Projet Colt 1851 gravé - Pietta

Voici la base de mon nouveau projet, une réplique de Colt 1851 gravé de 1980.

Je ne vais pas dévoiler tout de suite en quoi consiste le projet mais je peux vous dire qu'il va y a voir beaucoup de modifications et pas mal de travail avec des choses dont je ne suis pas vraiment sûr du résultat. Mais j'ai quand même anticipé tout ça en faisant quelques expériences au fond de mon garage et ça devrait se passer pas trop mal :)

Donc la suite viendra plus tard et je vais essayer de prendre des photos des différentes étapes car j'oubli souvent de le faire.

En attendant, voici la réplique tel que je l'ai achetée.

Etape 1: Le barillet

Le bronzage du barillet est légèrement oxydé dans le fond des gravures alors je le débronze et le rebronze. Pour cette étape c'est tout ce qu'il y a de plus classique avec débronzage dans le vinaigre blanc et rebronzage à froid.

Le barillet débronzé:


Le barillet rebronzé:


Rien de spectaculaire pour le moment mais ce n'est pas fini pour le barillet, je reviendrais dessus à la fin du projet.

Etape 2: Le bâti

Pour mon projet j'ai besoin d'avoir un bâti noir mais comme le bronzage sur le laiton a ses limites et s'use trop facilement sur les angles je décide de d'abord le nickelé. Le bronzage fonctionnera mieux sur le nickel et sera bien plus résistant comme sur de l'acier.

Après démontage et nettoyage du bâti c'est parti pour le nickelage dans un bain de vinaigre blanc avec du sel, tension de 3 volts et deux électrodes de nickel pur pour l'anode et le bâti qui fait office de cathode. Le bain d'électrolyse est préparé à l'avance et saturé en nickel. Pour cela il suffit juste de faire une électrolyse à 12 volts entre une anode et une cathode toutes les deux en nickel. Quand le bain a pris une belle couleur verdâtre c'est tout bon. Le nickelage prend environ 20 minutes en déplaçant régulièrement le bâti pour une bonne répartition de la couche de nickel.

Le nickelage:




Le bâti à la sortie de l'électrolyse:


Le bâti après nettoyage:




Ensuite c'est un bronzage classique à froid pour obtenir ce qui ressemble à un bâti acier bronzé.

Le bâti bronzé:




Tout comme le barillet ce n'est pas fini pour le bâti et je reviendrais dessus en fin de projet

(+1kill )

Pas idiot l'idée de nickeler le laiton pour pouvoir le bronzer, je n'y avais jamais pensé. Rien que pour ça tu mérite un bon kill. Et on attend la suite avec impatience

joli boulot m'sieur + un kil

Etape 3: Les pièces secondaires

Il y a quelques pièces en acier qui vont devoir subir un traitement (secret pour le moment) qui nécessite d'abord de les nickeler. Mais comme rien n'est jamais trop facile il faut d'abord cuivrer les pièces en acier pour pouvoir ensuite les nickeler efficacement.

Pour le cuivrage je procède également par électrolyse, comme pour le nickelage. Le bain est également préparé à l'avance avec cette fois ci de l'eau déminéralisée et du bicarbonate dans lesquels j'ai fait passer un courant de 12 volts entre deux électrodes de cuivre. L'électrolyte de cuivre est d'un beau bleu turquoise digne d'un lagon des Caraïbes :)

Les pièces en acier qui vont êtres nickelées:


Le bain de cuivrage:


Les pièces une fois cuivrées:


Les pièces une fois nickelées:




Ces pièces subiront donc leur traitement final plus tard

Bravo +1k Le nickelag eest clairement expliqué et le résultat est là . Quel est le bronzage que tu utilises ensuite ?

Pour le chien levier etc tu prévois un jaspage chimique ?

Merci à tous pour vos encouragements

JS, pour le bronzage sur le barillet et le bâti j'ai utilisé du Super Blue de Birchwood Casey. 4 ou 5 couches avec un cardage à la laine d'acier entre chaque application.

