Les revolvers Whitney

par **Patibulaire** Jeu 17 Jan 2019 - 10:41

La Whitney Arms Company est une importante société armurière qui exerça pendant plus d'un siècle, soit de 1800 à 1903. Sa principale production a été celle de fusils et carabines, notamment pour l'armée américaine, à commencer le fusil modèle 1795, copié sur le Charleville français.

Pour ce qui est des revolvers, le plus connu est le Whitney Navy dont on dit souvent qu'il ressemble au Remington, alors qu'on devrait dire au contraire que c'est le Remington qui ressemble au Whitney !

En effet, il y avait chez Whitney un monsieur nommé Fordyce Beals qui donna son nom à un revolver de poche appelé "Whitney-Beals Pocket revolver" après avoir déposé un brevet pour son système (pas très pratique d'ailleurs) qui nécessitait, après avoir armé le chien, de pousser d'abord la détente-anneau vers l'avant puis de la tirer vers l'arrière pour faire tourner le barillet et lâcher le chien.

M. Beals partit ensuite travailler chez Remington où il mit au point différents modèles de revolvers de type pocket, army et navy, et notamment les "Remington-Beals" army et navy qui sont les véritables "Remington 1858" (les Remington New Model Army et Navy sont en fait les modèle 1863, eux-mêmes précédés par les modèles 1861 dont la principale particularité consistait dans le fait qu'on pouvait retirer l'axe du barillet sans avoir à abaisser le levier-bourroir - cette innovation ne dura cependant pas longtemps car on s'aperçut bien vite qu'après seulement 2 ou 3 coups tirés, l'axe, seulement retenu par un petit ressort, sortait tout seul de la carcasse).

Le Whitney-Beals Pocket - Le "capot" recouvrant le côté gauche du barillet contient le système breveté par Beals qui assure la rotation du barillet

Le Whitney Navy, dont le Spiller & Burr sudiste est la copie exacte

Le Remington-Beals ou Remington 1858, nettement influencé par le Whitney Navy

P.S. Je profite de ce post pour vous préciser que le barillet des Whitney Navy ou Pocket étaient gravés d'un bouclier, d'un lion et d'un aigle (et parfois en plus d'une scène navale). Par mesure de simplification, les fabricants de répliques de cette arme ont préféré laissé le barillet lisse.

par **tranter 44** Jeu 17 Jan 2019 - 18:27

En complément du post de Pat

tranter 44 a écrit:Contrairement au nom de COLT, REMINGTON, SMITH&WESSON et REMINGTON ou WINCHESTER, celui Elie WHITNEY est inconnu du grand public.

Il s'agit là d'une injustice flagrante car ce nom est pourtant étroitement associé à l'histoire des armes réglementaires américaines, de la fin du XVIII°siècle jusqu'à la guerre de secession

La liste des fusils réglementaires dont WHITNEY a assuré tout ou partie de la production est pourtant impressionnante: 1798 US flintlock musket, 1812 US flintlock musket, 1816 Carolina flintlock musket, 1861 US rifle musket.

Sans oublier que Samuel COLT sous l'instigation du capitaine WALKER confiera la fabrication de ses "Walkers"désignés comme "Whitneyville Walker"revolver, 1100 ecemplaires en 1847

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La firme Palmetto a commercialisé une réplique d'un des revolvers produit par WHITNEY modèle Navy

C'est un revolver à l'allure discète qui, de ce fait est aussi peu connu des amateurs de PN que le modèle original l'est des collectionneurs
Au milieu d'un assortiment de répliques dans la vitrine d'une armurerie, le Whitney passe inaperçu car il est aisément confondu avec les revolvers Remington New model
La principale qualité du revolver Whitney réside dans sa rapidité de démontage, grâce à un verrou aisement manoeuvrable à la main
Sur le modèle d'époque ce verrou comporte une lettre "O" frappée sur une des faces latérales
Il suffit de manoeuvrer ce verrou pour libérer l'axe du barillet solidaire du levier de chargement pour être retiré

Mon dernier pensionnaire est un revolver "Navy Pocket" à percussion en calibre 31 avec un canon de 6 pouces
Numéro de série 21000second modèl, troisième type, année 1860 (Flayderman page 297)

url=https://servimg.com/view/17349354/2254]

L'original et sa réplique

Les Etats Confédérés ont produit une copie du "Whitney" sous le nom de "Spiller&Burr" dont une partie de la carcasse est en laiton

par **Patibulaire** Jeu 17 Jan 2019 - 18:47

Tranter, tout d'abord, merci pour ton complément. Je voudrais toutefois te signaler que tu as fait une petite erreur en écrivant que ton "dernier pensionnaire est un revolver "Navy Pocket" à percussion en calibre 31".

