Visite de l'usine PIETTA (47' avec le fils Alexandro PIETTA)

Hello,

Voici un reportage (Jan 2020) sur l'entreprise familiale PIETTA où l'on fait le tour de l'usine et des différentes étapes de la fabrication d'un revolver.

En regardant le reportage, je me disais qu'il est étonnant en usinage d'avoir des disparités sur la qualité. Ayant moi-même fait de l'usinage, je connais donc assez bien la chose pour savoir qu'une pièce hors côtes est éliminée , on en voit au long du reportage d'ailleurs.

Récemment un ami c'est offert un NAVY YANK LONDON 1851 SQUAREBACK jaspé , la carcasse et le pontet ne sont pas ajustés, il y a bien 0,5 mm de trop sur le pontet à la jonction de celles-ci ??? étonnamment, le revolver est quand même parti à la vente. Je ne parle pas de la finition intérieur et du mécanisme qui doit être ajusté , chose qu'il a d'ailleurs faite et le fonctionnement est parfait !
Précédemment il avait acheté le même revolver chez un autre distributeur Fr et là il était inutilisable, le mécanisme était verrouillé, la carcasse non ajustée, il s'est donc fait rembourser par le vendeur et en a commandé un autre ailleurs.

J'ai moi-même acheté cet été un PIETTA  COLT 1860 INOX où la partie usinage est parfaite et de toute beauté ( je pourrais faire un sujet dessus avec photo si cela n'a pas été fait sur le forum, dites-le moi ), l'ajustement est parfait en tous points sauf peut être l'ajustement crosse/carcasse/pontet qui pourrait être plus fin. N'ayant jamais eu de PEDERSOLI ou UBERTI dans les mains je ne sais pas si ce point est mieux réglé sur ces marques ?!

Alexandro PIETTA insiste beaucoup sur les contrôles qualités et sur les investissements réalisés récemment par l'entreprise sur les machines outils permettant de plus grandes cadences , il n'y aurai en effet aucunes raisons que les armes soient mal réalisées , en tout cas voici le documentaire, c'est en Anglais et réalisé par un Tchèque.

Bonne visite !

https://www.youtube.com/watch?v=qdnbNJKJ9ZE

Bonjour,

Kdo pour Kdo voilà une autre vidéo, j'adore le montage du canon dans le cadre (ou carcasse) et l'hyper-complexité et la précision de la machine verte qui fait le travail :

https://www.youtube.com/watch?v=qYOJa8ZNxmE

D.M.

Pour dévisser il doit avoir une rouge

Salut Gringo,

Wep, t'as raison et normalement ça marche comme ça dans la marine......

D.M.

S' il n'y a pas un engin  qui fini le travail , il doit y avoir de la contre visé dans l'air.

gringo a écrit:S' il n'y a pas un engin  qui fini le travail , il doit y avoir de la contre visé dans l'air.

Yep, et maintenant je sais pourquoi la carcasse de mon 44-40 était vrillée et pourquoi je n'ai eu que des problèmes avec mes Zubertiretta (au 4ème engin j'ai arrêté les frais et changé de crèmerie)...
Histoire du dernier de cette marque : https://repliquesoldwest.superforum.fr/t7282-un-merveilleux-uberti

D.M.

Bonjour Bad Wolf,

1) Concernant Pietta, ton retour d'expérience est tout-à-fait conforme avec ce que l'on sait de ce fabricant, à savoir une mécanique interne avec un minimum d'ajustage, des bois assez communs et des ajustements carcasse/plaquette pas toujours aussi précis que pour d'autres gammes de prix. C'est la contrepartie obligatoire d'une politique tarifaire qui permet d'avoir des premiers modèles à moins de 250 euros. Quand on fait le compte de toutes les pièces qui composent un revolver, des différents procédés de fabrication mis en jeu, du salaire des opérateurs et des matériaux utilisés, du pourcentage distributeur et de la commission du vendeur final, on imagine aisément que la marge bénéficiaire fabricant ne peut être très élevée sur les modèles d'entrée de gamme et que les opérations de finition (chronophages et coûteuses) sont réduites au minimum.

2) Je m'étonne de tes remarques sur la variabilité des usinages. C'est le lot quotidien de tous les usineurs et c'est pourquoi les dessin de définition mentionnent des intervalles de tolérance. Par ailleurs, si on peut rebuter systématiquement des pièces non-conformes, c'est sans doute vrai si on fabrique des serrures avec des pièces à 1,50 euros mais dans l'aéronautique où je travaille, et avec des pièces dont le coût unitaire grimpe parfois jusqu'à 40 000, 60 000, voire 80 000 euros, on y réfléchit à deux fois, et le client avec, avant de rebuter une pièce... Beaucoup de pièces sont vendues sous dérogation ou avec des gammes de réparation validées par le client.
Ensuite, les usinages chez Pietta ne sont pas vraiment le problème. Tu auras remarqué dans le reportage la qualité de leur service métrologie, avec même des MMT... Ce que tu mentionnes, ce ne sont pas des problèmes d'usinage, mais d'ajustements de pièces de différentes natures entre elles, ce qui n'a rien à voir. L'assemblage est réalisé de façon manuelle par des opérateurs qui suivent des instructions et dont les critères d'acceptation sont généralement définis soit par des outillages ou gabarits de contrôle, soit par des critères visuels. Chaque opérateur, en fonction de son expérience, de la qualité de sa formation, va évaluer la conformité ou non de l'ajustement selon des critères qualité définies par l'usine. Ces critères sont bien évidemment très liés à la politique tarifaire finale du fabricant. 5/10e de jeu entre une plaquette et une carcasse seront inacceptables sur une réplique à 800 euros, mais tout-à-fait acceptables sur un réplique à 250 euros.

