Une autre arme de la guerre de sécession

La guerre de sécession vit l'avènement des armes de poing à cartouches métalliques, bien qu'aucune ne fut officiellement adoptée par les armées nordistes ou sudistes, hormis quelques revolvers Lefaucheux à broche qui ont équipé pendant très peu de temps quelques milices (les miliciens n'aimaient pas ces armes dont les cartouches manquaient de puissance, étaient fragiles et dangereuses en cas de choc sur la broche).

Cependant, les officiers qui devaient payer de leur poche leur arme de poing firent un énorme succès au Smith & Wesson n° 2 calibre 32 annulaire que j'ai présenté antérieurement dans un autre post. Certains de ces officiers ou hommes de troupe partirent même à la guerre avec des Smith & Wesson n° 1 en calibre 22 court !

Comme Smith & Wesson détenait les droits du brevet Rollin White permettant le forage des barillets au même diamètre de part en part, certains tentèrent de contourner ce brevet en inventant d'autres solutions. Il en fut ainsi de MM. Merwin et Bray, qui inventèrent un gros revolver dont les cartouches métalliques appelées "cupfire" en raison de leur culot concave faisant penser à une soucoupe se chargeaient par l'avant du barillet, l'arrière de ce dernier étant percé de trous plus petit pour permettre simplement au chien de venir percuter l'arrière de la cartouche.

Deux modèles furent produits et fabriqués par la firme Plant, le premier en calibre 42 appelé "Army" par les inventeurs bien que jamais officiellement adopté par l'armée, et le second en calibre 30 appelé "Pocket".

Voici les deux modèles (à noter l'extracteur d'étuis coulissant à l'arrière du barillet) :



Et un croquis de la cartouche :

Belle pièce historique, merci pour la photo.

Étonnant l’inventivité mise en oeuvre pour tenter de contourner le brevet Rollin White, très intéressant en tous cas mon cher Patibulaire !

serait-il possible d'avoir d'autres photos plus détaillées stp ? la partie arrière du barillet par exemple ? car, là, tu mets l'eau à la bouche en parlant d'un système peu connu... et tu nous laisses en plan

je sais, je suis curieux mais à mon âge on ne se refait pas

Tu as raison, Le Molvanien, mon post peut paraître incomplet, et de plus, la curiosité est une grande qualité dans le genre de passion que nous partageons. Mais si je n'ai pas mis d'autres photos, c'est tout simplement parce qu'elles sont peu parlantes.

En effet, l'arrière du barillet montre des entrées de chambres juste un peu plus petites que sur l'avant, avec un tout petit épaulement en fond de chambre pour bloquer le culot de l'étui.

Voici donc les photos demandées :

Merci bien Pat

Ben si justement ça cause quand même.... cet épaulement est vraiment petit. On remarque bien que, du coup, la cartouche affleure presque. reste pour satisfaire ma curiosité: quelle tête a le chien ? la cartouche est à quoi ? percussion centrale ? annulaire ? parce que là, je ne vois pas bien comment se fait la percussion, surtout comment la cartouche n'avance pas à ce moment là puisque rien ne semble la tenir en place ???? bref, c'est, à mon sens, un système bizarre et probablement peu fiable.... mais c'est un ressenti que sur photos.

Voici une photo du chien, Le Molvanien. La percussion était plutôt de type annulaire, et les cartouches étaient tenues à l'avant par le bord de l'étui qui était bloqué soit par l'entrée du canon, soit par la carcasse.

En fait, le système était fiable et fonctionnait bien, car il y a eu quand même 28 000 exemplaires produits pour les deux modèles entre 1863 et 1870 environ. L'autre système à chargement par l'avant du barillet était le "Moore teatfire" que j'ai déjà présenté et dont la cartouche était presque identique à la cupfire, sauf que l'arrière était convexe au lieu de concave et se terminer par un petit téton, d'où le nom de "teat".

Le Moore eut un peu plus de succès que le Merwin Bray et se vendit à 30 000 exemplaires entre 1864 et 1870.

Donc lors de la percussion, l'amorce serait pincée entre la barillet et le chien en quelque sorte ?
Effectivement, je n'avais pas remarqué que les étuis étaient quasiment tubulaires et devaient donc affleurer en sortie de chambre... ingénieux.
L'imagination humaine est un sujet d'émerveillement... et lorsqu'elle s'applique à la "mécanique" c'est fascinant. Tout cela pour trucider son prochain (quel dommage).

Merci pour tes précisions, comme on dit, je me coucherai moins c*n ce soir

Toujours agréable de voir de belles armes

De plus elles sortent de l’ordinaire....Colt , Winch

Merci pour le partage

Cordialement

L’AB

Merci pour ces explications, j'ai un peu plus l'idée du fonctionnement de ces armes, c'est effectivement fascinant d’imagination.

Cette arme n'avait pas mauvaise réputation, elle devrait donc fonctionner. Même si le système ne présente d’intérêt que pour contourner le fameux brevet.

superbes ces revolvers et ce système est intéressant