Question avant l’achat d’un Le Mat

La version standard ne valant déjà pas les 1000 euros qui en sont demandés, je m'abstiendrai définitivement d'investir dans une version pseudo Old West qui risque fort de te décevoir en y regardant de près. Just my two cents.

Il te reste deux options :
1) acheter une arme d'occasion déjà patinée,
2) acheter une arme neuve et la débronzer pour la polir.

Attention au 2) : beaucoup de tireurs font le débronzage mais s'arrêtent là... Et comme le dit Le Molva, l'arme va finir prématurément piquée, et assez rapidement. Si tu n'as pas l'intention de passer toutes les pièces non protégées au tour à polir, il vaut mieux conserver le bronzage. Et il faut aussi maîtriser le polissage pour obtenir un poli miroir des surfaces sans arrondir toutes les arêtes, sinon c'est assez laid...

Exemple de French grey:

Pour t'aider à décider entre les différentes versions, il y a aussi le système de verrouillage de la carcasse. Même si la version Cavalry est ma préférée pour des raisons historiques, la clavette amovible montée sur ressort de cette version relève d'une conception assez faible. La goupille a tête des autres versions me semble une conception bien plus robuste à la longue et à l'utilisation (bon, si c'est pour la vitrine, peu importe).

C'est cette conception que je trouve un peu faiblarde. Il faut un ajustement parfaitement maîtrisé entre épaisseur de clavette et rainure, ainsi qu'une bonne qualité de ressort. Vu les standards de fabrication de Pietta, c'est pas forcément gagné. La goupille moletée me semble plus sûre à la longue (même si son ressort peut aussi bien sûr s'avachir rapidement s'il n'est pas de bonne qualité). Les remèdes seront toutefois plus simples AMA que sur une clavette usée ou mal ajustée qui tombe toute seule après quelques manipulations.

Labranchouille a écrit:
Et sinon, pourrais-tu m’en dire un peu plus concernant ta préférence historique pour le modèle Cavalry ? L’aspect historique a aussi beaucoup d’importance dans mes choix. D’après ce que j’ai pu voir, cette version était celle portée par Jeb Stuart, non ?
Cheers !

Cet officier supérieur de cavalerie confédérée était en effet un amateur de ce modèle. Une des armes personnelles de JEB Stuart est visible au Musée de la Confédération :



C'est bien un modèle avec pontet à éperon et anneau de lanière, que Pietta a dénommé "Cavalry" dans son catalogue (même si aucun des modèles Pietta n'est une réplique exacte d'un modèle historique en fait).

Acheter un LeMat, c'est une aventure. Tous les tireurs PN n'ont pas la chance de la vivre, alors quel que soit ton choix, profites-en bien !  

J'ai un Navy depuis plus de six ans.je m'en sers beaucoup au tir, il m'accompagne très souvent dans mes bois lorsque je fais du forestage et il commence à bien se patiner d façon naturelle. Je tire avec les deux canons, au stand avec des balles empennées pour le canon lisse et en forêt essentiellement au canon central avec chevrotines. J'ai encore plusieurs kilos de ballettes de chevrotines qui datent de l'époque où elles étaient encore autorisées à la chasse.
En plus, je fais du tir réduit avec le dispositif à balles caoutchouc de H C collection.
Ce revolver est un plaisir pour le collectionneur, pour le tireur et pour le bricoleur averti amateur de balles à effets originaux.
Je précise que le tir à chevrotine auquel je me livre dans mes bois est occasionnel et ne vise que des animaux menaçants qui refusent de reculer. Jusqu'à présent, seule une vipère aspic qui tenait le poste près de ma tronçonneuse a bénéficié d'une livraison de ballettes de 00. Et j'ai dû la faire s'éloigner de la tronçonneuse pour ne pas poivrer ma machine en même temps que la bête. Et le croiras-tu ? Au lieu de s'éloigner poliment comme le fait une vipère bien élevée, Cette salope s'est mise à avancer vers moi. À moins de trois mètres, la grappe de plomb lui a emporté bien cinq centimètres de corps. et j’ai dû l'achever au coupe-coupe u ras de la tête.

Eh bien je n'ai pas peur des serpents. J'ai assez capturé de vipères vivantes à la fin des années 1960 pour le porter à un pharmacien qui les expédiait à l'institut Pasteur de Dijon ou son annexe de Mâcon. Nous faisions cela avec un camarade d'Aïkido lui aussi passionné d'armes et de chasse aux champignons. Et en Bourgogne où j'habitais alors après être revenu de Guadeloupe, les champignons ne manquaient pas.
Mon épouse, en revanche, est tellement phobique des serpents qu'elle me fait arracher la page d'une revue s'il y a la publicité de Fidji avec un serpent.
Même la cobra soufflé qui est attribut de ce qui a conduit au totem dont je me sers comme pseudo, même ce jolie peit serpent n'a pas droit de cité dans la maison et est dans le grenier. Un jour où il y avait une couleuvre dans le garage, elle est restée figée à son voulant jusqu'à mon arrivée. JE l'ai trouvée en larmes et tétanisée tandis que la couleuvre me menaçait de son souffle coléreux. Je n'ais pas discuté, j'ai chargé un calibre 16 de 2 Gomcogne chevrotines et j'ai réglé la question. Mais ma femme qui est fragile des reins en a fait une pyélonéphrite de terreur.
Donc lorsque je dis à mon épouse de ne pas sortir, elle sait que c'est qu'il y a un serpent dans les parages. c'était fréquent au début de notre installation dans notre maison actuelle mais comme j'ai débroussaillé et entretenu les adords même autour de notre potager, on ne voit plus de ces grosses couleuvres qui venaient peler leur mue dans l'atelier ou dans l'estanco technique de la piscine. Toutefois, une fin d'après-midi de printemps, j'ai note la présence fort attentive d'un petite vipère ordinaire dans la fourche basse de l'arbre de Judée qui pousse contre notre véranda. L'animal me regardait avec attention en dardant une langue bifide. malheureusement pour lui ce petit serpent posté à hauteur d'homme ne comprenait pas que ce que je tenais dans la main était un sabre Briquet d'infanterie du second Empire. pas moyen de prendre sans risque la bête pas la queue pour l’expédier dans les herbes hautes de la parcelle de bois où elle aurait pu vivre sa vie. Une vipère on peut la prendre par la queue, elle n'a pas la force de remonter à la main en se pliant sur elle-même et si on la tient le bras tendu, on ne risque rien à condition de rompre ses mouvements de balancier qui lui permettraient de finir par retomber sur le point qui la tient.
En l'espèce et comme mon épouse vaquait dans la maison, j'ai tué cette vipère d'un coup de sabre et j'ai évacué le cadavre. Dans le cas du coup de LeMat, je n'avais pas de bâton parce que je coupais du bois d'un arbre que j'avais abattu et je devais récupérer ma tronçonneuse. Or l'aspic manifestement avait d'autres vues. Dans ces cas-là, je n'hésite pas. En outre j'étais chez moi et le port de mon LeMat était tout ce qu'il y a de plus réglementaire. C'est très joli d'interdire depuis l'intérieur du boulevard périphérique d'où issent nombre de décisions à la c...n. Maïs je voudrais bien voir un de ces écologistes des grands soirs face à un nœud de vipères ou un taureau dans un pré. Ou simplement face à un chat haret affamé qui tient la poubelle sans esprit de repli. "Chat haret, chat taré" dit l'aphorisme et si un lynx est un animal craintif et inoffensif pour l'homme, le chat haret qui est en fait un chat normal revenu à l'état sauvage est un fauve redoutable. Pas question pour lui de discuter ou d'accepter d'obéir devant un bâton si ce n'est un bokken d'aïkido manié par quelqu'un qui sait le faire. Je suis très ami de la nature et des bêtes sauvages, mais chacun chez soi et pour moi ce n'est pas l'homme qui doit se plier.