Présentation Joe Merci

À part le prix, je ne vois aucun inconvénient.
L'arme est lourde et de ce fait absorbe le recul sans problème. Je ne parle pas du calibre 44 mais bien du canon de calibre 20 je charge en principe à 2 ou 2,5 grammes de poudre noire. Dans un canon court, il ne sert à rien de charger comme pour un fusil de calibre 20 à savoir 3.2 grammes.
Je sais que d'aucuns ont eu des déboires avant de pouvoir tirer avec leur Pietta neuf. Moi non. Il est bien fini et à part une modif sur la cheminée du canon centrale que j'ai raccourcie et réaffutée - c'était ainsi sur les deux Le Mat authentiques de la plantation de ma famille aux Antilles - je n'ai pas eu de déboires. La détente était vraiment très dure. J'ai tout démonté pour polir la tête de gâchette et cela va bien maintenant. Le ressort de rappel de la détente s'est cassé à force de tirer mais je l'ai remplacé par un autre de ma conception qui me donne bien meilleure satisfaction. Avec le barillet en 44, il est difficile de réaliser des cartouches en papier combustible si l'on veut se servir du levier de chargement de l'arme. Alors je prépare des charges - ce qu'on appelle des gargousses ou gargouses - et je charge en deux temps, gargousses d'abord et balles ensuite. Avec une presse mobile, je charge le barillet avec des cartouches entières. Mais je dois dire que je préfère les gargousses qui me laissent le choix du type de balle, sphérique ou ogivale.
Le barillet à neuf coups permet de s'amuser. En ce qui concerne la précision, c'est celle d'une arme de guerre. Le départ étant tout de même assez lourd, il faut bien chiader son départ de coup pour éviter les coups de doigt. On y arrive et mon sport favori est le tir sur gongs basculants et je dois dire qu'en début de séance, lorsque je suis bien frais, les gongs tombent à chaque coup. La fatigue venant, il m'arrive d'en louper un de temps en temps. En moyenne, mes séances de tir au LeMat comptent neuf cinq barillets, soit 45 coups et ceci sans devoir nettoyer le canon. Lorsque je démonte, la partie noire commence au dernier tiers, les rayures sont visibles sur toute la longueur et la calamine part au premier passage de brosse nylon. Ceci est dû au fait que je prépare une graisse qui opère de façon remarquable sur la poudre noire. Ce n'est pas moi qui ai inventé la recette de cette graisse.
Le canon central, maintenant.
Il est en principe destiné à être chargé à chevrotines. Mais au stand de tir, c'est interdit. Donc je fabrique des balles pour canon lisse. La précision de l'arme est alors de nature à loger une balle dans une cible d'un mètre carré sans pouvoir dire où elle frappera au moment où elle part. Mon plaisir est de larguer un coup de canon central en fin de séance de tir en le chargeant à 3 grammes. La flamme et la détonation sèment l'émotion et je précise placidement que "non l'arme n'a pas explosé". Maintenant, les habitués expliquent aux terrorisés en attente pour tirer la réalité de la situation.
Lorsque je porte mon arme en forêt - privée - pour faire du forestage, je la charge à neuf coups de 44 et à plombs de chasse de 4. Ça suffit pour les éventuelles vipères. En principe je les fais partir en tapant du pied mais il m'est arrivé d'en trouver des indisciplinées ; quant aux couleuvres dites "de Montpellier", elles font toujours de la résistance. Dans mon garage je les tue à la chevrotine Gomme Cogne tirée dans une juxtaposé en calibre 16 mais dans la nature je trouve le fusil encombrant et je lui préfère mon LeMat.
De retour chez moi, je vide mon barillet dans mon canal de tir (un tuyau de 100 mm en fonte aciérée qui aboutit dans une taupinière). Si je veux récupérer mes balles,  je fais arriver le tuyau dans un bac à sable avec 35 cm de sable au fond et de l'eau jusqu'à 55 cm de haut. Mais le canon central, je le vide sur une souche à 5 m, en général une bille de 50 cm en sapin, et on voit bien que si on le faisait à chevrotines à 5 m l'effet serait redoutable dans le bois et je ne raconte pas dans un "rombier". On comprend qu'après la guerre civile certains shériffs voire marchalls aient ajouté un Le Mat à leur panoplie.
Au tir à l'arme de poing, il fait partie de mon trio de tête du plaisir avec mon P08 et mon Mauser 96.
Quoique, ces dernières séances, en matière d'arme Old West j'ai donné priorité à ma Winch 73 parce que j'avais des cartouches rechargées en... 1992 que je voulais tirer avant de recharger. Pas un long feu. Tout est parti de façon formidable.
Entre les tirs de régimage au P 08 et ceux aux Smith & Wesson à cartouches métalliques, et le fait que je suis allé moins souvent au tir pour des raisons de santé de mon épouse, cela fait un bon mois que je n'ai pas tiré à poudre noire.

Non ce n'est pas le tir au LeMat en ce moment. C'est plutôt le soleil sur la calbombe. Je passe mes journées dans mon jardin à sauver mes tomates, mes haricots et mes groseilliers et framboisiers ou bien autour de ma piscine que je viens de remettre en eau ce jour. Mais je confirme : 45 coups, donc 5 (CINQ) barillets.