus en plus visible vis-à-vis du manque d’obéissance des autorités.
« Considérant que : nous avons publié notre décret ordonnant aux citoyens de San Francisco et Oakland d’apporter des fonds pour l’érection d’un pont suspendu de Oakland Point via Goat Island, ou alors pour un tunnel, et pour s’assurer de ce qui est le meilleur projet, et considérant que les dits-citoyens ont jusqu’ici négligé de remarquer notre dit-décret, et considérant que nous sommes déterminés à faire respecter entièrement notre autorité, maintenant, donc, nous commandons par ceci l’arrestation par l’armée des deux Conseils des Pères de la Ville s’ils persistent à négliger nos décrets.
Écrit par notre main royale et scellé à San Francisco, ce 17 septembre 1872. »
Ce décret, contrairement à la majorité, concernait des événements voués à se concrétiser. Ainsi la construction du pont San Francisco-Oakland commença-t-elle en 1933 pour s’achever en 1936. Le Bay Area Rapid Transit fut construit quant à lui en 1969 et ouvert au public en 1972.
Un décret paru dans un journal.
Vie en tant qu’empereur
La vie quotidienne de Norton est bien documentée. Ses journées consistaient à inspecter son «domaine» (les rues de San Francisco) dans un uniforme bleu élaboré avec des épaulettes plaquées-or ternies (qui lui avaient été données par des officiers de l’armée des États-Unis en poste à San Francisco) en portant un chapeau de castor décoré d’une plume de paon et d’une petite rose. Il a fréquemment amélioré ce maintien majestueux avec une canne ou un parapluie. Durant ses promenades, Norton s’intéressait à l’état des trottoirs et des routes, de la propriété publique, à l’aspect des officiers de police, et s’occupait des besoins de ses sujets quand ils apparaissaient. Il donna souvent de longs exposés philosophiques sur un large panel de sujets auxquels il connaissait peu de choses.
C’est durant l’une des ses « inspections Impériales » que Norton est réputé avoir réalisé un de ses actes les plus célèbres. Durant les années 1860 et 1870, il y avait un grand nombre de manifestations anti-Chinois dans les quartiers les plus pauvres de San Francisco, et des émeutes ont éclatés à plus d’une occasion. Durant l’un de ces incidents, Norton est supposé s’être placé entre les émeutiers et leurs cibles chinoises, et avoir commencé à répéter imperturbablement le Notre Père. Honteux, les émeutiers se sont dispersés sans aucun incident.
Un scandale survint en 1867 quand un officier de police nommé Armand Barbier arrêta Norton, pour le faire soigner de force de son désordre mental. Cela outragea énormément les citoyens de San Francisco et amena à la publication de nombreux éditoriaux de protestation. Le commissaire Patrick Crowley rectifia rapidement le tir en ordonnant la libération de l’« Empereur » et en publiant des excuses formelles au nom des forces de police. Norton fut assez magnanime pour accorder un « Pardon Impérial » au jeune officier de police inconscient qui avait commis cet acte de trahison. Par la suite, tous les officiers de police de San Francisco saluèrent Norton sur son passage.
Norton était clairement apprécié de ses sujets. Même s’il était sans-le-sou, il fréquentait régulièrement les meilleurs restaurants de San Francisco et les propriétaires de ces établissements prirent sur eux-mêmes d’ajouter des plaques à leurs entrées qui disait « Par Autorisation de sa Majesté Impériale, l’Empereur Norton 1er des États-Unis ». Cette fierté paraît avoir été tolérée sans plaintes par Norton. De tels « Sceaux d’approbation Impériale » était énormément prisés et coïncidaient avec une arrivée importante de clients. Aucun spectacle musical ou théâtral n’aurait osé ouvrir sans avoir réservé un balcon à Norton et ses deux chiens, Lazarus et Bummer. (La mort de Lazarus, dans un accident de voiture en 1863, amena une période de deuil public. En 1865, quand Bummer mourût, Mark Twain fut suffisamment touché pour écrire un épitaphe au chien impérial, disant qu’il était mort « de ses nombreuses années, d’honneur, de maladie, et de puces ».)
Sa Majesté Impériale s’initiant à la bicyclette…
Norton reçut quelques petits signes d’une reconnaissance de son état ; le recensement de 1870 note un Joshua Norton résidant au 624 Commercial Street, et le consigne comme exerçant le métier d’«Empereur».
