Ça bouge au sud ...

Entièrement d'accord avec toi, Ringo. Et le plus difficile est de recouper l'information ou le renseignement pour pouvoir ensuite la ou le coter. Dans le métier qui fut le mien, les faux recoupements sont légions et le travail d'analyse du renseignement est un vrai métier parfois un peu déconsidéré par rapport à la synthèse.
Ceci est dû au fait que chez les individus, l'esprit de synthèse juste est plus rare que l'esprit d'analyse lequel existe chez les êtres vivants dès assez tôt dans le processus de l'évolution.
Toutefois s'il est vrai que l'esprit de synthèse fait un peu figure de fin du fin du raisonnement, il ne peut donner sa pleine mesure que s'il travaille sur des données sûres que l'on nomme renseignements. Un renseignement est une information recoupée, datée et cotée.

La cotation s'exprime par une lettre et un chiffre, dans tous les domaines de la recherche.
La lettre qualifie la fiabilité de la ou des source(s), le chiffre exprime la valeur du recoupement. Un renseignement A1 est absolument sûr. Donc très rare.
Les lettres :
- A : source toujours fiable,
- B : source jusqu'à présent fiable mais encore à vérifier ponctuellement par sondages,
- C : source en général bonne,
- D : source à prendre avec précaution.
On notera qu'on ne néglige pourtant aucune source.
Les chiffres :
- 1 : recoupé et sûr,
- 2 : recoupé avec encore des vérifications à faire,
- 3 : recoupé et avec des doutes sur la véracité,
- 4 recoupé et très douteux,
-  5 non recoupé.
On notera que la cotation chiffre n'exclut pas l'information recueillie. Un renseignement D4 ou D5 fait partie du rapport d'analyse et c'est au groupe de synthèse, compte tenu d'autres renseignements disponibles, d'en apprécier l'intérêt. En fonction de son intérêt, on peut prendre en compte ce renseignement apparemment foireux pour l'inclure dans la relance du cycle du renseignement afin de déterminer les motivations de celui qui l'a apporté ou de ceux qui ont alimenté la source dudit renseignement.

Le cycle du renseignement s'anime de la manière suivante :

Recherche : on ordonne aux entités de recherche d'enquêter par leur(s) moyen(s) spécifique(s) technique(s) ou humain(s) sur des centres d'intérêt du décideur.
Analyse : Datation, cotation (évaluation de la source, recoupement de l'information), compte-rendu d'analyse avec copie à la cellule de synthèse.
Synthèse : Mise en perspective des renseignements élémentaires, dégagement des tendances et des convergences, production d'un rapport de renseignement qui présente un point de situation avec mise en avant des tentatives d'intoxication éventuelles de la part de l'adversaire, et donc l'expression des besoins de vérification ou de contrôle, des compléments de recherche à lancer, du coût PERT*, de la relance.  
Mais en tout état de cause, c'est au décideur, au vu des information qu'il détient et des effets qu'il veut obtenir de son action, d'ordonner les mesures à prendre par ses subordonnés pour faire face à la situation que connaît l'entité qu'il dirige vers un objectif - militaire, judiciaire, scientifique, industriel, commercial, subversif ou propagandiste - qu'il cherche à atteindre.

Allié à l'évaluation des ressources et moyens dont on dispose, le renseignement es l'un des éléments importants qui permettent de mettre sur pied une stratégie et une fois les opérations lancées, d'en assurer la conduite pour obtenir les résultats escomptés.
En conclusion, sauter sur une "information" pour en tirer des conclusions conduit bien souvent à passer pour une... âne mal bâté.

PS, ringo : fake news est une expression totalement inutile sauf si on s'exprime en anglais.  Le français existe, bien plus précis que la novlangue publicitaroécoledecomercesque : Fake news qualifie des informations (news est toujours au pluriel) sciemment fausses à répandre dans le public. Ce n'est pas une rumeur qui est un bruit vrai ou faux courant parfois sous le manteau et dont on ne connaît pas l'origine. Il s'agit plutôt de mensonges ourdis de façon à présenter l'apparence de vérité. En français on peut l'exprimer suivant le contexte par des mots ou locutions divers :

Intoxication ou déception : il s'agit d'opération destinée à tromper l'adversaire pour le conduire à orienter son action dans un sens qui le mette à notre merci. L'intoxication est une opération offensive qui utilise de fausse information qui comprennent des élément réels évidents aisés à vérifier et qui conduise aux faux recoupements. La déception est souvent la mise en avant d'images fausses qui trompent l'adversaire car tout être humain a tendance à croire ce qu'il voit. On utilise dans ce cas des leurres ou des images truquées soit en intervenant sur l'image elle-même ou en falsifiant la légende. Par exemple, le Géréral Colin Powell montrant à l'ONU des photos de matériel de lancement d'attaques chimiques qui n'était en fait qu'une station de sondage aérologique militaire qui permet d'affiner les tirs d'artillerie pour tenir compte des effets de l'atmosphère sur la trajectoire des obus à longue portée, du matériel analogues aux station SIROCCO que nous utilisions dans l'artillerie française.

Propagande : diffusion de nouvelles fausses ou falsifiée destinées à orienter l'opinion publique. On la diffuse par tous les moyens publics, presse, bouche à oreille, réseau dits "sociaux", prêches, campagnes politiques. La publicité est un bon exemple de propagande, car si le BVP surveille la véracité des informations techniques que diffusent les réclames, il est sans pouvoir sur la façon tronquée et partiale de la présentation des produits ou services. Le but de la publicité est de pousser le client potentiel à créer des envies que l'on présent ensuite comme des besoins. Rien que ce point est un mensonge flagrant.

Ces deux exemples un peu fouillés permettent de proposer une traduction plus générale de l'anglais fake news : la DÉSINFORMATION. Pas la peine, donc, sauf à rédiger ses posts interventions en anglais de se servir d'une expression étrangère.

*Coût PERT : coût en temps et en moyen avec incidence éventuelle sur le déroulement de l'opération principal. Car le chargé de renseignement n'est jamais que l'un des phares du véhicule et ce n'est pas lui qui tient le volant.

Tiens, pour détendre un peu le sujet et nous mettre en garde contre le fait du chercher des noises aux retraité(e)s.

Deux jeunes hommes sont en train de rénover le magasin qu'ils viennent d'acheter. Ils font une pause et prennent leur café. Tout est désert à l'intérieur, il n'y a que quelques tablettes d'installées sans aucune marchandise.
Antoine dit à Michel : "Je te parie que d'ici quelques minutes quelqu'un va passer le tête à la porte pour demander ce que l'on vend."
Il n'avait pas fini sa phrase que, comme prévu, une personne âgée curieuse passe la tête à la porte et demande : "Que vendez-vous ici ?"        
Antoine répondit sarcastiquement "Nous vendons des trous du cul."
Du tac au tac la personne âgée répond :
"Ça a l'air de bien marcher, il n'en reste que deux !"

Méfiez vous des retraités. Ils sont vieux mais pas forcément cons ! Faut pas les faire caguer !