Les premières conversion Remington pour cartouches métalliques

Jusqu'en 1869, Smith & Wesson avait aux U.S.A. le monopole de la fabrication des armes à cartouche métallique se chargeant par l'arrière du barillet, car la firme détenait les droits du brevet Rollin White permettant de forer les chambres du barillet au même diamètre de part en part (bien sûr, des petits malins fabriquèrent des armes en contrefaçon du brevet, mais S&W les traduisit devant les tribubaux ou racheta carrément l'entreprise concernée pour en arrêter la production).

De ce fait, dans les années 1870, les cartouches métalliques étaient fort peu répandues dans les contrées éloignées de l'ouest, et les propriétaires de Colts préféraient garder leur arme à percussion plutôt que de courir le risque de ne pas pouvoir s'approvisionner en munitions. Colt proposait en effet de convertir ces armes à percussion pour leur permettre de tirer des cartouches métalliques, mais une fois la conversion faite, le propriétaire n'avait plus le choix : il ne pouvait plus utiliser que des cartouches métalliques dans son arme.

De son côté, Remington adopta un système de conversion beaucoup plus malin qui permettait d'utiliser les anciennes armes à percussion avec des cartouches métalliques, mais également, en cas de pénurie de cartouches, de simplement remettre l'ancien barillet à percussion en place pour tirer à nouveau des cartouches papier.

En effet, il suffisait d'acheter un nouveau barillet en deux parties, la principale recevant des cartouches de calibre .32 ou .38 à percussion annulaire (selon le modèle inital de l'arme), et la seconde constituant un couvercle venant recouvrir la première de façon à ne pas modifier la longueur totale du barillet par rapport à celui à percussion. Le seul inconvénient est qu'il fallait bien sûr démonter le barillet pour extraire les étuis tirés et recharger.

Ce dispositif simple et pratique fut adopté sur les modèles Belt et Police en cal.38 et Pocket en cal.32. Si l'acheteur possédait déjà l'arme, il achetait simplement un barillet pour cartouches métalliques et sinon, les armes neuves étaient livrées avec 2 barillets, l'un à percussion et le second pour cartouches métalliques.

Très ingénieux ce système, très cher Patibulaire.

De plus ces barillets-conversions se vendent de nos jours tout neufs et en bon acier moderne pour quelques dollars.  
Ils sont proposé pour plusieurs revolvers à percussion!
Mais je suppose que cela fait changer l'arme de catégorie dans votre législation??

Oui, tout à fait. Elles passent de ce fait en catégorie B soumise à autorisation de détention, alors qu'elles restent bien sûr en catégorie D si la conversion est d'origine.

P.S. J'ai omis de préciser dans mon sujet ci-dessus qu'on reconnait les armes vendues neuves à l'époque avec les deux barillets au fait que le "voile" aui-dessous du levier de chargement est plus court que sur les modèles d'origine à percussion (voir photos).

... et  est-ce-que  ce voile raccourcit sur les modèles aux deux barillets d'origine avait une raison d'être, Patibulaire?

Ou était-ce pûrement esthétique?

Je pense que c'était simplement pour pouvoir distinguer les uns des autres.

En tout cas encore deux super belles pièces que tu nous présentes là, cher Patibulaire.

Merci Pat pour le partage, je ne connaissais pas