Etes-vous capable d'en faire autant ?

Oui, moi aussi. Avec une carabine à air comprimé Bavaria 35, arme avec laquelle je braconnais les grives et les ortolans en Guadeloupe. Mais comme il ne faut pas exagérer, je tirais au maximum quatre oiseaux par semaine histoire de nous offrir une entrée pour quatre pour un repas. Si je chassais en semaine, pendant les vacances scolaires, je tirais un oiseau de plus pour la femme de ménage.

Mais compte tenu du nombre immense de "proies" disponibles, j'avais rapidement rempli mon carnier. Aussi, s'il n'y avait pas de lessive étendue, je cartonnais des pinces à linge. Ma chère maman trouvait que les oiseaux ont un bec très dur. "En Guadeloupe, les oiseaux picorent les pinces à linge en bois qui viennent de métropole."
Les cousines de mon père ont répondu qu'elles n'avaient jamais constaté ce fait. Et elles étaient nées dans l'Île.
Et la tante âgée qui était restée demoiselle pour garder son nom - "Hélas, Chère, je suis fière de mon nom !" - savait bien, elle, que j'étais avec mon frère et mon cousin coupable du forfait attribué aux oiseaux. "Ces enfants-là alors !"
Mais le revolver qui a fini par devenir mien, un 1851 terminé sous licence (choix du calibre) à Richmond en 1857, n'a jamais participé à ce forfait. Mon oncle en était encore propriétaire et nous ne tirions qu'avec lui et sur les hauteurs de Matouba, dans les bananeraies de la plantation.