Il était une fois... WILLIAM QUANTRILL

William Quantrill fut le leader de ce qui fût la plus sauvage et la plus sanglante unité de combat pendant la Guerre Civile américaine, il développa un style de guérilla qui terrorisa autant les civils que les militaires. Il est responsable entre autres, du massacre de Lawrence, au Kansas, l’une des plus effroyables tueries de cette guerre touchant des victimes civiles.

Quantrill est né à Dover (Ohio) le 31 juillet 1837, ainé dehuit enfants, il est le fils de Thomas Henry Quantrill et de Caroline Clark. Son père étant maître d’école, cela lui permet d’obtenir une certaine culture et lui donne la chance de devenir professeur à son tour à la fin de son adolescence.

En 1854, son père meurt et William se retrouve brusquement soutien d'une famille qu' il ne peut faire vivre.

Il enseigne d’abord à Dover, puis en Illinois et en Indiana, avant de s’installer en Utah en 1858. C’est là qu’il apprend le métier de joueur professionnel, beaucoup plus lucratif pour lui que celui d’enseignant.

En 1859, il déménage à Lawrence (Kansas), où il exerce tour à tour les métiers de maître d’école, joueur professionnel puis cuisinier pour une compagnie de chemin de fer. Son habileté aux armes et son caractère rebelle en font vite un délinquant.

Il fait état de convictions très nordistes à ce moment mais opère une complète conversion après s'être pris d'amitié avec une bande de conducteurs de chariots originaires du sud. En 1860, Quantrill s'associe avec une bande de " border ruffians " menée par la famille McGee, plutôt "esclavagiste", puis avec le capitaine Stewart, autre chef de bande mais franchement abolitionniste!

On vole des cheveaux... ou des esclaves, en fait, tous ces gens "font de l'argent" et c'est bien ce qui intéresse le plus Quantrill à présent. Il comprend que le vol est le moyen le plus rapide de faire fortune…

Au printemps 1861, il doit se réfugier au Missouri car on le poursuit pour meurtre et vol de chevaux.


La guerre…


Il s'engage dans l'armée sudiste en 1861. Lui et quelques soldats pillent la ville d'Osceola, ce fut une de ses rares actions pour l'armée car peu de temps àprès, il quitte l’armée comme beaucoup d'hommes à l'invitation du général Price, encombré de trop de recrues qu'il ne peut équiper.

Dans les blues Springs, comté de Jackson, Quantrill et un ami, Andrew Walker, rassemblent une petite troupe afin de s'opposer aux exactions des Jayhawkers de la région.

L'hiver venu, si Walker et la plupart des hommes rentrent chez eux, ceux qui démeurent vont constituer le noyau de la bande dont Quantrill va prendre la tête.

Au cours des mois qui suivent, le Quantrill et ses Bushwhackers deviennent une véritable petite armée de tueurs psychopathes. L'un de ses officiers, Bill Anderson, dit Bloody Bill, adore attacher les scalps de ses victimes sur sa selle...


Quantrill engage également d'autres fermiers du Missouri appelés à devenir célèbres après la guerre : Frank James, Jesse James, Cole Younger, …


Excellent cavalier et bon tireur, il a l'expérience de la guérilla comme de la guerre classique, ayant fait partie de l'armée régulière, il est courageux, intelligent, éduqué... Bref, c'est un chef né…

Quantrill se marie en 1863 avec Sarah Katherine King alors agée de 15 ans. Elle vécut au sein du groupe.

Il adopte un code de l'honneur personnel qu' il entend faire partager à ses troupes : Il tient ses engagements, accepte les redditions, libère ses prisonniers sur parole, essaie même l'échange de prisonniers, et promet la mort immédiate pour qui brutaliserait ou violerait une femme.

