Au secours

J'ai reçu un message d'une femme écrivain qui écrit en ce moment un livre.
Je lui ai répondu à quelques questions mais je coince sur beaucoup.Pouvez vous m'aider s'il vous plait ?

- J'écris un roman sur une bande de trappeurs et d'indiennes chassant sur le secteur du Fleuve Mackenzie et des berges du Grand Lac des Esclave dans la période de 1840/1850, et j'ai besoin d'avoir quelques renseignements sur un fusil Colt mousquet à répétition, à poudre noire et à chargement latéral. Mon personnage doit avoir un accident lors de l'un de ses tirs et j'ai cru lire que seul ces fusils pouvaient éventuellement créer un tel accident. Je te remercie de bien vouloir me donner quelques informations à ce sujet.

- dans les cabanes des trappeurs en 1850 y avait-il des meubles, des lits, des draps ? (j'ai lu qu'il y avait des cheminées de pierre et d'argile dans le coin des pièces).
- comment conservaient-ils les aliments ? à part le pemmican qui était séché, mais les haricots et la graisse d'animal, dans quels récipients les transportaient-ils ?
- qu'avaient-ils comme médicaments, plantes médicinales, remèdes ?
- que portaient les femmes à part les tuniques de peau (chausses, sous-vêtements, châles, bonnets) ?
- allaitaient-elles leurs bébés ? (j'ai vu comment elles les portaient)

En fait, j'écris sur la période de 1848 à 1852 sur une zone désertique et glacée, entre le Grand lac des Esclaves et le fleuve Mackenzie, soit entre -30 et -40° et que je pense que les cabanes étaient désertées pendant les mois d'été et utilisées pour l'hiver (très long) pendant les périodes de chasse. Mais la vie à l'intérieur, les ustensiles utilisés (gamelles, louches, chaudrons, bouilloires) et les modes de cuisson ou de préparation me sont encore inconnus. Le café, oui, mais à base de quelle mélange (broyé, grillé ?) le thé peut-être, les infusions de plantes ?

je vous remercie à l'avance pour vos réponses et voir si c'est les mêmes que les miennes.

Adresse toi a Tourblanche sur le forum"Fan de la poudre noire", il est tres au fait en tout ce qui concerne les Amérindiens,les tappeurs,leur vie et leurs usages
Pour les armes,ici ce ne sont pas les spécialistes qui manquent.
A+

Salut Pat, j'ai à la maison un guide pour les écrivains Old West qui précise pas mal de trucs du genre. Je regarde ce soir si des réponses à ces questions s'y trouvent...

je cherche de mon côté et je te tiens au jus.....
à plus,
:beek:

Pat .

Je peux t'en dire plus ! mais je connais un Livre qui pourrait l'aider ! ; Qui traite de toutes ces questions ; au cas ou un de nos Membres du R.O.W. aurait dans sa biblio. ?

http://www.livre-rare-book.com/cgi-bin/lrbcgi?RB=BOOK&rf=17364lrb1177

http://www.livre-rare-book.com/Matieres/Elzevir.html

En plus je vois bien Woodsman te renseigner là dessus !

Bonnes recherches et au plaisir !

Old .

Salut Woodsman,

Voilà ce que j'ai trouvé concernant certaines des interrogations de la dame.

Mon personnage doit avoir un accident lors de l'un de ses tirs et j'ai cru lire que seul ces fusils pouvaient éventuellement créer un tel accident. Je te remercie de bien vouloir me donner quelques informations à ce sujet.