Je pense que tu as écrit le mot "navy" dans ta lancée, car si c'est un pocket en calibre 31, ce ne peut être un navy qui serait en calibre 36.

Mon propre Pocket est un 2ème modèle - 1er type à canon de 3,5 pouces :

par **tranter 44** Jeu 17 Jan 2019 - 23:51

Merci Pat d’avoir rectifié

Je me suis laissé emporté par mon élan

Mon Pocket est bien en calibre 31

Ton exemplaire m’a l’air en bon état également

Cordialement

Coucou04

par **Patibulaire** Ven 18 Jan 2019 - 9:08

tranter 44 a écrit:Merci Pat d’avoir rectifié
Je me suis laissé emporté par mon élan
Mon Pocket est bien en calibre 31
Ton exemplaire m’a l’air en bon état également
Cordialement

Oui, ami Tranter, il est en bon état, mais il souffre d'un défaut propre aux Remingtons et aux Whitneys qui est assez incompréhensible : le bronzage s'écaille avec le temps comme le ferait une peinture ! Il lui reste ainsi environ 50 % du bronzage d'origine sous forme de taches noires.

par **tranter 44** Ven 18 Jan 2019 - 11:56

Je suis surpris par ta remarque sur le bronzage des Remingtons

Sur le mien qui date de 1863 rien de tel

par **Patibulaire** Ven 18 Jan 2019 - 17:13

Tu as eu de la chance, car ce phénomène se rencontre vraiment très souvent sur les Remingtons. Mais es-tu sûr qu'il n'a pas subi un rebronzage, même ancien ?

par **tranter 44** Ven 18 Jan 2019 - 17:51

Je ne pense pas qu’il ai été rebronzé vu les traces de bleu restantes
et dans le cas d’une restauration il aurait l’air plus neuf

En cherchant sur des sites US je retrouve la même patine

Bonne soirée
Coucou04

par **Patibulaire** Ven 18 Jan 2019 - 19:44

Tranter, si tu connais le site d'Ives Devos, c'est moi qui assure la traduction des textes de description des armes de l'anglais vers le français. A ce titre, je vois pas mal de Remingtons qui ont subi ce qu'on appelle le "flaking" en anglais, ce qui fait descendre leur cote en flèche alors qu'il s'agit d'armes ayant souvent été peu utilisées et qui auraient été classées "excellent plus" ou "fine" avec la cote correspondante si leur bronzage ne s'était pas écaillé.

Je me demande donc quelle méthode de bronzage était utilisée ches Remington ou Whitney, car je n'ai encore jamais vu de Colts atteints de ce mal.

Ci-dessous un Remington Police dont le canon notamment a son bronzage "flaked".

par **tranter 44** Ven 18 Jan 2019 - 20:59

Je connais Ives Devos qui est un marchand sérieux

Le Pocket 31 vient de chez lui et tu devrais te reconnaître dans l’article qui accompagnait le Revolver

Révolver Whitney Pocket, percussion, calibre 31 rare, canon 6 pouces. Numéro de série 21825. Second modèle, troisième type, Flayderman page 297, item 5J-111 avec le bouclier t l'aigle, 7 rayures. 50% de scène sur le canon. Barillet gris moyen à brun. Ces Whitneys ont toujours des scènes légères. Crosses d'origne nettes, 90% + de finition d'origine. Une peu de perte de vernis dans les coins inférieurs. Excellents marquages et intérieur de canon quasi neuf. Fonctionne parfaitement, 75 % de jaspage. Dans l'ensemble brun moyen avec des angles très nets.

A recommander

Cordialement

Jl

par **Patibulaire** Sam 19 Jan 2019 - 9:17

Là, je ne peux pas me reconnaitre, Tranter, car tu as acheté ton Pocket avant que je commence à traduite pour Ives, à une époque où la personne qui effectuait ces traductions n'était pas une spécialiste des armes, ce qui peut se voir dans certains des mots choisis, et dans certaines erreurs comme "la scène sur le canon" au lieu du barillet.

par **Patibulaire** Jeu 24 Jan 2019 - 11:29

Dans le premier message de mon post, j'ai indiqué en post scriptum que le barillet des Whitneys était gravé d'un bouclier, d'un lion et d'un aigle. En réalité, il ne s'agit pas d'un bouclier, mais des armoiries de la royauté britannique !

Beaucoup d'historiens spécialistes se demandent aujourd'hui pourquoi un fabricant américain a cru devoir graver de telles armoiries sur ses armes et l'hypothèse la plus souvent évoquée est tout simplement que Eli Whitney Junior sepérait que ça l'aiderait à décrocher des contrats avec l'armée britannique...

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