Eugène Lefaucheux - Rollin White : quel est le lien ?
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Eugène Lefaucheux - Rollin White : quel est le lien ?
D’aucuns ont pu croire que les américains ont eu un temps de retard sur les européens, en continuant à utiliser des armes à percussion alors que les seconds étaient passés à la cartouche métallique à broche, grâce à ce bon Eugène Lefaucheux.
En réalité, ce qu’il s’est passé reste relativement mystérieux.
En effet, la raison généralement évoquée est un manque de clairvoyance de Samuel Colt, pourtant fin renard s’il en était et de très loin le premier vendeur d’armes dans son pays, qui ne sut pas voir l’intérêt de ce que lui proposait son employé Rollin White, à savoir un barillet dont les chambres étaient percées de part en part pour permettre l’introduction d’une cartouche métallique par l’arrière, et qui laissa ce dernier le quitter pour aller proposer sa trouvaille à MM. Horace Smith et Daniel Wesson.
Pourtant, le brevet déposé par White date du 3 avril 1855, et les longues discussions qui aboutirent au versement d’une royalty de la part de Smith & Wesson sur chaque arme fabriquée, firent que le premier revolver de cette marque, en calibre .22 court, ne sortit qu’en 1857.
Or, dès 1854, Samuel Colt, profitant du fait qu’ Eugène Lefaucheux n’était pas aussi vénal que White et qui autorisait en conséquence le libre usage de son invention, fit, à partir d’un Colt Dragoon, fabriquer un prototype de Colt-Lefaucheux à broche, donc avec un barillet foré de part en part.
Voici d’ailleurs la photo de ce prototype, exposé au musée d’histoire du Connecticut à Hartford :
Partant de là, on peut de nouveau se poser la question de savoir pourquoi Colt a refusé les propositions de White, alors que ce prototype montre qu’il avait déjà compris l’intérêt que pouvait présenter une arme se rechargeant rapidement par l’introduction de cartouches métalliques par l’arrière du barillet ???
Je termine en ajoutant que White proposa à nouveau à Colt en 1867 (la maison, pas Samuel qui était mort depuis 1862) de lui vendre son brevet pour un million de dollars, offre qui fut une fois de plus refusée !
En réalité, ce qu’il s’est passé reste relativement mystérieux.
En effet, la raison généralement évoquée est un manque de clairvoyance de Samuel Colt, pourtant fin renard s’il en était et de très loin le premier vendeur d’armes dans son pays, qui ne sut pas voir l’intérêt de ce que lui proposait son employé Rollin White, à savoir un barillet dont les chambres étaient percées de part en part pour permettre l’introduction d’une cartouche métallique par l’arrière, et qui laissa ce dernier le quitter pour aller proposer sa trouvaille à MM. Horace Smith et Daniel Wesson.
Pourtant, le brevet déposé par White date du 3 avril 1855, et les longues discussions qui aboutirent au versement d’une royalty de la part de Smith & Wesson sur chaque arme fabriquée, firent que le premier revolver de cette marque, en calibre .22 court, ne sortit qu’en 1857.
Or, dès 1854, Samuel Colt, profitant du fait qu’ Eugène Lefaucheux n’était pas aussi vénal que White et qui autorisait en conséquence le libre usage de son invention, fit, à partir d’un Colt Dragoon, fabriquer un prototype de Colt-Lefaucheux à broche, donc avec un barillet foré de part en part.
Voici d’ailleurs la photo de ce prototype, exposé au musée d’histoire du Connecticut à Hartford :
Partant de là, on peut de nouveau se poser la question de savoir pourquoi Colt a refusé les propositions de White, alors que ce prototype montre qu’il avait déjà compris l’intérêt que pouvait présenter une arme se rechargeant rapidement par l’introduction de cartouches métalliques par l’arrière du barillet ???
Je termine en ajoutant que White proposa à nouveau à Colt en 1867 (la maison, pas Samuel qui était mort depuis 1862) de lui vendre son brevet pour un million de dollars, offre qui fut une fois de plus refusée !
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Re: Eugène Lefaucheux - Rollin White : quel est le lien ?
Merci Pat' pour ce morceau d'histoire et cette curiosité ! Un Colt Lefaucheux !!!
Dans un précédent sujet tu expliquais que Samuel Colt avait refusé une proposition de Rollin White de magasin pour revolver, le "pauvre" Samuel ne se doutait pas qu'en refusant il se verrait privé pendant de longues années du barillet entièrement percé.
