cartouches papier

Ouf, je respire. J'ai cru que tu jugeais inutile la fabrication de cartouches papier. Cela m'avait profondément perturbé, à tel point que nous avons encore eu une averse sous un ciel mêlé de nuages noirs et de larges portions de "culottes de gendarmes". (Pour les ceusses qui sont nés après 1865, il s'agit de portions de ciel bleu entre des nuages.)
En fin l'honneur est sauf, elles sont en papier, même si elles sont farcies au couscous en kit.

Le kraft, c'est aussi du papier, à base de cellulose. Et qui réagit donc aux mélanges sulfo-nitriques pour donner du papier nitré, non seulement combustible mais encore déflagrant. Lorsque mon  père était jeune lieutenant de chasseurs alpins en 1936-38, les cartouches de tir réduit pour les mousquetons Berthier avaient une balle sphérique en plomb propulsée par un accordéon de papier nitré. Qui ressemblait tout à fait à du kraft fin. Dès que je remets la main sur le Manuel du Gradé d'Infanterie qu'il m'a légué à mon entrée à Saint-Cyr, je mettrai en ligne - en M.P. pour éviter de déborder du thème du forum - la photocopie de la coupe de la cartouche.

Nous, à l’École Militaire Préparatoire d'Autun, nous tirions en 22LR avec des MAS 45 qui n'étaient autre que des petites carabines Mauser de bataillon de cadets et de Jeunesses Hitlériennes saisies après la fin de la guerre. Ensuite nous sommes passés au FSA 49-56 avec Balplast et puis au 7,6 Mle 1929, toujours au FSA.
A Saint-Cyr, nous avons commencé d'entrée de jeu à munitions réelles dans tous les calibres : 7,5 , 9 , 12,7 73 (LRAC) et 89 (LRAC).
Ensuite pendant les cours pédago, dans la phase pédago du tir au fusil, nous avons monté et conduit des séances d'instruction sur le tir à Balplast pour savoir comment faire une fois arrivés en régiments.
Mais avec l'arrivée des FAMAS, nous avons vu disparaitre les munitions de tir réduit.
Mais le 223 Rem est vraiment une munition de "guerriers de paintball". Si les effets du projectile sont redoutables jusqu'à cent mètres, au-delà, il y a toujours un obstacle qui soit le fait dévier soit lui fait perdre sa cohésion mécanique. La portée pratique dans une arme semi-auto ou auto est ridicule par rapport à celles de 30, 7,5 , 7,62.
Le FRF2 c'est-à-dire le FRF1 en 7,62 OTAN (i.e. 308 Winchester) est resté en place en même temps que sont arrivées les armes de contre-tireurs de précision. Ces armes de" l'anti-sniping" tirent des munitions autour du calibre 12,7, soit qu'il s'agisse effectivement de la même munition que celle de la mitrailleuse Browning soit d'une autre munition à balle du même diamètre.
C'est le seul moyen de répliquer à des gonzes qui t'allument à 400 ou 500 mètres avec du 7 mm soviétique, du 7,92 long (8x57 JS ou JRS) ou encore au 7 x64, du 9,3 x 74 et autres 10,75 x 68. Sans parler, une fois , d'une carabine expresse juxtaposée en... 600 nitro express. Punaise, avec sa splendide carabine à balles lentes mais super lourdes, il nous a fissuré le verre du demi pare-brise du VBL. Et on ne le voyait pas. Avec une caméra thermique - ça marche bien même en plein jour - on a fini par voir le point chaud. Le tireur d'élite légionnaire l'a eu dans son axe optique avec le FRF2. Une cartouche. Ensuite, aux résultats. le mec devait être franc-maçon parce qu'il avait trois yeux en triangle. Celui du front était rouge. Ses idées s'étaient envolées sur ce qui avait été du papier peint avant la guerre et qui ornait le mur du fond de la pièce. Et cette magnifique carabine de grande chasse qu'on a dû rendre à la prévôté. Elle est maintenant dans le musée d'un régiment du COS. Mais je l'aurais bien gardée pour moi.
Si on n'avait eu que du 5,56 pour riposter, le gars serait encore en train de fumer des cigarettes croates.