Pour le chien et autres pièces nickelées je laisse encore planer le suspens sur le traitement final mais non ce ne sera pas un jaspage

Je comptais pouvoir finir ce week-end mais il me manque un ingrédient que je devrais recevoir en début de semaine, alors je pense que je finirai ce projet en milieu ou fin de semaine prochaine.

Demain je m'occuperai de la crosse qui va aussi subir un relooking.

Chapeau bas, travail de pro... +1K

Etape 4: La crosse

La crosse de ce Pietta gravé est en très bon état et très bien finie mais elle ne convient pas au projet que j'ai en tête, je veux quelque chose de plus sombre mais ça m'embête de modifier cette belle crosse.

Heureusement il se trouve que j'ai une crosse identique dans mon stock de pièces et avec une finition bof alors elle va me servir de base pour la transformation. Je décape donc ma crosse en stock.

La crosse d'origine à gauche et celle que je vais utiliser à droite:



Mais bon, c'est pas vraiment plus sombre pour le moment, je veux quelque chose qui ressemble à de l'ébène mais comme il n'en pousse pas dans mon jardin, je lui fait une petite peinture noire et une finition Tru Oil comme il se doit

La crosse d'origine à gauche et l'ébène à droite:


Ensuite pour éviter que la crosse ne surchauffe je lui fais quelques petits trous de ventilation !

La crosse ébène ventilée:


A moins que les trous soient destinés à autre chose, comme la pose de mon insert fétiche :)

La crosse avec l'insert:


L'insert est bien sûr présent des 2 côtés. Mais comme pour tout le reste il me reste une transformation finale à effectuer sur les inserts et j'attend donc de recevoir ce qu'il me faut la semaine prochaine.

Je suis donc à une étape de la fin du projet et c'est la plus importante. Elle va s'appliquer à une grande partie de l'arme, à savoir le canon, le bâti, le barillet, les pièces qui ont été nickelées à l'étape 3 et aux inserts de la crosse.

Pour le moment tout s'est passé exactement comme je le voulais alors espérons que cette dernière étape se passera aussi bien car c'est vraiment la cerise sur le gâteau !

Très beau travail.
Moi aussi, j'attends la touche finale avec curiosité et en attendant d'ors et déjà je trouve qu'un kill est bien mérité.

Juste une petite combine pour noircir du bois façon ébène, mieux que de la peinture noire. Tout d'abord, truc des ébénistes de l'ancien temps pour obtenir du faux ébène à partir de bois tanniques (chêne, châtaigner etc...) tout simplement de l’ammoniaque passé au pinceau.
Truc pour les autres bois: de la teinture noire pour cuir à base d'alcool....
Les 2 ne dissimulent pas les veines du bois
Du bête chêne traité ainsi ressemble à du morta mieux que bien.

Merci Norman pour les infos. Je note pour une prochaine fois

Sinon ce que j'ai utilisé n'est pas vraiment de la peinture mais de la teinture noire pour textile.

Etape finale: The Midas Touch!

Je peux enfin révéler le but final du projet, même si certains s'en doutaient déjà

Il s'agit donc d'un 1851 gravé sur un thème "Black & Gold". Mon idée était de faire une réplique entièrement noire et dorée et de partir d'une base gravée pour vraiment accentuer le côté bling bling de la réalisation.

Certes ce n'est certainement pas du tout historique et ça change de ce que j'ai l'habitude de faire avec des finitions bien plus old west. Mais comme le 1851 est mon arme favorite je voulais laisser libre cours à mon imagination et aussi monter le niveau en ce qui concerne la difficulté de réalisation. C'est la première fois que je fais une transformation aussi poussée et que je cumule autant d'étapes pour la transformation des pièces. J'y ai pris énormément de plaisir et je suis très satisfait du résultat :)

Donc concernant l'étape finale du placage or j'avais déjà testé le produit Goldstar de la marque Tifoo qui donne un résultat très satisfaisant je trouve (or 24 carat), facile à mettre en œuvre et à priori bien résistant. Ce produit s'applique par immersion en chauffant le bain aux alentours de 90°C, il existe aussi des solutions par électrolyse mais j'aime bien ce produit. Par contre si cela fait bien l'affaire pour les pièces à dorer intégralement je ne savais pas comment procéder pour la dorure partielle d'autres pièces.