Pour ceux qui n'auraient pas lu ce sujet, je vous le conseille :
https://repliquesoldwest.superforum.fr/t6619-l-erreur-excusable-de-samuel-colt
+1
Dans un précédent sujet tu expliquais que Samuel Colt avait refusé une proposition de Rollin White de magasin pour revolver, le "pauvre" Samuel ne se doutait pas qu'en refusant il se verrait privé pendant de longues années du barillet entièrement percé.
Pour ceux qui n'auraient pas lu ce sujet, je vous le conseille :
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Re: Eugène Lefaucheux - Rollin White : quel est le lien ?
On a même vu des revolvers avec des boîtes à feu à cheminées. Il y en a un au musée de Columbia. Celui-là est fait à partir d'un Colt Walker. C'est une arme Wildcat réalisée sur place à la demande d'un propriétaire de Lexington S.C. qui a fait modifier le barillet de son arme et réaliser des cartouches épaisses, un peu genre Paris-Sport mais à cheminée. Le moule sort des balles de 44 un peu genre balle paris-sport avec un culot de sertissage rétreint pour sertir au maillet.
Mais il s'agit d'une réalisation locale individuelle et comme elle n'a jamais été commercialisée, elle a beau enfreindre les règles de protection industrielle, le propriétaire de l'arme et ses héritiers n’ont jamais été inquiétés.
Le levier de chargement initial a disparu, remplacé par une baguette logée dans une tube fixe pour éjecter les boîtes à feu en acier. On rechargeait un peu plus vite avec ces cartouches. Mais moins vite sans doute qu'en utilisant un Remington avec plusieurs barillets. Ce dernier dispositif est ce qu'il y a de plus courant avec les pistolets automatiques. On change le chargeur en récupérant le vide :
1) pour ne pas le laisser sur le terrain à disposition de l'ennemi,
2) pour le regarnir dès qu'on a un moment.
Personnellement je n'ai jamais regarni de chargeur sous le feu. Nous partions avec plusieurs chargeurs. Si mes gusses en avaient cinq (4 + 1 sur l'arme), ceux des sections d'infanterie en avaient une dizaine de FAMAS. Moi, je me contentais de trois, 1 dans l'arme, 1 dans l'étui à pistolet, un dans ma poche de poitrine à côté de mes trois feuilles de papier Q (une pour dégrossir une pour peaufiner, une pour terminer). Et en onze ans d'opérations j'ai tiré... 1 (une seule) cartouche. J'ai consommé plus de P.Q. je vous rassure.
J'ai vu il n'y a pas longtemps sur un forum une conversion qui tirait des cartouches où la cheminée était disposée comme une broche. Là encore il s'agissait d'une transformation privée.
Pour terminer, le conservateur du musée n'a pas pu me dire la date exacte de la modification de l'arme. Selon lui, un premier jeu de boîtes à feu datait de l’époque de la guerre civile, un peu avant à un peu après, et portait sur 18 unités. Les douze autres sont plus récentes, réalisées avec un tour allemand qui s'est vendu en Caroline du Sud à partir de 1870. Ces boîtes à feu du Walker de Columbia ont servi bien après la mise en vente des Colt à cartouches. Le propriétaire de l'arme avait des intérêts à Abilene et il se rendait au moins une fois par an à un gros marché de bovins depuis la Caroline du Sud.
Mais sa crainte était de manquer de munitions, au cas où... Il y avait parfois des actes de violence dans les villes surtout avec de l'argent liquide pour traiter les marchés. L'ouest était moins violent que les grandes villes mais Abilene était une grande ville qui drainait une faune bizarre au moment des deux grands marchés du printemps et de l'automne.
C'est pourquoi il avait fait réaliser les 12 dernières boîtes à feu pour disposer de quoi tirer 5 barillets. Il était sûr de trouver des amorces et de toute façon cela ne prend pas de place. Un maillet, cela se trouve toujours et il avait son moule à balles spécial. N'importe quel forgeron ou maréchal pouvait lui couler des balles et il partait avec une réserve suffisante. Quand les poudres sans fumée se furent répandues, que les armureries de l'ouest ont été bien approvisionnées, il vivait de ses rentes et avait passé son affaire à son fils qui l'a dépaysée à Chicago. On voyageait en sûreté à travers le pays, les Indiens n'étaient plus une menace. Mais les actionnaires et les banquiers... c'est autre chose.
