Réglage sur Carabine UBERTI 1873 44/40

Absolument pas.
J'ai fait une approximation de l'équation de Runge-Kutta appliquée au cas simple de la 44-40. Pour faire mes calculs je suis parti des données de Winchester pour cette cartouche avec la balle nominale de 200 grn. C'est une munition qui ralentit assez vite. :
V₀ = 367 m/s,    V₁₀₀ = 307 m/s on est entré dans le subsonique , V₂₀₀ = 274 m/s, V₃₀₀ = 251 m/s.
Le calcul de la vitesse à 50 m donne un peu plus de 340 m/s (on est encore dans le supersonique).

Pour les curieux, vous retrouverez ces résultats et aussi l’énergie cinétique à 0 , 100, 200, et 300 m. C'est intéressant et indique les limites de cette très intéressante cartouche à courte distance ; disons jusqu'à 150 m.


Compte tenu de la flèche importante qui pourrait dissuader des chasseurs ou des tireurs, la table n'indique pas les flèches de trajectoire. Il faut aussi souligner que les données de calculs des tables ne sont qu'indicatives car ce sont des données de laboratoire dans des tubes de référence lesquels ne sont pas des carabines. Une arme a sa personnalité et deux armes du même modèle de la même marque n'ont pas exactement les mêmes lignes balistiques. Et les différences éclatent avec les différences de modèles - longueur de tube, pas des ratures, dessin des coupes de rayures et nombre des rayures etc.

C'est pourquoi je donne ici pour la flèche de trajectoire théorique des résultats en ordre de grandeur moyen situé au milieu d'une plage qui varie de 2 cm (- ou + 1) pour la flèche à 50 m et 6,4 cm (-ou + 3,2) pour la flèche à 100 m.
À la relecture, je m'aperçois de ce que j'ai zappé le résultat de mes calculs : à 50 m le centre de la plage est de 11 cm de flèche et à 100 m le centre de la plage est de 43 cm de flèche.
Pour comparer, la flèche d'une 7x64 - un calibre magnum qui ne dit pas son nom - avec une balle légère de V₀ 1030 m/s la flèche à 200 m est de 8 cm. Avec un FSA 49-56 ancien fusil réglementaire de l'armée française, V₀ à 850 m/s, la flèche à 200 m était de un peu moins d'un mètre. La hausse de combat de l'arme était donc de 200 m. Réglé plein pot à 200 m, on était sûr de toucher avec ce fusil un homme debout quelle que soit sa distance entre le canon et 200 m sans avoir à changer le réglage de la hausse. La distance minimale du réglage de la hausse correspondait au centre de la cible à 200 m. Mais on pouvait régler la hauteur de guidon, un clic correspondant à 10 cm à 200 m. Mais les balles de ces calibres ont un coefficient de pénétration bien meilleur que la balle de 44-40 et conservent donc une grande vitesse plus longtemps. Leur trajectoire est de ce fait beaucoup plus aplatie et la dérivation moindre en raison d'une durée de trajet bien plus courte.
La dérivation est le déport de la trajectoire vers la droite ou vers la gauche - cela dépend de si le canon est rayé à droite ou à gauche - et est un phénomène dû au fait que la balle se comporte comme un gyroscope qui se déplace dans un champ de gravitation et est donc soumis à ce phénomène généré par l'attraction terrestre.
Et si on ajoute le freinage aérodynamique qui influe aussi sur la trajectoire, on comprend mieux la complexité des équations de trajectoire et on ne peut que féliciter MM. Runge et Kutta d'avoir débroussaillé ce pataquès de physique. Ils ont ainsi fourni une méthode d'approximation très fine qui en saucissonnant le problème a permis d'établir les tables tir courbe indispensables aux artilleurs de la Grande Guerre. De nos jours, on utilise la même méthode mais dans une version informatique qui suppose des calculateurs à résolution rapide. Je vous rassure, pour une simple balle de carabine je laisse de côté un certain nombre de données qui ne commencent à compter qu'à partir de 5 ou 6 kilomètres. On se débrouille en utilisant des dérivées d'équations et des vecteurs rectilignes plutôt que les portions de courbes orientées.

On comprend donc que les flèches à 50 m et 100 m sont très différentes, et ceci avec un ordre de grandeur indépendant des armes. Pour répondre à ta question : non la flèche n'est pas du tout la même à 50 m et 100 m.

Je vois que notre bon OAM connaît la formule du millième et la relation de Chasles, c'est très bien !
Il s'agit d'ailleurs de données théoriques aussi indispensables au tireur que la loi d'Ohm pour les électriciens.

Rassure-toi, je connais ce petit programme de calcul et je m'en sers souvent. Mais comme ancien artilleur, je m'en sers pas forcément pour le réglage de tir mais pour évaluer des distances. Ça m'évite de prendre ma calculette programmée. Un petit clic sur ce programme si mon PC est en marche, et hop, j'ai ma distance. Je suis juste obligé de tordre un peu les résultats mais c'est simple.
Ce qui m'amuse, c'est qu'il a choisi comme arme une arbalète Barnett et j'en une mais à crosse-cadre et non pleine.