Bon, alors là, si on parle du "Colt revolving rifle" (http://www.pimaarms.com/curios/Colt-carb1a.jpg), il date de 1855, il n'est donc pas encore disponible en 1848-1852. De plus, c'est une arme innovante au moment de sa sortie, et donc rare et chère pour un civil. Vouloir en équiper des trappeurs de la région des Grands Lacs n'est absolument pas crédible, ni réaliste (sauf astuce spécifique de la narration qui expliquerait qu'un des personnages l'aurait récupéré d'un officier de l'armée, qu'il aurait un prototype etc., mais il faudrait l'expliquer dans le récit, bref c'est un peu tiré par les cheveux).
Si l'un des personnages doit se blesser avec une arme à feu, n'importe quel mousquet à silex fera l'affaire : explosion de la platine trop usée, du canon trop piqué, surcharge accidentelle (incident fréquent)... Les trappeurs disposent généralement de vieilles armes et elles ont souvent été réparées "maison" avec des "bouts de ficelle".

dans les cabanes des trappeurs en 1850 y avait-il des meubles, des lits, des draps ? (j'ai lu qu'il y avait des cheminées de pierre et d'argile dans le coin des pièces).

Les lits étaient rustiques, fait de planches et de chevrons cloués, avec des cordes tendues entre les montants latéraux pour supporter le sommier. Le sommier était fait avec des vieux habits, des peaux, des couvertures, des nattes tressées... Pour les plus modestes ou les habitations temporaires, on pouvait dormir à même le sol sur des peaux ou des nattes, enroulée dans une bonne couverture.
Pour le mobilier, les cabanes comportaient des bancs, des chaises, souvent taillés dans du sapin. Là encore, l'utilitaire prime sur le "beau" et ces meubles sont très rustiques (pas de finition, les chaises peuvent être de simples planches en X). Les tables peuvent êtres des caisses de récupération (avec les inscriptions encore visibles), ou fabriquées avec de grandes planches.

comment conservaient-ils les aliments ? à part le pemmican qui était séché, mais les haricots et la graisse d'animal, dans quels récipients les transportaient-ils ?

Les deux principales méthodes de conservation étaient le salage et le séchage. La viande était coupée en longues bandes et mise à sécher/fumer, ou stockées dans des barriques avec du gros sel. Pour les produits laitiers comme le beurre ou le fromage, ou pour la graisse on les conservait (le temps de les consommer) dans des pots en terre cuite ou en porcelaine. Dans les habitations définitives, il y avait aussi des meubles appelés "pie safe" (garde-tourte), faite de bois et de joints d'étain, pour conserver les aliments à l'abri de la lumière et des insectes ou pour faire refroidir les tartes, d'où son nom.
Chez les indiens et les trappeurs, le pemmican était conservé dans des sacoches en peau décorées appelées "parfleche". Les trappeurs et les mountain men consommait beaucoup de viande (gibier) : élans, cerfs, bisons, castors, antilopes, etc. et même du chien. On fabriquait des boudins, cuits à la graisse chaude, et c'était considéré, comme la queue de castor ou la bosse du bison, comme un mets de choix.
Les denrées universelles de voyage sur la piste ou la frontière étaient : la farine, le porc séché, les biscuits, le pain (tous les deux très secs), le sucre, le sel, les haricots, le riz, le lard, le café, le whiskey ou le brandy.
Pour les produits frais comme les oeufs, le lait, le beurre, le fromage, soit les fermiers le fabriquaient eux-même pour leur famille, soit les voyageurs en trouvaient à quelques comptoirs commerciaux (Fort Laramie par exemple, avant qu'il ne devienne militaire).

A titre indicatif, voici les provisions pour une famille de 4 pour six mois sur la piste :
800 livres de farine, 200 livres de lard, 200 livres de haricot, 700 livres de bacon, 100 livres de fruits secs, 75 livres de café, 25 livres de sel et de poivre.

Pour plus d'informations sur la nourriture des trappeurs et natives, il faudrait aussi lui conseiller de lire le journal de Lewis et Clark, une véritable mine d'or sur le sujet.

que portaient les femmes à part les tuniques de peau (chausses, sous-vêtements, châles, bonnets) ?

