Jonathan Cartland

Je me suis offert, pour compléter ma collection, les deux derniers tomes de la série Jonathan Cartland, publiés par Dargaud il y a une quinzaine d'années : "L'enfant-lumière" et "les repères du diable".

Pour ceux qui apprécient cette série, vous avez sûrement déjà lu des deux albums.
Pour ceux qui ne connaissent pas Cartland, il est temps de remédier à cette lacune.

Jonathan Cartland est un trappeur, qui a vécu un temps avec diverses tribus indiennes, pendant son enfance, puis à l'occasion de diverses rencontres. On suit pendant la dizaine d'albums publiés les tribulations de ce anti-héros, souvent en conflit avec l'autorité, et qui se sort souvent mal de ses aventures.

Comme d'habitude, le dessin de Blanc-Dumont est très fouillé et précis. Les détails de l'habillement et des accessoires, armement inclus, sont réalistes et prouvent que le dessinateur connait son sujet et s'est documenté sur tous ces aspects.
L'histoire, de Laurence Harlé, a tendance à se compliquer de plus en plus depuis les premiers albums. La psychologie des personnages, leurs relations entre eux, ainsi qu'avec leur environnement, prennent de plus en plus de place, et densifient un récit, qui perd sa linéarité. Ce qui d'ailleurs n'empêche pas qu'on lise d'une traite, car il est tout de même bien mené. On revient ensuite pour regarder les dessins plus en détail et ils le méritent (pour mémoire, Blanc-Dumont dessine la série "la jeunesse de Blueberry").

Personnellement, je regrette que la série Cartland s'arrête à ces albums, car le personnage est attachant et la fin reste ouverte, alors qu'il lui reste encore beaucoup de chemin à parcourir.
Un désaccord entre Harlé et Blanc-Dumont sur l'évolution de leur personnage, puis la disparition de Laurence Harlé en 2005, expliquent l'abandon de la série, encore que, comme Blueberry, elle aurait pu être reprise avec un nouveau scénariste.

Enfin, deux albums de cette série ont été couronnés :
Prix du Meilleur scénario pour Silver Canyon (festival d’Hyères, 1984)
Alfred du Meilleur Album de l’année, pour Les Survivants de l’Ombre (Festival d’Angoulême, 1988)