On peut rêver : peut-être que le commerçant de viande en question estimait que la taille imposante de son Walker pouvait impressionner davantage que celle d'un Smith & Wesson en 32 annulaire. Ou alors il était grand et il aimait le contact de cette pièce d'artillerie. Ou alors il était aussi radin que moi et faisait durer les choses.
On peut toujours laisser errer son rève...
Mais il s'agit d'une réalisation locale individuelle et comme elle n'a jamais été commercialisée, elle a beau enfreindre les règles de protection industrielle, le propriétaire de l'arme et ses héritiers n’ont jamais été inquiétés.
Le levier de chargement initial a disparu, remplacé par une baguette logée dans une tube fixe pour éjecter les boîtes à feu en acier. On rechargeait un peu plus vite avec ces cartouches. Mais moins vite sans doute qu'en utilisant un Remington avec plusieurs barillets. Ce dernier dispositif est ce qu'il y a de plus courant avec les pistolets automatiques. On change le chargeur en récupérant le vide :
1) pour ne pas le laisser sur le terrain à disposition de l'ennemi,
2) pour le regarnir dès qu'on a un moment.
Personnellement je n'ai jamais regarni de chargeur sous le feu. Nous partions avec plusieurs chargeurs. Si mes gusses en avaient cinq (4 + 1 sur l'arme), ceux des sections d'infanterie en avaient une dizaine de FAMAS. Moi, je me contentais de trois, 1 dans l'arme, 1 dans l'étui à pistolet, un dans ma poche de poitrine à côté de mes trois feuilles de papier Q (une pour dégrossir une pour peaufiner, une pour terminer). Et en onze ans d'opérations j'ai tiré... 1 (une seule) cartouche. J'ai consommé plus de P.Q. je vous rassure.
J'ai vu il n'y a pas longtemps sur un forum une conversion qui tirait des cartouches où la cheminée était disposée comme une broche. Là encore il s'agissait d'une transformation privée.
Pour terminer, le conservateur du musée n'a pas pu me dire la date exacte de la modification de l'arme. Selon lui, un premier jeu de boîtes à feu datait de l’époque de la guerre civile, un peu avant à un peu après, et portait sur 18 unités. Les douze autres sont plus récentes, réalisées avec un tour allemand qui s'est vendu en Caroline du Sud à partir de 1870. Ces boîtes à feu du Walker de Columbia ont servi bien après la mise en vente des Colt à cartouches. Le propriétaire de l'arme avait des intérêts à Abilene et il se rendait au moins une fois par an à un gros marché de bovins depuis la Caroline du Sud.
Mais sa crainte était de manquer de munitions, au cas où... Il y avait parfois des actes de violence dans les villes surtout avec de l'argent liquide pour traiter les marchés. L'ouest était moins violent que les grandes villes mais Abilene était une grande ville qui drainait une faune bizarre au moment des deux grands marchés du printemps et de l'automne.
C'est pourquoi il avait fait réaliser les 12 dernières boîtes à feu pour disposer de quoi tirer 5 barillets. Il était sûr de trouver des amorces et de toute façon cela ne prend pas de place. Un maillet, cela se trouve toujours et il avait son moule à balles spécial. N'importe quel forgeron ou maréchal pouvait lui couler des balles et il partait avec une réserve suffisante. Quand les poudres sans fumée se furent répandues, que les armureries de l'ouest ont été bien approvisionnées, il vivait de ses rentes et avait passé son affaire à son fils qui l'a dépaysée à Chicago. On voyageait en sûreté à travers le pays, les Indiens n'étaient plus une menace. Mais les actionnaires et les banquiers... c'est autre chose.
On peut rêver : peut-être que le commerçant de viande en question estimait que la taille imposante de son Walker pouvait impressionner davantage que celle d'un Smith & Wesson en 32 annulaire. Ou alors il était grand et il aimait le contact de cette pièce d'artillerie. Ou alors il était aussi radin que moi et faisait durer les choses.
On peut toujours laisser errer son rève...
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Les hommes se répartissent naturellement en trois classes : Les vaniteux, les orgueilleux et les autres.
Ne faisant pas partie de leur classe, je n'ai jamais rencontré les autres.
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