un film sur les chasseurs de bisons ??!!!

Je l'ai vu hier soir, et je ne serais pas aussi dur que PMH. Je l'ai trouvé sympa, sans plus, mais j'ai quand même passé un bon moment devant.

Le film a des qualités : les images sont très belles (il gagne à être vu sur grand écran - mais je n'en ai pas chez moi), les acteurs sont convaincants (Nicolas Cage est une petite boule de charisme quand il est bien dirigé), et il parle d'un sujet peu abordé dans les westerns.
Butcher's Crossing est un film à tout petit budget (il y a 6 acteurs, 10 figurants, très peu de matos et de décor puisque 95% du film est tourné en extérieur ) mais on ne se sent pas face à une série B ou une production pauvre.

Le défaut, pour moi, se situe au niveau de l'histoire. Elle est très linéaire, peu "cinématographique" et aurait mérité de davantage prendre son temps pour développer certains points.
Pour faire une comparaison avec un film que vous avez probablement tous vus, Butcher's Crossing est un peu un anti-The Revenant.
Dans The Revenant, on a une histoire romanesque, certains dirons "cousue de fil blanc" : une personne sauvée à un moment par le héros va revenir plus loin dans l'histoire pour l'aider ; le protagoniste a droit à un combat final contre le méchant, ce qui lui permet d'achever sa vengeance ; etc... Il n'y a rien de tout ça dans Butcher's Crossing.
Dans The Revenant, le héros lutte pour sa survie et le film expose toutes les astuces qu'il déploie pour résister au froid, combattre ses opposants... Dans Butcher's Crossing, à nouveau, rien de tout ça : la survie est à peine évoquée et montrée.

Bref, j'ai eu l'impression que le film ne savait pas trop ce qu'il voulait être. Il ressemble extérieurement à un western, sauf que c'en est pas un du tout... mais ce n'est pas non plus une fiction documentaire décrivant de façon réaliste l'univers des chasseurs de bison, parce qu'il y a trop de trucs invraisemblables dedans (qui viennent probablement du roman originel, que je n'ai pas lu).

Pour les amateurs d'armes à feu, la panoplie est très correcte pour l'époque : Colt Open Top, Winchester 1866, Sharps à cartouche métallique et Springfield Trapdoor, fusil de chasse (pour les civils).
Il y a des trucs qui m'ont fait tiquer, comme l'absence total de recul des armes (quand même plutôt embêtant pour un fusil à bison   ) et de nuage de fumée après le tir, mais c'est malheureusement classique dans les films...
On voit le personnage de Nicolas Cage faire du rechargement à la main à un moment, et sa procédure me semble discutable pour des cartouches destinées à du tir de "longue distance" ; il met simplement la poudre dans l'étui depuis une poire, puis il place l'ogive (non graissée ?...) dans l'étui avec les mains et finit de l'enfoncer avec un petit maillet. Pas de contrôle précis de la charge de poudre, de la longueur totale de la cartouche, etc. Il faudrait que je relise ce dit Franck Mayer à ce sujet dans son autobiographie.