Bonne journée.

Bonjour Chewie,

Je suis tout à fait d'accord avec le point 1), concernant le point 2) aussi, toutefois ce qui m'étonnes c'est qu'une pièce usinée qui a des côtes de tolérances de l'ordre de +/- 0,25 (je parle de la largeur de la carcasse à la liaison du pontet) ne tombe pas avec la côte de largeur du pontet ??? il suffit de rectifier la passe d'usinage pour revenir aux mêmes côtes sur les deux pièces. Encore une fois mon COLT 1860 INOX est parfait, je joints la photo d'ailleurs. Sur le NAVY 1851 SUAREBACK de mon ami ça n'est pas du tout aux mêmes côtes ! Voir photo aussi, je poste aussi mon G&G Rebconf de 1978 ou c'est parfait aussi. Après vu les cadences et les demandes croissantes internationales ça peut s'expliquer....

Bonne soirée car tout cela n'est pas grave, mais bon ça occupe ....

Bonjour Bad Wolf,

Juste par curiosité, comment connais-tu les tolérances de fabrication de la carcasse que tu mentionnes ? Je serais surpris que la FA Pietta diffuse ses plans de définition...

Pour l'ajustement carcasse/pontet, il est plus que probable que le cycle de fabrication inclut l'assemblage des deux pièces après le passage au bain de jaspage pour la carcasse et après l'ajustage du pontet, il n'est donc pas question de refaire une passe d'usinage sur les deux pièces montées (ce qui par ailleurs nécessiterait un posage spécial, un outillage spécial et une gamme d'usinage de retouche). Ne pas oublier qu'il s'agit d'usinage CN, où les opérateurs sont chargés de faire les mises en position et réglages d'outillage, avant d'appuyer sur le bouton "marche" de la machine, et où normalement, ils ne sont plus autorisés à faire des modifications de programme, en dehors de quelques correcteurs validés par les Méthodes selon les calages demandés.

Bonjour Chewie,

Désolé, je ne suis pas passé ici depuis quelques temps et pas reçu de notif pour me dire qu'il y avait un nouveau commentaire !?

Alors concernant les infos de tolérances évidemment je m'avance, mais j'ai fait des études de mécanique générale et je connais bien le sujet et comment ça marche, d'ailleurs on pourrait aisément réduire cette tolérance à +/- 0,1. Je suis tout à fait d'accord avec ce que tu avances concernant les règlages CN et les méthodes , ce que je relève ici est surtout pourquoi ne pas rattraper la côte sur le pontet pour que celui-ci soit à la même côte que la carcasse ? avant jaspage s'il y a , puisque les méthodes devrait bien voir que là ça ne le fait pas sur le plus récent (le 1851 Squareback de 2021 carcasse jaspée mais pontet laiton) une fois encore mon 1860 Inox (2019) est parfaitement ajusté. A moins qu'il n'y ai une volonté plus artistique ici ... étonnant pour une société qui se veut pointue en vérifications comme sur le doc YT.

Bonjour Badwolf,

Oui, mais qui te dit que la F.lli Pietta utilise les tolérances générales d'usinage ? Tous les clients avec qui je travaille produisent des plans de définition avec leurs tolérances propres sur 100% des dimensions. Cela fait généralement entre 300 et 3000 cotes avec chacune sa tolérance spécifique...

C'est en mécanique générale (quincaillerie) que les TG sont utilisées. Dès qu'on est dans un domaine spécialisé, comme ici l'armurerie, les bureaux d'étude développent généralement leur système de cotation propre (pour les pièces finies, les TG étant souvent utilisées sur les bruts). J'ai moi-même produit des centaines de plans de définition pour des instruments de chirurgie dans le domaine médical, et les fois où j'ai utilisé les TG doivent se compter sur les doigts d'une main...

Quant à la gamme de fabrication, regarde les prix de vente TTC des répliques FAP. Compte le nombre de pièces dans chaque réplique, le prix des matériaux, les heures d'usinage, d'ajustage et d'assemblage nécessaires, les procédés spéciaux, l'expédition, la marge du distributeur, la marge du vendeur et tu verras que pour espérer gagner un peu d'argent, il y a intérêt à ce que la gamme de fabrication soit la plus optimisée possible et que la moindre itération est une perte de rentabilité.

A mon avis, la reprise d'usinage que tu proposes est tout simplement trop coûteuse pour un révolver de ce prix.

Re,


Oui de toute façon il est évident que vu le prix sur le marché c'est à se demander comment ils font pour gagner un peu d'argent par arme !

Bonsoir messieurs
Ne vous en faites pas...Pietta fait sa marge.
Pour exemple...quand Peugeot fabriquait encore la 309.GL ( toute simple)
Le prix de reviens de la voiture toute finie revenait à Peugeot 30 500 francs...et était proposée au catalogue à 70 000 francs en moyenne.
Donc ramenez cela à votre colt ou remington...et vous comprendrez que même à 250 euros prix de départ...Pietta se fait son beurre sinon il aurait mis la clef sous la porte
Et en plus le marché international se porte bien pour Pietta...
Je laisse aux jeunes le soin de transformer le franc en euros...1 euro = 6,55957 F