Bien sûr il liquide sans pitié tout homme qui lui résiste, civil ou militaire…


Le massacre de Lawrence, Kansas

Thomas Ewing, commandant des forces de l'Union au Kansas, est décidé à faire cesser les raids du gang Quantrill dans l'État. A Kansas City, il fait arrêter les épouses et les sœurs de plusieurs hommes de la bande. Malheureusement, le 14 août 1863, le bâtiment où elles sont détenues s'effondre, faisant cinq morts.

Quantrill, décidé à se venger, rassemble 450 hommes qu'il dirige vers Lawrence, la ville qu'il déteste car on a voulu l'y prendre en 1861. Parmi ces hors-la-loi, se trouvent Frank James, Cole et Jim Younger. Dans la nuit du 20 au 21 août, ils pénètrent dans la cité, tuant de sang-froid 142 hommes et brûlant 185 bâtiments, avant de retourner triomphalement vers le Missouri.


En venant à Lawrence, Quantrill avait établi une liste de personnes à abattre. Toutes le furent à l'exception du sénateur Jim Lane qui y échappa. Jim Lane était son pendant nordiste qui, à la tête d'une bande de guérilléros unionistes, avait effectué quelques raids dévastateurs au Missouri.

À la suite de ce massacre, le général Ewing émet l'Ordre n° 11, faisant évacuer les civils des quatre comtés du Missouri bordant le Kansas. 10.000 personnes sont alors chassées de leurs terres, faisant pour longtemps un désert de ce territoire.



La traque

Traquée au Kansas et au Missouri, la bande de Quantrill se réfugie au Texas où, le 25 décembre, elle met la petite ville de Sherman à feu et à sang. Le Texas est pourtant esclavagiste mais cela n’arrête pas Quantrill qui, désormais, ne connaît plus de limites. Bill Anderson conteste son autorité et retourne vers le Missouri avec cinquante hommes, dont Frank James et les frères Younger.

Malgré leurs victoires, les rebelles finirent par se faire déborder par le nombre. Bloody Bill Anderson fut tué; les Fédéraux lui coupèrent la tête et l'accrochèrent à un poteau télégraphique en guise d'avertissement. Quantrill passa dans le Kentucky avec Frank James et Jim Youger. Cole Youger s'engagea dans l'armée régulière sudiste.

En mars 1864, le général Henry McCulloch parvient à capturer Quantrill mais celui-ci profite d'un moment d'inattention de ses geôliers pour leur fausser compagnie. Poursuivi, il est sauvé par l'arrivée de sa bande, commandée par son nouveau second, George Todd. Lui-aussi se met bientôt à contester son autorité, se séparant de lui en emmenant une bonne partie de son gang. Quand il repart pour le Missouri, Quantrill n'a plus avec lui qu'une douzaine d'hommes.


La fin

Au début de 1865, Quantrill et ses hommes se dirigent à petites étapes vers l'est avec peut-être l'intention d'assassiner Abraham Lincoln. En avril, ils sont au Kentucky, réfugiés chez le juge Jonathan Davis, où ils apprennent la mort du Président. Le 10 mai, ils sont surpris dans une ferme, à une cinquantaine de kilomètres de Louisville. La plupart d'entre eux réussissent à fuir mais Quantrill, blessé d'une balle à la colonne vertébrale, est fait prisonnier.

Paralysé, il est jeté dans la prison de Louisville où il meurt le 6 juin 1865 à l’âge de 27 ans.



Notes

William Quantrill avait une maîtresse, Kate King, à qui il légua une bonne partie de sa fortune acquise illégalement. Celle-ci profita de cet héritage pour fonder un fancy house (une maison close), devenant ainsi une des personnalités les plus notoires des quartiers mal famés de Saint-Louis, Missouri.