Norton créera également sa propre monnaie pour payer certaines dettes, et c’était une vraie monnaie locale, généralement acceptée par les hommes d’affaires de San Francisco. (Ces billets allaient de 50 cents à dix dollars, et les quelques-uns encore existants ont atteint des centaines de dollars à une récente mise aux enchères). La ville de San Francisco a aussi honoré Norton ; quand son uniforme commença à paraître vieux, l’Assemblée des Superviseurs de San Francisco offrit suffisamment d’argent pour lui en offrir un en remplacement. En retour, Norton envoya un note gracieuse de remerciement et un « certificat de noblesse à perpétuité » à chaque superviseur.
Billet de 10 dollars au porteur de l’Empereur Norton Ier.
Fin de vie
Durant les dernières années de son règne, Norton fut le sujet de beaucoup de rumeurs et de spéculations. Une rumeur suggérait qu’il était en fait le fils de l’empereur Napoléon III et qu’il ne prétendait venir d’Afrique du Sud que pour éviter d’être persécuté. (Pour avoir été le fils illégitime de Napoléon III, il aurait dû naître quand l’Empereur français n’avait que trois ans ; le vrai fils de Napoléon III, Napoléon Eugène, est mort durant la Guerre anglo-zouloue en 1879.) Une autre rumeur voulait que l’Empereur ait l’intention d’épouser la Reine Victoria, ce qui est sans fondement bien que l’Empereur ait en effet correspondu avec la Reine en certaines occasions. Une dernière rumeur affirmait que Norton était en fait très riche, et qu’il simulait la pauvreté.
En plus de ces rumeurs, un grand nombre de « décrets » qui étaient probablement faux furent publiés dans les journaux, alors qu’il semble que, au moins quelques fois, les édits avaient été écrits par des membres du journal pour correspondre à leurs intérêts personnels. Le Musée de San Francisco tient une liste de tous les décrets qu’il estime exacts.
Dans la soirée du 8 janvier 1880, Joshua Norton s’est effondré au croisement de California Street et Dupont Street, alors qu’il se rendait à une conférence à l’Académie des Sciences. Sa chute fut immédiatement remarquée par d’autres citoyens qui appelèrent à l’aide, mais Norton mourut avant que la voiture devant l’amener à l’hôpital n’arrive.
Le jour suivant, le San Francisco Chronicle publia sa nécrologie en première page sous l’en-tête « Le Roi est Mort » (en français). Teinté de tristesse, l’article rapporte avec respect que « Norton 1er, par la grâce de Dieu, Empereur des États-Unis et Protecteur du Mexique, a quitté la vie. » Le Morning Call, un autre important journal de San Francisco, publia un article en première page avec une phrase très proche comme en-tête : « Norton 1er, par la grâce de Dieu Empereur de ces États-Unis et Protecteur du Mexique, a quitté la vie. »
Contrairement à ce qu’affirmaient les rumeurs, il est vite devenu évident que Norton était mort totalement pauvre et que sa fortune ne s’élevait pas à plus de quelques dollars. Cinq ou six dollars en petite monnaie furent trouvés sur lui et une recherche dans sa chambre montra qu’il n’avait que 2,50 $ dans sa monnaie, sa collection de bâtons de marche, son sabre, ses correspondances avec la reine Victoria et 1.098.235 actions d’une mine d’or sans valeur.
Quand les premiers préparatifs des funérailles se limitèrent à un simple cercueil de séquoia, les membres du Pacific Club (une association d’hommes d’affaire de San Francisco) décidèrent que c’était totalement inacceptable. Après avoir mis en place une caisse pour les funérailles, les membres eurent récupéré suffisamment d’argent pour un beau cercueil de bois de rose et pour ainsi offrir à Norton une fin convenable. Les rapports montrent que Norton reçut des dons « de toutes les classes, des capitalistes aux pauvres, d’un membre du clergé à un pickpocket, des femmes bien habillées aux exclus sociaux. »
Les funérailles de Norton furent solennelles et grandioses, quelques sources rapportent que près de 30.000 personnes sont sorties pour lui rendre un dernier hommage. Il fut enterré au Masonic Cemetery (cimetière des franc-maçons), à l’extérieur de la ville.
Tombe actuelle de l’empereur Norton.
En 1934, les restes de Norton furent transférés à l’extérieur de San Francisco, dans un lieu modeste au Woodlawn Cemetery, à Colma. Son histoire perdit un peu d’importance après sa mort, et son lieu de repos ne fut marqué que par une petite pierre. Cependant son histoire devint plus populaire pendant les années 1960 et sa tombe actuelle le nomme « Norton 1er, Empereur des États-Unis et Protecteur du Mexique ». L’activiste politique et drag queen José Sarria se déclara « Sa Royale Majesté, Impératrice de San Francisco, Jose 1er, Veuve de Norton » et tient une commémoration annuelle, accomplie lors d’un petit déjeuner continental, pour son « mari », ce qui aida à repopulariser sa légende et incita Woodlawn Cemetery à lui offrir une meilleure tombe à leur propre compte.
