comparaison S&G et G&G siglés EIG
3 participants
Répliques Old West :: ARMURERIE :: Armes de poing ( à percussion ) :: Colt :: Navy 1851 ( & copies confédérées.. )
Page 1 sur 1
comparaison S&G et G&G siglés EIG
Comme annoncé dans le sujet ouvert par Brown Bear il y a tout juste trente-et-un mois,(https://repliquesoldwest.superforum.fr/t14895-un-curieux-griswold-gunnison-de-marque-eig#219756), je vais essayer de déterminer par l'observation directe et la comparaison avec quelques S&G de ma collection si le G&G siglé EIG qu'il avait présenté et que j'ai pu me procurer est bien d'origine une réplique de G&G ou s'il s'agit d'un S&G retouché.
L'objet de notre étude portant sur le talon de crosse les seules marques ITALY EIG, nous allons le comparer avec des exemplaires portant les mêmes marques au même endroit, c'est-à-dire fabriqués entre 1964 et 1968. En effet, la signature GLB n'apparaît systématiquement à cet emplacement qu'à partir de 1968. Auparavant, elle est soit absente, soit située sous la console du canon, au niveau de la jonction avec la carcasse.
Voici donc le G&G à côté d'un S&G de 1964 :
Un premier coup d’œil permet de remarquer une différence dans le bronzage : celui du S&G est plus terne. Le même constat est fait lors de comparaison avec mes autres S&G de l'époque retenue. Nous n'en tirons pour l'instant aucune conclusion,cet effet pouvant être lié à la différence de profil entre les canons. Cependant, la même observation est faite sur les barillets. Le bronzage de celui du G&G apparaît plus "noir" que celui des S&G.
Nous continuons par l'observation minutieuse sous lumière rasante et à la loupe des emplacements où apparaissent habituellement les marquages officiels italiens : faces latérales et inférieure de la console du canon, faces latérales et inférieure de la carcasse, barillet. Nous ne relevons à aucun de ces endroits de trace dénotant un défarbage. Il apparaît donc qu'aucune marque, d'épreuve ou autre, n'a été apposée extérieurement sur les différentes pièces habituellement éprouvées de cette réplique. On remarque toutefois des traces discrètes d'argenture à différents endroits, ainsi que des marques habituelles d'utilisation (rayures superficielles ou traces de chocs légers) à des endroits divers.
Procédant à un premier stade de démontage, nous essayons d'échanger les canons et les barillets. Nous constatons que les barillets s'échangent sans peine, leurs axes présentant le même diamètre. Les canons ne peuvent se mettre parfaitement en place en raison d'une différence d'emplacement des tenons sur les carcasses et de leurs logements dans les consoles. Ces différences sont minimes, mais suffisantes pour ne pas permettre l'interchangeabilité. On précède aux mêmes essais d'échange entre S&G, et on constate le même problème. On se souvent à cette occasion que ces armes ont été fabriquées dans les années 1960, et que les outils utilisés à l'époque dans le ateliers italiens s'apparentaient plus à ceux utilisés dans les usines Colt qu'aux outils à commandes numériques actuels. Des écarts minimes pouvaient exister dans les ajustages.
Continuant le démontage, nous constatons la présence de traces d'argenture plus marquées sur l'intérieur des pièces en laiton. Nous remarquons également la présence d'un numéro de série interne, y compris à des endroits inhabituels : face postérieures du barillet, extrémité de l'axe du barillet,, intérieur du bois de crosse, face inférieure de la clavette,face postérieure de la console, partie plate de la face supérieure du levier de chargement, partie plate du bourroir, partie inférieure du chien. Nous notons que ce numéro ne figure ni sur la carcasse, ni sur les petites pièces mobiles. Nous notons également que, quoi qu'il soit courant de trouver des numéros de série internes sur nos répliques, il est exceptionnel d'en trouver autant.
Une fois le démontage complet terminé, nous constatons que les traces d'usinage habituelles sur nos répliques siglées EIG sont beaucoup moins visibles sur cette réplique.
Nous constatons enfin que les petites pièces (vis, ressort, came arrêtoir ) ainsi que le chien et son doigt élévateur sont interchangeables sans difficulté avec ceux de nos autres répliques.
Que concluons-nous de ces observations ?
Il nous semble pouvoir avancer que cette réplique n'a pas subi de défarbage, mais il est possible que le barillet et le canon aient été rebronzés.
A la question "s'agirait-il d'un S&G dont le canon aurait été tourné", aucune réponse définitive ne peut être apportée. Une comparaison extérieure avec un G&G Uberti de 1967 fait apparaître des différences notables de cotes sur le canon et la console, ce qui ne permet pas de tirer de conclusion. Une comparaison avec des canons octogonaux tournés en atelier de mécanique pour les transformer en cylindriques montre qu'un épaulement demeurant sur ceux-ci n'apparaît pas sur celui-là.