Les femmes avaient deux robes : une de travail, une pour le dimanche. Celle de travail était simple, d'une seule pièce, souvent revêtu d'un tablier. Les bottes étaient de cuir noir, à bout pointu et à lacets. Les gens modestes marchaient souvent pieds nus, y compris les femmes, et les trappeurs portaient des mocassins. Jusqu'en 1840, les femmes portaient des capes ou des capuchons, plutôt que des vestes ou des manteaux qui se généraliseront après la guerre civile. Les femmes rurales pouvaient porter des gants de laine maison, les gants en tant qu'accessoire de mode était réservée aux citadines ou aux Ladies. Les femmes avaient au moins deux coiffes : celle d'hiver (winter bonnet) et celle d'été (sun bonnet). Les rubans étaient très en vogue chez les anglo-américaines, dans toutes les couches de la société et les rurales ne portaient souvent comme sous-vêtement qu'une "chemise", prononcée "shimmy" à l'américaine.
Quant aux châles, ils sont assez tardifs, et surtout réservée aux citadines de l'après-guerre.

allaitaient-elles leurs bébés ? (j'ai vu comment elles les portaient)

Le livre ne donne pas de référence précise là-dessus mais je pense que c'était même le principal aliment des nourrissons. Si la mère n'avait pas de lait, on utilisait une nourrice, comme partout ailleurs, non ?

qu'avaient-ils comme médicaments, plantes médicinales, remèdes ?

Le livre contient plusieurs pages de maladies courantes, avec leur appelation d'époque et leur traitement, si la dame en a besoin, je peux lui faire un scan, car c'est trop long et trop fastidieux de tout traduire ce soir.

Mais la vie à l'intérieur, les ustensiles utilisés (gamelles, louches, chaudrons, bouilloires) et les modes de cuisson ou de préparation me sont encore inconnus. Le café, oui, mais à base de quelle mélange (broyé, grillé ?) le thé peut-être, les infusions de plantes ?

Pour la cuisine, les ustensiles en fonte étaient préférés (la fonte résiste bien à la chaleur des feux de camp et au léchage de flammes). Un grand classique, surtout chez les voyageurs et les trappeurs, étaient le "dutch oven" :
http://www.cityweekly.net/utah/imgs/media/Ted_s_pix/dutch_oven_campfireweb.jpg.
On pouvait le mettre sur le feu ou l'ensevelir dans la braise. certains modèles avaient des pieds en dessous.
On utilisait aussi des récipients en terre cuite (pots et jarres pour les liquides), en porcelaine et des poeles à frire (beaucoup d'aliments étaient frits à l'époque).
Pour le chauffage et/ou la cuisine, on trouvait des âtres ouverts dans les cabanes les plus rudimentaires (voire à l'extérieur), une cheminée en brique ou en pierre ou, si les finances le permettaient, on achetait un poele à bois de type "Franklin" en fonte, avec son conduit d'avacuation en tôle pliée et son petit chapeau, qu'on voit dans tous les westerns, mais ça ne concerne pas forcément une cabane de trappeurs.

Pour le café et le thé, ils étaient très courants (le café, après 1830), mais leur nom générique recouvrait en fait beaucoup de décoctions diverses (ce qu'on avait sous la main, en fait). Maïs torréfié avec du sorgho, blé grillé et moulu étaient des cafés de substitution par exemple. Sinon, le café se trouvait en grains dans les épiceries, il fallait le torréfier et le moudre.

Source : A writer's guide to : Everyday life in the Wild West, from 1840-1900, Candy Moulton

http://ecx.images-amazon.com/images/I/51NN8MS4C3L._SL500_AA240_.jpg

Chewie a écrit: Salut Woodsman,

J'y comprends plus rien ! C'est Woodsman qui demande de l'aide ou c'est Pat le trappeur ?

Pat le trappeur a écrit:
Si c'est un livre pourrais tu me donner le titre s'il te plait ?

??

J'ai inscrit la source en fin de message, avec même une petite photo de la couverture...

Pat .

Je peux te conseiller le livre de Dee Brown ( encore lui ! qui en tant qu'Ecrivain et

Historien Américain à disons libre Accès aux archives US * ) Ces Dames de l'Ouest :

traduit de l'Américain par Nina Godnef en 1974 .

