Thank You JERRY SPRING

Fondement qu'on appelle parfois aussi dans certains argots le "luth". Et il est constant que lorsqu'on veut poéter plus haut que son luth, on est à la merci des fausses notes. Et au tir, cela ne pardonne pas : on est vite dans le blanc pour ne pas dire hors cible.
Il faut aussi savoir vieillir. J'ai pu noter que mes performances baissent. Les lunettes à verres progressifs... le bras qui tremble davantage... un peu d'arthrose ou de tendinite...
Si à cinquante ans passés on n'a pas mal quelque part... c'est souvent qu'on est mort. Moi ça m'a pris un peu plus tard.
Il arrive un moment où on a enfin le temps de se pencher sur l'expérience, cette lampe qui éclaire dans le dos. On se dit alors : "Jeunesse si tu savais, vieillesse si tu pouvais".
Comme le dit Jack Beauregard -  Henry Fonda dans Mon nom est personne : "On dit que les années forment des sages. C'est faux, elles forment des vieillards". Et il y a toujours un moment où les droits de l'homme s'effacent devant ceux de l'asticot. Il est alors trop tard pour se poser la question de base : "Qu'as-tu fait de tes talents ?"
Il vaut mieux s'y pencher avant et alors on est davantage prêt pour le passage de la dernière porte. Et si on le fait, alors on est plus "partageux" dans la vie.
Ma vieillesse me fait dire, après quelques décennies passées dans la coulisses des turpitudes internationales comme grouillot de base, que si on mettait un peu plus d'humanité dans les relations inter tout ce qu'on veut - internationales, inter communautaires, inter civilisationnelles etc. - et un peu plus de fraternité dans les relations humaines, alors bien des turpitudes s'effaceraient de la surface du globe.
Utopie ? Folie de vieillard ? Sans doute ; mais qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il le pense.
Et nous venons d'avoir un exemple concret de ce genre de folie - aux yeux des égoïstes - qui est en fait une marque de grande sagesse.

Beauregard a donc en partie tort. J. Spring, qui a quelques carats de plus que moi, est bien un sage. Pas forcément un vieillard. Parce que la vieillesse est un état d'esprit. Il y a plus de jeunesse chez un vieux qui continue à lutter pour rester en cible ou en selle que chez un jeune qui n'a jamais rien essayé d'autre que les limites de  jeux sur ordinateur.
Ainsi ne plains-je pas mes courbatures après avoir préparé mon bois pour l'hiver. Mais je mets des bûches de mes bois dans ma cheminée, pas des granulés de bois de chez Tatol (pas de pube pour les pétroliers). Le bois chauffe trois fois : quand on foreste, quand on débite et quand on le met dans la cheminée.
Pour le chauffage principal, ma pompe à chaleur reste tributaire de l'électricité.
Mais se confronter au réel reste ce qu'il y a de plus apporteur de vraies richesses.

Bien d'accord, mais...
Mais on remarque que la folie meurtrière est souvent le fait de faux sages.
Les paumés et désespérés qui se lancent dans les aventures dramatiques - on ne va pas citer tous les faits divers - font moins de morts que les professionnels de la Raison d’État".
Pendant plus quarante "annuités" (les années de campagne comptent double) j'ai œuvré comme assassin patenté au service du gouvernement légalement en place. Alors un jour, j'ai fait valoir mes droits au départ à la retraite.
Parce qu'après la deuxième guerre du Golfe (celle qui a suivi la guerre Iran - Iraq que la presse avait déjà nommée "la Guerre du Golfe"), avec la chute de l'URSS et du PAVA, on nous a demandé toujours davantage de sacrifices et ce non plus pour les intérêts de la France - là j'ai toujours accepté les sacrifices qui sont la grandeur du métier d'officier français - mais pour ceux d'une puissance néo coloniale.
Eh bien je puis te dire que les morts qu'ont causé ces aréopages de "sages" qui nous gouvernent - y compris les gouvernements français successifs - ont causé des centaines de fois le nombre de morts que causent la route et les fait divers. Et ceci au cours des 7 années qui ont séparé la fin de Daguet - Desert Shield - Desert Storm de mon départ à la retraite.
Et pourtant, qui soupçonne la raison d’État d'être une folie furieuse ?

Je te rejoins. Et c'est bien pour cela que je suis parti faire un autre métier en 1999. Alors que j'étais promis à une honorable fin de carrière si j'avais marché dans le système. Officier de carrière, ayant fini officier supérieur, j'ai toujours raillé les inventions de la nouvelle discipline. Quand j'ai ouvert le parapluie, cela a toujours été pour couvrir mes subordonnés. Quitte à recevoir moi les gouttes de pluie. Ce qui n'a jamais manqué. Heureusement que j'ai eu aussi des chefs de valeur.
Mais aussi, je suis toujours en relations avec eux et avec ceux de mes subordonnés qui ont retrouvé ma trace par "fesse de bouc".
J'ai souvent dit "Allons-y", "On y va", plus rarement "J'y vais" parce qu si on y reste, il faut être sûr que son adjoint aura la confiance des gars. Mais jamais je n'ai dit : "En avant, vous autres ! Armons-nous et partez."
D'ailleurs, à Saint-Cyr où on est finalement pendant deux ans -maintenant trois - des étudiants insubordonnés comme les autres, on raillait souvent l'autorité avec cet ordre attribué à nos chefs souvent à tort : "En avant, vous autres ! Armons-nous et partez."
De même que nous respections la discipline qui conserve au chef sa responsabilité et ne la fait pas retomber sur les exécutants, de même nous raillions la "discipline intellectuelle", cette invention de l'armée d'après l'Algérie. Nous lui avions même trouvé une définition :
Vue du supérieur, la discipline intellectuelle est l'attitude du subordonné qui consiste à exécuter l'ordre qu'il aurait dû recevoir.
Vue du subordonné, c'est celle qui le pousse à, sachant qu'on lui fait faire une ânerie, la faire la plus grosse possible pour que cela se voie bien