William Walker Marston et ses armes

Je dois tout d’abord remercier ici notre ami Touco qui, en postant un lien vers une annonce NaturaBuy relative à un revolver Marston, m’a permis de découvrir cet armurier-inventeur que je ne connaissais pas, et d’acheter ce revolver auquel je n’ai pas pu résister. Il va cependant sans dire que mon épouse, elle, ne remercie vraiment pas Touco…

Merci également à D. Eberhart qui a écrit, pour le compte de la « American Society of Arms Collectors », un article de 43 pages sur Marston et ses armes. En effet, même en « googlisant » le nom, je ne trouvais pratiquement rien sur le net !

Donc, William Walker Marston était un armurier est un inventeur assez prolifique qui a commencé par déposer un brevet concernant l’amélioration du fonctionnement des presses à imprimer.
Il s’est ensuite associé avec 3 de ses frères et a commencé à produire des poivrières ainsi que des pistolets à un coup classiques dans le même style que ceux d’Ethan Allen, qui se sont vendus en très petit nombre.

Puis, en 1849, il a déposé un brevet pour une cartouche composée d’un étui en carton avec une balle ogivale et un disque de cuir graissé percé d’un trou en guise de culot (ce trou était obturé par un tissu léger pour empêcher l’écoulement de la poudre et permettre la mise à feu).

Lors de cette mise à feu provoquée par une amorce comme sur une arme à percussion, l’étui de carton ainsi que le culot de feutre graissé étaient expulsés, ce qui nettoyait le canon et évitait son encrassement.

Le membre de l’American Society of Arms Collectors auteur de l’exposé sur Marston, ne croyant pas à l’efficacité du système, a fait refaire ces cartouches et a eu la surprise de constater qu’après 20 coups tirés, le canon de l’arme était effectivement resté totalement propre.

Le brevet obtenu en 1852 (également pour la France) lui permit de produire des cartouches de calibre 31, 36,46, 54,58 et 70, tant pour armes courtes que pour armes longues, et de produire plusieurs modèles de fusils et un modèle de pistolet à un coup à chargement par la culasse.

Les fusils à canon rayé pour les calibres à 58 ou lisse pour la chasse en calibre 70 n’ont été produits au total qu’à moins de 300 exemplaires.


Il en vint ensuite à la production de revolvers de type Pocket en calibre 31, et d’un revolver de type Navy en calibre 36. Là, il n’y eu aucune demande de brevet car Marston fit dans la facilité en se contentant de copier les revolvers Whitney avec quelques modifications de détail. Ces revolvers furent vendus sous différents noms, mais jamais sous celui de Marston, peut-être pour éviter d’éventuels ennuis de la part de Whitney…


S’il n’y eut qu’un seul type de revolver Navy, les Pockets ont été produits en 7 variantes se distinguant principalement par des marquages différents ainsi que par des barillets ronds ou cannelés. De la première à la troisième variante, les revolvers avaient un barillet rond à 5 coups. Les quatrième et cinquième variantes avaient elles un barillet flûté et étaient à 5 coups. La sixième variante revenait au barillet rond mais à 6 coups. Enfin, la septième variante, également à 6 coups, adoptait un canon rond à la place du canon octogonal des versions précédentes.

Ces revolvers représentent les plus grosses vente de Marston avec un total de 13 000 exemplaires pour les pocket et environ 1000 exemplaires pour le navy.

Après les revolvers, le nouveau brevet qui fut ensuite déposé par Marston concernait un petit pistolet de poche type derringer à 3 canons superposés, en calibre 22 et 32 à percussion annulaire, avec un percuteur qui se déplaçait de bas en haut pour mettre successivement à feu les 3 canons. D’abord à simple action, ce pistolet fut ensuite équipé d’un système à double action.


On peut enfin signaler un autre brevet obtenu en 1863 pour un très ingénieux système de cartouche à percussion centrale qui n’intéressa cependant aucun fabricant, ainsi que la production de pistolets lance-fusée, et des brevets déposés pour un modèle de télescope et un pupitre porte-livre.

Pour résumer, il semble que William Walker Marston et ses frères n’étaient pas aussi bons entrepreneurs et vendeurs que ne l’était Samuel Colt, ce qui explique que leurs armes soient aussi peu connues !

Il est vraiment très beau ton « Marston » et je crois bien que si je l’avais vu avant toi.......

Il ressemble beaucoup au Whitney




Cordialement

SPLENDIDE revolver, cher Patibulaire.
Et à nouveau superbement intéressant tout cela.

Merci pour le partage.

Très intéressant ! ! ! !Bien que l'homme soit un peu copieur . . . . .

Il me semble qu'à l'époque tout le monde copiait sur tout le monde...

Pas de scrupules!

Même pas peur... 

Longue Carabine a écrit:Très intéressant ! ! ! !Bien que l'homme soit un peu copieur . . . . .

