une pensée pour nos concitoyens de Nice.

Je lis et j'écoute tout ce qui se dit depuis l'attentat de Nice. Il semble que les barrières ne visaient qu'à indiquer l'interdiction temporaire de circulation. Elles ne semblaient pas destinées à servir d'obstacle de protection anti-agression.
Sinon, elles auraient été doublées de herses et couvertes par le feu. Le détachement de protection aurait été un détachementde police ou de gendarmerie  armé en lourd et commandé par un OPJ ou alors on aurait pu engager un détachement militaire sous réquisition complémentaire spéciale avec usage des armes. Dans ce dernier cas, il y aurait eu en outre auprès du commandant de détachement un commissaire du gouvernement porteur d'un brassard bleu-blanc-rouge.
Cette dernière configuration est extrêmement rare et je ne l'ai jamais connue en situation opérationnelle. Je l'ai étudiée, comme mes camarades de promotion en école et c'est plutôt compliqué à mettre en œuvre sauf en cas de passage sous loi martiale ce qui est le cas lorsqu'un pays est en guerre déclarée. Ce qui n'est pas le cas de notre pays malgré les rodomontades des Mussolini de carnaval qui interviennent dans les médias.
En tout état de cause, dans le cas d'un obstacle de protection couvert par le feu il faut aussi mettre en place un sas d’entrée avec un itinéraire pour le public, itinraire qui reste à l'abri des trajectoires des armes que tirent les responsables de la défense de l'obstacle. Cela je l'ai vu en œuvre au Liban, en Arabie Séoudite (pour protéger l'entrée de notre PC) en Somalie et en Bosnie-Herzégovine.
Il me semble évident que ce n'était pas le dispositif envisagé pour le cas qui nous occupe. En clair, les responsables de l'organisation du feu d'artifice n'avaient pas pris la décision d'installer un obstacle anti-véhicule-bélier ou autre à destination d'agression.
Donc la présence de barrières pour bloquer la circulation des véhicules sur la Promenade des Anglais et de détachements de polices nationale et municipale pour faire respecter l'interdiction et fournir éventuellement un détachement d'intervention en cas de léger trouble à l'ordre public me semble un dispositif cohérent. Mais qui ne tenait pas compte de la menace terroriste islamiste.
La cause de mon écœurement est autre : depuis le début de la nouvelle vague d'agressions terroristes qui a commencé en gros avec l'affaire Merah, aucun responsable politique n'a pris de décision réaliste pour prévenir les agressions islamistes.
Ancien spécialiste opérationnel du sujet, j'ai écrit, comme nombre de mes collègues spécialistes des divers aspects de la menace terroriste, des rapports périodiques -parfois hebdomadaires - avec conclusions et préconisations, ceci de 1985 à 1998. Ces rapports faisaient partie de travaux de groupes qui arrivaient par les voies des différents services sous forme de synthèses jusqu'au Secrétariat Général à la Défense Nationale.
Aucun gouvernement ne peut prétendre avoir été tenu dans l'ignorance de la réalité de la situation. Mais il n'est pas plus sourd que celui qui ne veut pas entendre. C'est de cela que je suis écœuré.
Du temps de l’ancienne municipalité de Toulouse, ayant été amené plusieurs fois à entendre les prêches - en arabe - de mosquées à Empalot ou au Mirail à Toulouse, j'ai fait des signalements qui n'ont même pas eu l'honneur d'âtre pris en main courante. "Pas de stigmatisation".
Mais si quand un prêcheur à haut-parleur appelle à la radicalisation - en l'occurrence inciter les femmes à se déguiser en drapeaux de propagande obscurantiste malgré les prescriptions de la loi de la République - le fait d'en rendre compte (comme doit le faire tout fonctionnaire ou agent d'autorité qui est témoin d'une infraction caractérisée) s'assimile à de la stigmatisation, on est bien sur le chemin de chienlit.
Maintenant, je suis à la retraite et je me contente de ma maintenir en forme pour le cas où...