Par le fait que le canon soit pratiquement interchangeable avec ceux de nos S&G d'une part, qu'il porte le même numéro de série interne que les autres parties de la réplique que nous observons, et qu'aucune trace d'intervention mécanique n'apparaisse dessus, il nous semble probable que cette réplique porte d'origine un canon cylindrique.
Le fait que le numéro de série interne apparaisse sur un nombre inhabituellement élevé d'emplacements d'une part, et que les marques d'usinage sur les parties en laiton soient inhabituellement discrètes d'autre part, peuvent laisser penser que cette réplique a fait l'objet de soins particuliers lors de sa fabrication, sans préjuger de la signification des restes d'argenture.
A partir de là, nous ne pouvons émettre que des conjectures, même si nous voulons croire que nous avons entre les mains un exemplaire de pré-série de répliques de Griswold & Gunnisson proposé à l'importateur étasunien EIG par le constructeur italien Giacosa, et peut-être refusé en raison d'un coût trop élevé.
Merci de votre attention.
L'objet de notre étude portant sur le talon de crosse les seules marques ITALY EIG, nous allons le comparer avec des exemplaires portant les mêmes marques au même endroit, c'est-à-dire fabriqués entre 1964 et 1968. En effet, la signature GLB n'apparaît systématiquement à cet emplacement qu'à partir de 1968. Auparavant, elle est soit absente, soit située sous la console du canon, au niveau de la jonction avec la carcasse.
Voici donc le G&G à côté d'un S&G de 1964 :
Un premier coup d’œil permet de remarquer une différence dans le bronzage : celui du S&G est plus terne. Le même constat est fait lors de comparaison avec mes autres S&G de l'époque retenue. Nous n'en tirons pour l'instant aucune conclusion,cet effet pouvant être lié à la différence de profil entre les canons. Cependant, la même observation est faite sur les barillets. Le bronzage de celui du G&G apparaît plus "noir" que celui des S&G.
Nous continuons par l'observation minutieuse sous lumière rasante et à la loupe des emplacements où apparaissent habituellement les marquages officiels italiens : faces latérales et inférieure de la console du canon, faces latérales et inférieure de la carcasse, barillet. Nous ne relevons à aucun de ces endroits de trace dénotant un défarbage. Il apparaît donc qu'aucune marque, d'épreuve ou autre, n'a été apposée extérieurement sur les différentes pièces habituellement éprouvées de cette réplique. On remarque toutefois des traces discrètes d'argenture à différents endroits, ainsi que des marques habituelles d'utilisation (rayures superficielles ou traces de chocs légers) à des endroits divers.
Procédant à un premier stade de démontage, nous essayons d'échanger les canons et les barillets. Nous constatons que les barillets s'échangent sans peine, leurs axes présentant le même diamètre. Les canons ne peuvent se mettre parfaitement en place en raison d'une différence d'emplacement des tenons sur les carcasses et de leurs logements dans les consoles. Ces différences sont minimes, mais suffisantes pour ne pas permettre l'interchangeabilité. On précède aux mêmes essais d'échange entre S&G, et on constate le même problème. On se souvent à cette occasion que ces armes ont été fabriquées dans les années 1960, et que les outils utilisés à l'époque dans le ateliers italiens s'apparentaient plus à ceux utilisés dans les usines Colt qu'aux outils à commandes numériques actuels. Des écarts minimes pouvaient exister dans les ajustages.
Continuant le démontage, nous constatons la présence de traces d'argenture plus marquées sur l'intérieur des pièces en laiton. Nous remarquons également la présence d'un numéro de série interne, y compris à des endroits inhabituels : face postérieures du barillet, extrémité de l'axe du barillet,, intérieur du bois de crosse, face inférieure de la clavette,face postérieure de la console, partie plate de la face supérieure du levier de chargement, partie plate du bourroir, partie inférieure du chien. Nous notons que ce numéro ne figure ni sur la carcasse, ni sur les petites pièces mobiles. Nous notons également que, quoi qu'il soit courant de trouver des numéros de série internes sur nos répliques, il est exceptionnel d'en trouver autant.
Une fois le démontage complet terminé, nous constatons que les traces d'usinage habituelles sur nos répliques siglées EIG sont beaucoup moins visibles sur cette réplique.
Nous constatons enfin que les petites pièces (vis, ressort, came arrêtoir ) ainsi que le chien et son doigt élévateur sont interchangeables sans difficulté avec ceux de nos autres répliques.
Que concluons-nous de ces observations ?
Il nous semble pouvoir avancer que cette réplique n'a pas subi de défarbage, mais il est possible que le barillet et le canon aient été rebronzés.
