LES PREMIERS COLTS SAA ET LEUR MUNITION

J’ai déjà eu l’occasion de présenter mon Colt SAA de 1875 sur ce forum. Ces SAA de début de production (de 1873 jusqu’au début de 1876 et des numéros de série 1 à 24000) n’étaient proposés qu’en une seule version, en calibre .45 et avec un canon de 7 ½ pouces. Ils se reconnaissent de suite au fait que les marquages sur le canon sont en italique au lieu d’être en lettre droites. Par ailleurs, 99 % de la production était réservée à l’armée U.S.

Mais si je reviens aujourd’hui sur ce Colt, c’est parce que je viens d’acquérir une authentique boite de 12 cartouches militaires datée de 1878, de l’arsenal Franckfort (situé à Philadelphie, état de Pennsylvanie et qui fonctionna de 1816 à 1977).

A l’époque, l’armée U.S. avait commandé 3000 exemplaires du Smith & Wesson Schofield, premier modèle et 5285 exemplaires du second modèle, et ces cartouches étaient dénommées simplement « cal.45 court » car elles étaient destinées à alimenter aussi bien les S&W précités que les Colts SAA.

Malheureusement, il y avait déjà en stock beaucoup de cartouches de cal.45 Colt et l’intendance commit des erreurs en en livrant à des régiments équipés de S&W Schofield. Or, si les Colts pouvaient accepter indifféremment les deux sortes de cartouches, les S&W ne pouvaient chambrer les cartouches de .45 Colt qui étaient trop longues.

C’est certainement cette incompatibilité, entraînant des problèmes de gestion de stock et d’approvisionnement, qui conduisit l’armée à préférer finalement le Colt SAA au S&W Schofield comme arme réglementaire.

Les Schofield continuèrent cependant à servir notamment au 4ème régiment de cavalerie, ainsi qu’aux 9ème et 10ème régiments de cavalerie composés de militaires noirs, les fameux « Buffalo Soldiers ».

Mais si vous regardez attentivement les photos que j’ai mises dans ce post, il y a quelque chose qui devrait vous interpeller et qui fera l’objet d’une petite devinette : qu’y-a-t-il donc de bizarre ? ? ?

A gauche, la cartouche de .45 court, à droite celle de .45 Colt

En effet, ce qui peut surprendre est qu’on ne voit pas d’amorce sur le culot des étuis, alors que ces cartouches sont bien à percussion centrale. C’est tout simplement que le système d’amorçage retenu était le système « Benet »dans lequel l’amorce est placée à l’intérieur de l’étui, ce qui fait qu’on croirait avoir affaire à des cartouches à percussion annulaire.

Enfin, Eric,  vu ta prédilection pour les SAA, je comprends que tu aimerais avoir le mien dans ta collection. Il te faudra simplement un peu de patience, car je ne doute pas que dès que j'aurai passé l'arme à gauche, ma tendre épouse, qui n'a jamais beaucoup apprécié ma passion, ne tardera pas à mettre toute ma collection en vente...