Voici la liste des chapitres :

- le mythe du chapeau de soleil .

- périls omniprésent .

- femmes de l'armée .

- le beau sabreur et sa mie .

-quelques dames de petite vertu .

- longue était la route .

- un gite pour la nuit .

- vanité maitresse du monde .

- un peu de distraction .

- cuisses roses et velours rouge .

- un home dans l'ouest .

- la grande pénurie .

- le tea-party du Wyoming .

- quand tombent les chaines .

- maitresses d'école et forces maternelles .

- point de vue masculin .

je te file une photo d'une des pages pour te donner une petite idée :

imagik.fr

Le livre est pas mal garni de très belle photos genre de celle çi :

imagik.fr

Bon je ne sais pas si il est encore trouvable sur le marché , mais ce bouquin lui serait d'un

grand secours car très détaillé !

Milles excuses de ne pas y avoir pensais avant ; alors que je sais l'avoir ! la photo de la

Lettre de Calamity Jane que j'ai posté sur la rubrique : Ces Dames de l'Ouest sur notre

Forum était tiré de ce livre !

Oui, ne pas confondre woodsman et Pat le trappeur.... (merci)
Ceci dit, très intéressant...merci Chewie...
Un truc que mangeaient beaucoup les indiens et les trappeurs, c'était un pain (galette sans levain) constitué de farine d'avoine, ou d'orge avec de l'eau et du sel cuit enterré dans la terre avec des pierres et des braises, je ne me rappelle plus le nom, malheureusement, l'origine est Ecossaise.. c'était souvent la base de l'alimentation avec le produit de la chasse, cest bien expliqué dans les livres de Grey owl... (à lire absolument...)

Ooops...

J'ai confondu l'homme des bois et le trappeur... Mais où avais-je la tête ?

Milles excuses à tous les deux.

http://www.tfo.org/television/emissions/rendezvousvoyageur/fr/univers/alimentation/sagamite.html
il y avait le sagamité aussi.......et le bannok....
http://www.tfo.org/television/emissions/rendezvousvoyageur/fr/univers/alimentation/galette.html
allez..ça c'est pour old!

Merci à tous
voilà ce que j'ai reçu de l'auteur :

Je te remercie sincèrement, j'ai là de quoi finir mon paragraphe.
Ces détails sont saisissants et je vais en utiliser une bonne partie.
Remercie également ceux qui ont participé à ces recherches.
Amicalement,

Cathy GALLARDO-LEDAY

Bien Pat,
Je n'ai pas participé au débat car je ne suis pas spécialisé "trappeur" mais je suis content pour toi et ta copine.
J'espère pour toi qu'elle inclura dans son bouquin une petite annexe "remerciements" et que tu y figureras. Si tu lis ce livre et qu'il en vaut la peine, tu peux aussi nous en parler, ça peut nous intéresser.
A+

Pat .

+ 1 avec Papy-Sharps , et pour la petite annexe : l'adresse du R.O.W. me

suffirait ! et après tout , pourquoi pas ?

Il se peut que notre Modeste Culture puisse lui venir en Aide ?

Promis dès qu'il paraitra , je vous le dirais . Son roman parle d'une femme qui se réincarne dans plusieurs destins de femmes courageuses et à plusieurs époques dans divers endroits du monde donc le canada .

gideon a écrit:http://www.tfo.org/television/emissions/rendezvousvoyageur/fr/univers/alimentation/sagamite.html
il y avait le sagamité aussi.......et le bannok....
http://www.tfo.org/television/emissions/rendezvousvoyageur/fr/univers/alimentation/galette.html
allez..ça c'est pour old!

Le bannok.. c'est le mot que je cherchais (perd la mémoire en vieillissant...!)
Elle avait l'air avenante la petite Rose de Cimarron.......

A lire aussis "Sakajawa",récit romancé de l'expédition Lewis et Clark.
A+