Les actions de Quantrill restent controversées à ce jour. Certains historiens le considèrent comme un opportuniste, un outlaw sanguinaire, tel James M. McPherson, l'un des experts les plus éminents sur la Guerre de Sécession aujourd'hui, appelle Quantrill et sa bande "les tueurs pathologiques» qui ont «assassiné et brûlé les unionistes du Missouri"… Tandis que d’autres, tel Paul Petersen R., continuent de le considérer comme un cavalier hardi et un héros populaire local…

Quantrill a déteint plus tard sur d'autres ex-Raiders : Jesse et Frank James, Cole et Jim Younger, qui ont continué après la guerre à appliquer les tactiques « hit-and-run » de Quantrill dans les banques et le vol dans les trains.


La « William Clarke Quantrill Society » continue à rechercher et à célébrer sa vie et ses actes.

Selon Lost Treasure et certains magazines, Quantrill aurait caché différents trésors, issus de ses diverses exactions, pour une valeur de plusieurs millions de dollars US dans plusieurs Etats.
Avis aux chercheurs de trésors…


Quelques films…

- Quantrell's Son (1914), avec Robert Thornby

- Dark Command (1940), avec John Wayne

- Kansas Raiders (1950), avec Audie Murphy

- Quantrill's Raiders (1958), avec Steve Cochran

- Arizona Raiders (1965), avec Audie Murphy

- …


Quelques livres…

- Leslie, Edward E., The Devil Knows How to Ride: The True Story of William Clarke Quantrill and his Confederate Raiders , Da Capo Press, 1996.

- Schultz, Duane, Quantrill's War: The Life and Times of William Clarke Quantrill, 1837-1865, Macmillan Publishing, 1997.

- Castel, Albert E., William Clarke Quantrill , University of Oklahoma Press, 1999

- Peterson, Paul R., Quantrill of Missouri: The Making of a Guerrilla Warrior - The Man, the Myth, the Soldier , Cumberland House Publishing, 2003.

- …


Sans oublier…

- Les Tuniques bleues par Lambil et Cauvin…


- Blueberry dans « Les démons du Missouri » et « Terreur sur le Kansas ».


Quelques liens…

http://www.legendsofamerica.com/

http://www.legendsofamerica.com/OZ-Lawrence2.html

http://www.kshs.org/publicat/khq/1963/graphics/63_2_quantrill-raid.jpg

http://quantrillsguerrillas.com/

http://en.wikipedia.org/wiki/William_Quantrill

Fin de l’épisode…

Très intéressant YO,
Tout le monde connait Quantrill mais on ignore souvent la réalité et ce que fut au juste sa (courte) vie.
Une image pieuse pour toi.

Bravo little, et +1

mERCI lITTLE yO D'avoir partagé çà très instructif + 1 kill pour toi

merci Little, très intéressant, il paraît que son arme préférée était un Colt 1862 cal. 36 à cause de sa maniabilité et qu'il avait tellement de jeu qu'il fallait appuyer le canon contre le barillet avec la main gauche (à laquelle Quantrill portait toujours un gant), message aux pinailleurs de l'entrefer...

Oh Walker; çà serait ti pour moi ce message sur l' entrefer LOL ??


Tu sais, quand il faut tirer sur quelqu' un, on cherche pas le 10... En tout cas, tu m' a vendu une très belle arme en excellent état et je t' en remercie encore.

Comme je te l' ai dit, c' est la première fois que je vois un Remington avec la carcasse bronzé couleur violet. çà fait le deuxième que j' ai de chez EUROARMS et je m' aperçois qu' il y a 30 ans la finition de leurs armes étaient bien plus jolie que maintenant.

Je te salut Walker, AMITIES

HONDO

Salut Hondo,

le message n'était pas que pour toi...
et tu le trouves le 10?
C'est sûr que les répliques anciennes peuvent être au moins aussi bonnes que les plus récentes, je n'ai pas l'impression que les scores ont beaucoup augmenté avec les Pedersoli Match et autres Feinwerkbau (pour les prix ce n'est pas la même chose...)

tu as raison.

Superbe dossier Little ! Merci pour ton travail !
Un kill, un !