Pour le canon, le bâti et le barillet je voulais dorer uniquement le fond des gravures et ne voyant pas de solutions à partir d'une dorure par immersion j'ai cherché un plan B. Après quelques tests sur une vieille pièce gravée j'ai donc trouvé quelque chose de satisfaisant pour cela avec un stylo de peinture dorée. J'ai donc appliqué une dose généreuse de peinture dorée sur les zones de gravure et essuyé dans la foulée la surface des pièces avec un tampon Demakup imbibé d'acétone. La peinture dorée du stylo reste bien au fond des gravures et on retrouve le noir autour. La dorure n'est donc pas un vrai placage or pour les gravures mais le rendu est très similaire aux pièces qui le sont vraiment. Le seul bémol concerne peut-être le barillet car les gravures étant plus fines je trouve le rendu moins efficace, mais cela n'est pas lié à la façon d'appliquer la dorure.

Pour le pontet et l'armature de crosse j'ai actuellement laissé les pièces en laiton avec un simple astiquage au Mirror qui donne un résultat assez proche des pièces plaquées or. Avec l'oxydation naturelle le laiton va se ternir alors je pense que je vais également faire un placage or sur ces pièces. A priori le produit que j'utilise est compatible directement sur le laiton, je vais donc tester avant de me décider.

Allez hop, place au résultat final !

ATTENTION: Actuellement les inserts serpent à sonnette et le levier de chargement (sans le bourroir) sont toujours argentés car il me manque du Goldstar pour le placage de ces grosses pièces. Ca arrivera en début de semaine pour vraiment finir tout ça mais comme j'étais impatient de voir le résultat final j'ai photoshopé les inserts et le levier sur les photos, le reste est vraiment plaqué or (vis, bourroir, clavette, chien et détente).

Pour rappel, le 1851 d'origine:




Le 1851 Black & Gold:

C'est bien réalisé, chapeau !

Pourrais-tu indiquer le temps de travail que cela a nécessité (à la louche).

Peu de personnes se rendent compte du temps qu'il faut pour réaliser des objets réellement artisanaux (ou des transformations).

Un kill bien entendu.

En temps vraiment passé à travailler sur la transformation je dirais environ 20 heures. Après pour le temps réellement nécessaire avec les électrolyses qui sont assez longues mais pendant lesquelles je faisais autre chose, disons 10 heures de plus soit environ 30 heures.

Une petite information complémentaire concernant le prix de revient. J'ai déboursé 170€ pour la réplique et un peu moins de 100€ pour les produits et accessoires comme la solution de placage or, le nécessaire pour les électrolyses, le liquide de bronzage et les inserts serpent à sonnette. Donc un prix de revient de moins de 300€ et énormément de plaisir :)

J'aime bien aussi, même ressenti que Simon pour le barillet

@Jeanmi Peu de personnes se rendent compte du temps qu'il faut pour réaliser des objets réellement artisanaux

Oh que c'est vrai!!!
Il m'est arrivé de passer jusqu'à 200 heures sur une dague, j'aimerais bien facturer mes heures au tarif des mécaniciens

@ Norman Morris :
on est bien d’accord, j'ai pas mal d'amis artisans (potiers, souffleurs de verre, couteliers,...) qui ne sont pas payés comme ils le mériteraient...

C'est aussi pour cela, que je réalise uniquement mes marquèteries et divers coffrets et boites pour les offrir à des amis proches et à la famille, leur sourire et leur satisfaction sont mon salaire.

On ferme la parenthèse.

Eh oui Clifou dans ma tête l'idée était aussi de réaliser quelque chose qui serait une arme d'exposition sans tenir compte du côté utilisable.

Pour le serpent ça c'est mon petit délire perso inspiré des Colt SAA et 1851 de Clint Eastwood dans Rawhide et ensuite la trilogie des dollars. C'est too much mais depuis tout petit je suis fan de ce serpent à sonnette. D'ailleurs Robert Conrad avait également le même sur son SAA dans la série Wild Wild West.

Bref, j'en abuse aussi car c'est ma 8ème réplique où j'utilise cet insert