A la question "s'agirait-il d'un S&G dont le canon aurait été tourné", aucune réponse définitive ne peut être apportée. Une comparaison extérieure avec un G&G Uberti de 1967 fait apparaître des différences notables de cotes sur le canon et la console, ce qui ne permet pas de tirer de conclusion. Une comparaison avec des canons octogonaux tournés en atelier de mécanique pour les transformer en cylindriques montre qu'un épaulement demeurant sur ceux-ci n'apparaît pas sur celui-là.
Par le fait que le canon soit pratiquement interchangeable avec ceux de nos S&G d'une part, qu'il porte le même numéro de série interne que les autres parties de la réplique que nous observons, et qu'aucune trace d'intervention mécanique n'apparaisse dessus, il nous semble probable que cette réplique porte d'origine un canon cylindrique.
Le fait que le numéro de série interne apparaisse sur un nombre inhabituellement élevé d'emplacements d'une part, et que les marques d'usinage sur les parties en laiton soient inhabituellement discrètes d'autre part, peuvent laisser penser que cette réplique a fait l'objet de soins particuliers lors de sa fabrication, sans préjuger de la signification des restes d'argenture.
A partir de là, nous ne pouvons émettre que des conjectures, même si nous voulons croire que nous avons entre les mains un exemplaire de pré-série de répliques de Griswold & Gunnisson proposé à l'importateur étasunien EIG par le constructeur italien Giacosa, et peut-être refusé en raison d'un coût trop élevé.
Merci de votre attention.
_________________
«La démocratie, ce n'est pas la loi de la majorité, mais la protection de la minorité» Albert Camus
Re: comparaison S&G et G&G siglés EIG
Intéressant
Sinon d'un point de vue visuel et le gros défaut historique de ces répliques c'est les gravures des barillets. J'ai quelques répliques italiennes de G&G et S&G avec le même problème et j'ai finalement fait disparaitre les gravures des barillets.
Sinon d'un point de vue visuel et le gros défaut historique de ces répliques c'est les gravures des barillets. J'ai quelques répliques italiennes de G&G et S&G avec le même problème et j'ai finalement fait disparaitre les gravures des barillets.
_________________
Suivez-moi ici: Western Guns Passion
You see, in this world there's two kinds of people, my friend:
Those with loaded guns and those who dig.
You dig.
Those with loaded guns and those who dig.
You dig.
Re: comparaison S&G et G&G siglés EIG
Ça m'a frappé aussi. C'est un peu dommage pour des revolvers supposés confédérés... et c'est un de ces éléments qui me laisse penser que les armuriers italiens de l'époque ne cherchaient pas volontairement à faire des répliques des revolvers G&G ou S&G : ils se retrouvaient juste par hasard à produire des revolvers qui leurs ressemblaient.LauCass a écrit:
Sinon d'un point de vue visuel et le gros défaut historique de ces répliques c'est les gravures des barillets.
MowingDevil- Paire
- Nombre de messages : 195
Age : 37
Localisation : Bourgogne du Sud
Date d'inscription : 01/11/2023
Shoot : 622
Kill : 20
Re: comparaison S&G et G&G siglés EIG
Nous sommes bien d'accord sur le fait que la gravure de la bataille navale de Campeche sur les barillets de ces revolvers n'est pas historique. Il est probable (pour ne pas dire certain) que, eu égard à la demande forte pour les répliques de 1851 dans les premières années, d'une part les pièces aient été usinées en très grand nombre pour y répondre rapidement, d'autre part, les carcasses acier aient été remplacées par ces carcasses laiton pour baisser les coûts et donc les prix. Une troisième étape a été de produire parallèlement des barillets gravés (pour aller avec les carcasses acier, avec des prix relativement élevés) et des barillets vierges (pour les carcasses laiton, en tirant tous azimuths sur les prix). Nous trouvons donc fréquemment dans les premières années de la décennie 1960 des répliques à carcasse laiton équipées de barillets gravés.
Le sujet de ma comparaison était de déterminer, autant que faire se peut, si la réplique de G&G était dès l'origine équipée d'un canon cylindrique, ou si son canon, à l'origine octogonal, avait été tourné pour le rendre cylindrique par un précédent propriétaire.
Je penche personnellement pour la première possibilité. Outre les arguments développés supra, le simple fait que le barillet n'a pas été débarrassé de sa gravure milite dans ce sens. Pour quelqu'un en capacité de transformer un canon octogonal en canon cylindrique, l'effacement de la gravure du barillet n'est qu'une simple formalité. Je l'ai moi-même réalisé sur d'autres répliques avec une simple lime et un étau.
Le sujet de ma comparaison était de déterminer, autant que faire se peut, si la réplique de G&G était dès l'origine équipée d'un canon cylindrique, ou si son canon, à l'origine octogonal, avait été tourné pour le rendre cylindrique par un précédent propriétaire.