En janvier 1980, de nombreuses cérémonies furent menées et des mémoriaux érigés à San Francisco pour honorer le centième anniversaire de la mort du seul Empereur des États-Unis.
Stèle commémorant sa « vision » du pont de San Francisco.
San Francisco-Oakland Bay Bridge.
References (non-exaustives)
- Barker, Malcolm, E.; Jump, Edward (January 2001). Bummer & Lazarus: San Francisco’s Famous Dogs : Revised With New Stories, New Photographs, and New Introduction. San Francisco: Londonborn Publications. ISBN 0-930235-07-X.
- Caufield, Catherine (1981). The Emperor of the United States and other magnificent British eccentrics.Routledge and Kegan Paul. pp. 150-152. ISBN 0-7100-0957-7.
- Cech, John (1997). A rush of dreamers : being the remarkable story of Norton I, Emperor of the United States and Protector of Mexico. New York: Marlowe. ISBN 1-56924-775-7.
- Cowan, Robert Ernest. «Norton I, Emperor of the United States and Protector of Mexico (Joshua A. Norton, 1819-1880)» in Quarterly of the California Historical Society. San Francisco: California Historical Society, October 1923.
- Cowan, Robert E. et al. The Forgotten Characters of Old San Francisco. Los Angeles: The Ward Ritchie Press, 1964.
- Dressler, Albert (1927). Emperor Norton, life and experiences of a notable character in San Francisco, 1849-1880. San Francisco: A. Dressler. LC CT275.N75 D7.
- Drury, William (1986). Norton I, Emperor of the United States. New York: Dodd, Mead & Company, Inc. ISBN 0-396-08509-1.
- Kramer, William M. (1974). Emperor Norton of San Francisco : a look at the life and death and strange burials of the most famous eccentric of gold rush California. Santa Monica, California: Norton B. Stern. ASIN B0006CF3KO.
- Lane, Allen Stanley (1939). Emperor Norton, Mad Monarch of America. Caldwell, Idaho: The Caxton printers, Ltd. ASIN B00086ATPC.
- Ryder, David Warren (1939). San Francisco’s Emperor Norton. San Francisco: Alex. Dulfer Printing and Lithographing Co. LC CT275.N75 R9.
Sans oublier…
L’Empereur Smith de la série Lucky Luke (1976), est une interprétation de Joshua Norton. Mais celui-ci est vraiment riche et possède une véritable armée. Morris explique d’ailleurs à la fin de l’album la fin de Joshua Abraham Norton.
Liens
- Liste de tous les décrets de Joshua Norton sur le site Web du Musée de San Francisco
- http://www.emperornorton.net/
- http://www.notfrisco.com/nortoniana/
A bientôt pour d'autres aventures...
Dernière édition par Little Yo le Ven 13 Nov 2009 - 8:33, édité 1 fois
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Re: Il était une fois... Joshua Abraham Norton
"Bienheureux les simples d'esprit, car le Royaume des Cieux leur appartient".
(Moi aussi, je fais mon Norton, je me permets de citer le Christ...)
Merci Little pour ce morceau d'histoire non conventionnelle et ce personnage qui montre bien que la réalité dépasse souvent la fiction.
(Moi aussi, je fais mon Norton, je me permets de citer le Christ...)
Merci Little pour ce morceau d'histoire non conventionnelle et ce personnage qui montre bien que la réalité dépasse souvent la fiction.
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Re: Il était une fois... Joshua Abraham Norton
Encore un superbe papier Little, bravo et merci !
Je ne connaissais de cette histoire que l'évocation de Morris.
Je ne connaissais de cette histoire que l'évocation de Morris.
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Jacky Treehorn : Je vous en ressers un ?
Le Duc : C'est pas pour me vanter mais ouais !
Et il se mit à faire plus noir que dans le cul d'un taureau par une nuit sans lune... on n'en voyait pas le fond... (The big Lebowski)
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Re: Il était une fois... Joshua Abraham Norton
Me donnerait bien quelques idées moi cette histoire...................
Une p'tite image pieuse pour YO, une !
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Invité- Invité
Re: Il était une fois... Joshua Abraham Norton
à mon tour de dire à Norton : "T.T.C." (n'est-ce pas Shériff ?) (+1 Yo)
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