Nettoyage et entretien d'un canon octo Rossi 44/40.

Le goupillon est l'ustensile avec lequel dans les rituels orthodoxe et catholique, le prêtre dispense l'eau lustrale (aussi dite "bénite") sur les fidèles pour la bénédiction de l'Assemblée. Le sabre est l'arme emblématique des militaires. Et l'alliance de l’Église et de l'Armée au service du Roi sous l'ancien régime était dite l'alliance "du sabre et du goupillon".
D'où la chanson de Jean Ferrat qui ne portait dans son cœur ni l’Église, ni l'Armée.
Lorsque dans une famille traditionnelle il y avait un militaire et un prêtre on disait que les parents avaient "réussi le Sabre et le Goupillon". Comme quand les deux premiers enfants étaient un garçon puis une fille (dans cet ordre) on disait qu'ils avaient fait "le choix du Roi".
Donc, quand tu appelles "goupillon" l'écouvillon, qui est cette brosse de section circulaire qui sert à nettoyer les bouteilles, les tubes à essais ou les canons, je te chambre un peu en te suggérant d'utiliser un sabre ou alors un écouvillon (sous-entendu : "plutôt qu'un goupillon qui n'a rien à faire avec le nettoyage des canons, même les canons de vin de messe").
Voilà. Ce n'est pas plus compliqué que cela. Mais rassure-toi, tu n'es pas le premier ni le seul à confondre les deux noms. Plusieurs de mes camarades de promotion à Saint-Cyr, se sont fait mettre en boîte par le "voraçon"* pour avoir commis le même petite erreur, tant elle est répandue chez nos concitoyens.
Et moi, je suis un petit plaisantin pas méchant. "Bon Papa, il dit des bêtises" répète à l'envi mon deuxième petit-fils de quatre ans. L'aîné de six ans et demi est plus diplomate et dit souvent, "Bon Papa, je crois que vous dites encore des bêtises..." Et une fois que je lui avais servi son dessert en lui disant : "Voici votre gâteau, jeune Vicomte", il m'a répondu " Merci, Serviteur !" Son père a failli s'étrangler mais j'ai ri et il s'est rassuré. Il n'a rien à dire, d'ailleurs, parce que le jour de ses fiançailles avec ma fille, j'avais emprunté des tables à la Mairie et il fallait les monter par nous-mêmes pour le repas dans le champ de notre propriété. Je lui ai donc dit : "Bon il va falloir maintenant découvrir comment ça se monte. Je vais essayer de raisonner comme quelqu'un d'intelligent." A quoi celui qui n'était encore que mon futur gendre m'a répondu de manière réflexe : "Oui mais pour cela, il faut être équipé!" J'ai éclaté de rire et lui ai dit "Salopard" ce qui en principe n'a pas sa place dans une discussion de Cour ou de Salon. Mais après tout, nous faisions dans le manuel et nous pouvions nous affranchir de l'étiquette. Ce que nous faisons volontiers lui et moi. Mais il faut néanmoins préparer les enfants à évoluer aussi dans des milieux que la tradition nous impose de côtoyer et où hélas la partie tête passe souvent après la particule.