Je penche personnellement pour la première possibilité. Outre les arguments développés supra, le simple fait que le barillet n'a pas été débarrassé de sa gravure milite dans ce sens. Pour quelqu'un en capacité de transformer un canon octogonal en canon cylindrique, l'effacement de la gravure du barillet n'est qu'une simple formalité. Je l'ai moi-même réalisé sur d'autres répliques avec une simple lime et un étau.
Dernière édition par Ringo le Sam 13 Jan 2024 - 4:01, édité 2 fois (Raison : corrections orthographe)
_________________
«La démocratie, ce n'est pas la loi de la majorité, mais la protection de la minorité» Albert Camus
Re: comparaison S&G et G&G siglés EIG
Effectivement pour en revenir à la comparaison d'origine, qui est très intéressante, je ne pense pas que le canon du G&G soit un canon octogonal modifié. C'est quand même une opération assez compliqué et qui nécessite un minimum de matériel pro comme un bon tour.
Je doute de l'intérêt d'une telle modification à l'époque. Il devait être cylindrique à l'origine ou il provient d'une autre arme à la base.
Pour ce qui est de la suppression des gravures sur un barillet j'utilise la méthode de la perceuse. Le barillet et donc monté sur le mandrin et je fais tourner le barillet à vitesse modérée en tenant du papier abrasif sur l'extérieur. Ca va très vite et il suffit de finir avec un grain de papier adapté à la finition que l'on veut avoir.
Exemple avec ce S&G de marque Armi San Marco qui avait le barillet gravé à l'origine:
Je doute de l'intérêt d'une telle modification à l'époque. Il devait être cylindrique à l'origine ou il provient d'une autre arme à la base.
Pour ce qui est de la suppression des gravures sur un barillet j'utilise la méthode de la perceuse. Le barillet et donc monté sur le mandrin et je fais tourner le barillet à vitesse modérée en tenant du papier abrasif sur l'extérieur. Ca va très vite et il suffit de finir avec un grain de papier adapté à la finition que l'on veut avoir.
Exemple avec ce S&G de marque Armi San Marco qui avait le barillet gravé à l'origine:
_________________
Suivez-moi ici: Western Guns Passion
You see, in this world there's two kinds of people, my friend:
Those with loaded guns and those who dig.
You dig.
Those with loaded guns and those who dig.
You dig.
Re: comparaison S&G et G&G siglés EIG
La bataille de Campeche figure sur le barillet. La marque de l'importateur étasunien figure sur le talon de crosse, avec celle du pays d'origine. Il aurait été aisé d'effacer cette gravure et ces marques, si les autres marques habituelles avaient été effacées (marques d'épreuve, numéro de série, code de date de fabrication, sans mentionner le nom EIG NAVY sur le canon). On peut raisonnablement avancer que l'absence des autres marques est d'origine, ce d'autant que si la bataille de Campeche orne le barillet, celui-ci ne porte pas de marque d'épreuve.
Cette réplique n'est donc pas passée par le banc d'épreuve, et n'a pas été numérotée dans une série.
Ces éléments s'ajoutent à ceux développés plus haut pour soutenir la thèse d'un exemplaire unique de présérie qui n'a pas connu de suite.
Nous nous en tiendrons là pour l'instant.
Nous somme prêts à procéder à d'autres vérifications, si quelqu'un a une suggestion qui pourrait permettre de trancher de manière définitive.
Cette réplique n'est donc pas passée par le banc d'épreuve, et n'a pas été numérotée dans une série.
Ces éléments s'ajoutent à ceux développés plus haut pour soutenir la thèse d'un exemplaire unique de présérie qui n'a pas connu de suite.
Nous nous en tiendrons là pour l'instant.
Nous somme prêts à procéder à d'autres vérifications, si quelqu'un a une suggestion qui pourrait permettre de trancher de manière définitive.
_________________
«La démocratie, ce n'est pas la loi de la majorité, mais la protection de la minorité» Albert Camus
Sujets similaires
» Une nouvelle armurerie en ligne spécialisée PN... et française de surcroit !
» comparaison 1851 original / Pietta
» Comparaison entre 2 Colt mle 1851" Carbine " , achetés en 1983 et 2017 . . . .
» Comparaison Colt 1897 origine et une copie Pietta
» Quand une simple comparaison vous fait pleurer
» comparaison 1851 original / Pietta
» Comparaison entre 2 Colt mle 1851" Carbine " , achetés en 1983 et 2017 . . . .
» Comparaison Colt 1897 origine et une copie Pietta
» Quand une simple comparaison vous fait pleurer
Répliques Old West :: ARMURERIE :: Armes de poing ( à percussion ) :: Colt :: Navy 1851 ( & copies confédérées.. )
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum