Schneider & Glassick de 1970

Je viens de recevoir un nouveau pensionnaire, que je pensais vous présenter en détails ce soir. Cependant, et comme toujours, dès sa réception, je me suis livré à un démontage complet pour vérifier son état intérieur. Et là, surprise ! Bien que fonctionnant tout à fait correctement, le mécanisme est au mieux cradingue, au pire rouillé (rouille de surface exclusivement je m'empresse de le préciser, après m'être empressé de le vérifier). De plus, il n'y a pas un ressort de came arrêtoir et de de détente, mais deux, posés l'un sur l'autre. Les deux sont bleutés et rouillés. Il est tout à fait possible qu'ils soient là depuis la sortie de l'atelier, car les vis étaient très serrées et leurs têtes intactes. Quant aux cheminées, je n'en ai démonté qu'une pour l'instant, qui est venue sans trop d'efforts. Elle révèle aussi le même manque d'entretien patent. L'intérieur du canon, lui est miroir, et les parties mécaniques accessibles sans démontage huilées. J'en conclus que ce revolver n'a pas du beaucoup tirer, s'il a tiré (je n'ai pas trouvé de résidu de poudre), mais en tous cas n'a jamais été sérieusement nettoyé, et a été entreposé sans grand soin.
Les traces de coups sur le talon de crosse ne sont pas une surprise, elles apparaissaient sur les photos du vendeur.
Pas de photo ce soir, les batteries de mon appareil photo étant à plat. Elles vont passer la nuit en charge, et je commencerai demain matin la série de photos et le nettoyage, l'un concurremment à l'autre. Je vous ferai suivre au fur et à mesure.

Bon allez, je ne sais pas résister... J'ai fait une photo avec mon téléphone portable (ZTE F160 pour ceux qui connaissent), et je vous la montre, just pour que vous vous fassiez une première idée. Ne critiquez pas la qualité, je suis déjà assez conscient de mes limitations et de celles de mon téléphone.

Avec un peu de soins, il sera très bien !

Mais oui, en plus il est tombé dans une bonne maison ce petit, je suis sûr que tu vas lui refaire une beauté !

Vous êtes bien aimables, Messieurs, et je vous en remercie.

Contrairement à ce que j'avais prévu, je ne me suis pas lancé dans le nettoyage ce matin. Pour tout vous dire, je ne suis pas très sûr de ce que j'ai fait ce matin. Bien que m'étant levé tôt et n'ayant absorbé qu'un petit déjeuner frugal, j'ai été assez peu productif avant l'heure du déjeuner. En fait, je crois bien que je me suis contenté d'écouter tranquillement quelques vieux disques de blues (le Progressive Blues Experiment de Johnny Winter, dont je ne me lasse jamais, et puis un peu de B.B. King et de Muddy Waters en concert) et la matinée est passée comme ça... Mais trêve de retour sur les vieux bleus de Chicago, revenons à notre mouton du jour !

Cet après-midi donc, et pour échapper à la corvée de taille de haies qui m'attendait en ricanant tout autour du jardin, je me suis installé dans la cuisine avec mon attirail pour redonner non pas l'aspect du neuf mais celui du propre à mon nouveau pensionnaire. Je dois à cette occasion remercier ici ma meilleure moitié qui n'as pas protesté devant l'envahissement soudain et non annoncé de l'emplacement qu'elle utilise habituellement pour remplir ses grilles de mots croisés.

Me voici donc à pied d’œuvre. Avant de me lancer (ce jeudi, je suis dans un de ces jours où l'effort, si modeste soit-il, me répugne), un nouveau coup d’œil à l'état des pièces internes :

et l'état des partes internes des pièces de structure :


En fait, ce que j'avais qualifié de rouille de surface ressemble plus à une accumulation de crasses séchée. Un bon bain d'eau chaude additionnée de quelques gouttes de liquide vaisselle devrait ramollir suffisamment pour un bon nettoyage.

Interlude : pendant les quelques instants d'oisiveté que procure le bain, et pour me faire bien voir, je vais aider ma douce et tendre à résoudre quelques uns des casse-têtes, amis pas trop parce qu'après ça l'agace.
Retour aux choses sérieuses : je commence à frotter un peu dans l'eau, et je sors les pièces de l'eau tiède et maintenant sale :

Second bain pour le tout. Ça me laisse le temps de me laver les mains et d'essayer de nettoyer la brosse à dents. La blancheur initiale de ses poils n'est qu'un aimable souvenir.
Après quelques minutes, je ressors le tout et je frotte derechef, avec la brosse à dents qui n'en peut plus et déclare forfait assez rapidement, et avec le tampon à récurer qui me laisse deviner qu'il n'apprécie pas le traitement.
Cependant, l'aspect des pièces s'améliore. A 47 ans d'âge et après avoir enduré un traitement désinvolte, on ne peut pas leur demander de reprendre l'éclat du neuf. D'autre part, je souhaite conserver la patine acquise par le laiton.

Passons au talon de crosse. Je ne sais pas si c'est pour sacrifier à la mode du "vécu", mais il a manifestement été utilisé pour marteler un clou quelconque. J'avoue que c'est le genre de traitement dont je ne comprends pas l'intérêt. A mon avis, si on veut une épave, autant en acheter une, et ne pas massacrer un objet qui n'a rien fait pour mériter un tel traitement.

Enfin, c'est l'occasion pour moi d'essayer le traitement à la patte-mouille. Là encore, je dois rendre hommage à bonne volonté de ma douce amie, qui a accepté sans sourciller de me prêter l'un ses fers à repasser. (celui dont elle ne sert pas, mais quand même).
Donc chauffage du fer, trempage et essorage de la patte-mouille, repassage du bois à l'aide de l'un à travers l'autre.
J'avoue que je ne suis pas convaincu du résultat. Si le traitement a manifestement enlevé l'aspect satiné, je ne trouve pas qu'il aie beaucoup agi sur les enfoncements. Peut-être n'y ai-je pas passé assez de temps.

Enfin, quelque quatre heures après le début de mon intervention, et après un léger graissage, le revolver est remonté et prêt à vous être présenté.
Le voici donc sous ses deux profils ;

Le ressort double qui est posé à côté n'a pas été oublié au remontage. Comme je vous l'avais indiqué dans mon premier message, j'ai trouvé deux ressorts superposés lors du démontage. Je n'en ai remis qu'un au remontage, et à l'essai, le fonctionnement est impeccable. Je garde donc le second ressort en réserve.

Les marquages sont très discrets. Le canon ne porte rien, ni sur le dessus ni d'ailleurs, à part les marquages d'épreuve, le numéro de série, et le numéro de repère qui figure également sur le clavette, le levier de chargement, et l'axe de barillet. Le barillet ne porte pas de gravure, ce qui est normal, et seulement les marques d'épreuve. La carcasse porte les mêmes marquages, ainsi que le code d'année. Enfin, le talon de crosse porte la mention du pays d'origine et le logo du fabricant.



Ah oui ! le nom du fabricant... Eh bien, vous l'avez vu, c'est GLB. Encore et toujours ! C'est mon sixième S&G fabriqué par GLB.
Nulle part en figure un nom d'importateur, ni les américains habituels EIG ou FIE, ni l'allemand déjà rencontré Hege. On peut donc penser que cet exemplaire est venu directement d'Italie.

Voilà, vous savez tout sur mon dernier S&G en date. A bientôt pour le prochain GLB...


PS : j'ai le regret de vous annoncer que no la brosse à dents ni le tampon à récurer n'ont survécu.

le premier truc que j ai vu c est les deux ressorts...et je me suis dis la y as gourance...en fait il avait ete mis en doublon ...pourquoi.....

Affin de le rendre plus solide et éviter une casse constatée de manière régulière à cette époque??? Ou alors un monteur qui avais plus la tête au foot ou à son amante qu'à ce qu'il faisait!

Il en avait bien besoin, de sa toilette !

doublon

Hello,

Bon déjà tu as gagné une pièce de rechange (qui figure parmi celles qui cassent le plus souvent, c=donc c'est cool).
Ce qui m'interpelle c'est le barillet: est-ce toi qui l'a débronzé (mais tu ne l'as pas précisé) ou le précédent proprio ? Je pense en tous cas que cela doit correspondre à une réalité historique ceci dit (pour les armes confédérées).
Je ne dirai pas que tu as procédé à une restauration, mais juste à un décrassage en règle, et dont ce vénérable avait bien besoin (1 bain en 47 ans, on ne peut pas dire que son hygiène soit irréprochable). As-tu réussi à décoincer la dernière cheminée ?

Le barillet était déjà débronzé quand j'ai reçu le revolver. Ca me convient parfaitement comme ça, car, comme toi, je pense que c'est proche de la réalité historique.
La sixième cheminée me résiste encore. J'ai donc versé du dégrippant (3 en 1) dessus, et j'attends que ça fasse effet. Sinon, il faudra que je passe aux chocs thermiques.
Pas de restauration en effet. Je tiens à conserver la patine acquise par mes répliques dans leurs 40 à 50 ans d'âge (j'essaie de rester dans les fabrications des années 1960 et 70).

Perso, je bosse avec



un récipient pour faire tremper le cul du barillet pendant qques jours....

les chocs thermiques c'est l'étape suivante, l'étape ultime étant le "tourne à gauche" et une nouvelle cheminée

Si le 3 en 1 ne se révèle pas suffisant, j'essaierai le Transyl avant de passer aux méthodes "brutales".
Merci Le Molvanien.

Faut pas être pressé et laisser tremper qques jours si besoin. Le Transyl est plus liquide je trouve et s'insinue bien....

C'est bien noté. Je vous tiendrai au courant des résultats.

J'ai déjà démonté pas mal de cheminées collées sur des revolvers d'époques (je ne tire jamais avec une arme à percussion dont je n'ai pas pu démonter la cheminé).

Aucune n'a résisté au passage du chalumeau (pas trop chaud quand même, attention !) suivi d'un bain d'huile. Mais des fois, c'est bien soudé...

Très joli exemplaire, j'aime bien !

J'espère bien que je n'aurai pas à recourir à une telle extrémité.
Merci, Nemessos.

J'ai laissé tremper le cul du barillet dans le 3 en 1 depuis vendredi. J'ai aussi rempli la chambre concernée pour assurer. Tout à l'heure j'ai jeté un coup d’œil et la chambre était vide. J'en ai conclu que le liquide avait pu s'insinuer entre la cheminée et le barillet; Je viens seulement de m'apercevoir qu'en fait il est passé par l'orifice de la cheminée que je n'ai pas pensé o boucher (je sais, je suis très c*n par moments).
Quoi qu'il en soit, j'ai essayé de dévisser la cheminée et elle a continué à récalcitrer. J'en suis au mémé niveau qu'il y a 6 jours.
Je vais passer au Transyl si je peux en trouver près de chez moi.

la qualité de la clé utilisée est importante aussi.... ces clé en croix sont du "consommable" AMHA, je les change régulièrement car leur acier n'est pas vraiment top...

Je vais peut-être faire ça aussi. Ça ne peut pas faire de mal.

avec mon petit chalubard minigaz aucune cheminée récalcitrante ne m'a résisté

bravo pour ce sauvetage

Bon, j'ai commandé jeudi à 17h53 une clé forgée chez Westernguns. Elle est arrivée ce matin. J'en profite pour saluer la performance.
Tout à l'heure, j'ai ressorti le barillet de son bain de siège. J'ai essayé de dévisser la cheminée récalcitrante. elle a continué de récalcitrer... J'ai arrêté les frais avant de niquer la clef.
Je crois que je vais essayer la chaleur demain.
Chalumeau ou four électrique ou casserole sur plaque électrique ?
Qu'est-ce qui serait le plus efficace ?
Dans tous les cas, il faut chauffer l'ensemble barillet-cheminée ? Je ne vous pas comment chauffer l'un sans l'autre.

le chalumeau est mieux adapté la flamme est plus precise et monte plus en temperature

Merci Stuart. Il faut chaufer le côté ou sont les cheminées ou l'autre extrémité du barillet ? (question naïve, mais je n'y connais rien)

pour causer des cles a cheminee elles ne sont pas faites pour forcer ...j utilise une douille de six ou de huit a laquelle je fais une fente a la cote du carre de la cheminee et la tu peux forcer ...parce que quand c est grippé a un moment donné faut lui donner.....on vas pas se laisser emmerder par un bout de ferraille quand meme