Copieur pour les revolvers, LC, mais plutôt inventif pour le reste !

SHOOTIN' STEVE a écrit:
SPLENDIDE revolver, cher Patibulaire.
Et à nouveau superbement intéressant tout cela.
Merci pour le partage.

Lorsque j'ai acheté ce revolver, j'ai jugé d'après les photos qu'il avait été remis à blanc, et lorsque j'ai dit au vendeur que c'était bien dommage, il m'a assuré que ce n'était pas le cas.

En fait, dès le déballage du colis, j'ai eu confirmation que mes yeux ne m'avaient pas trompé et qu'il avait bien été remis à blanc, peut-être pas par mon vendeur, mais en tous cas par un propriétaire précédent (MAUDITS METTEURS A BLANC !!!!). Du coup j'ai fait ce que je fais uniquement dans ce cas, puisque les armes remises à blanc ont de toutes façons la cote la plus basse : je lui ai aussitôt refait une fausse (hélas) patine.

Tu as fait un excellent travail de bronzage et patine, cher Patibulaire !!!

Le laiton ressort également bien mieux.

Si tu ne dis rien à personne, l'on n'y verra que du feu et tout le monde croira à la patine d'origine sur ce Marston.

Bravo !

c'est très bien fait, cette patine est tout à fait réaliste

moi aussi je hais les "metteurs à blanc"

Excellent travail Pat.
Comment as-tu procédé ? C'est très réaliste... Bravo.

Merci Hyperion. Pour la patine, c'est simplement un produit de bronzage à froid appliqué au chiffon avec une certaine parcimonie et passé ensuite à la laine d'acier extra-fine.

Comme il n'y a qu'une seule couche de produit de bronzage, celui-ci ne prend pas uniformément sur tout le métal, ce qui donne des endroits plus clairs ou plus foncés et un résultat qui reproduit assez bien l'aspect d'une arme ayant bien servi.

Super, cher Patibulaire...

En employant différents bronzages à froid sur le même support (et même en les mélangeant) il y a moyen de créer des effets spectaculaires.

Le papier cuisine (ce que vous appelez 'Sopalin') avec un noisette de dentifrice et une goute d'huile est également un bon substitut pour la laine d'acier, juste après avoir (re)bronzé le support ....  
Cela donne une patine d'enfer, sans aucune micro-rayures.

Ce même procédé ( huile + dentifrice ) est également idéal pour enlever le terne sur des armes nickelées et les refaire briller de mille feux...:

Frotter avec huile et dentifrice, laisser sécher, essuyer avec un chiffon doux, huiler...

TOP!

( 'Truc de la foire' d'un artisan armurier, maintenant décédé. )

le dentifrice est en effet l'abrasif le plus doux qu'on trouve sur le marché, je m'en servais pour parachever le polissage des crosse en noyer de mes carabines.

a l'inverse, éviter de se laver les dents à la liqueur de bronzage

AHHAAAAAHAHAAAAA

Grand merci pour la recette Steve, qui m'intéresse notamment pour les armes nickelées.

Pour les armes bronzées, la laine d'acier "0000" va très bien et ne fait aucune micro-rayure.

Je peux te conseiller, cher Patibulaire (spécialement pour le traitement du nickel) le dentifrice ci-dessous.

Il est de couleur rouge et fait super bien son travail !

Ah, je connais bien ce vieux dentifrice qui, contrairement à sa publicité ne blanchit pas les dents mais te teintes les gencives en rouge pour que les dents paraissent blanches...

Les petits malins !!

faudra que je pense à en acheter un jour.......

HihihIhihihihhihi.....

Très, très beau ce Remington d'époque, cher Clifou.
Le prix me semble très, très correct.  

Le (re)bronzage et la patine ont très bien été exécutés sur ce revolver et ne me dérangent absolument pas.  

Si le maitre priseur de le vente ne l'avait pas (en grande honnêteté) signifié, tout le monde n'y aurait vu que du feu.

Moi personnellement je préfère voir ce Remington comme ça que mis à blanc.

Mais comme tu l'écris, chacun son avis.  

Clifou, comme on dit, tous les goûts sont dans la nature et je respecte ton avis sur les armes mises à blanc.

Je n'ai cependant jamais dit que le fait de rebronzer une de ces armes valorisait celle-ci, mais simplement que ça ne change rien puisque elle est de toutes façons dévalorisée par cette mise à blanc.

Par ailleurs, pour moi, une arme américaine remise à blanc (ce que jamais un Américain ne ferait !!), quand bien même cette remise à blanc aurait été faite il y a très longtemps, ne me raconte plus rien, car il n'y a que ce qu'elle a vécu dans son pays d'origine qui m'intéresse.

Ce qu'a pu faire par exemple la Défense Nationale en 1870 par exemple ne m'intéresse pas car les armes américaines qui sont passées entre ses mains sont devenues pour moi des armes françaises

Pardon !!