Bonjour à Tous

Miarderogntudju, Capt.Jo c'est donc toi le rapiat qui a squizzé la bouteille de Three Kings encore presque pleine que Me Follasse avait planquée dans le bas de la desserte de la cuisine quand le Mexicain avait été obligé d'aller faire fortune aux Amériques ! T'es rien perso mon salopiot ! Moi j'aimais bien m'en siffler une gorgée au retour d'une trappe dans le blizzard ! Faut dire que ça décape. Moi pour l'adoucir un peu j'y versais du Tabasco, dans mon mug. C'est pas que le jus au piment zoizeau soit très doux, mais au moins cette brûlure sur la langue fait oublier un peu le goût... de pomme que tu cause de. Surtout que ça fait un peu pomme pourrie comme arrière-goût.
Bastien, pas con, il boit pas de picrate dans la maison du Mexicain. Il est pas sûr de ce que Jean va sortir de derrière les fagots. Pasqu'il a de la ressource, l'Angliche. Pascal ne boit pas non plus mais il ne prend pas partie. Et il s'abstient en silence. Mais Bastien, il est un peu vieux maquisard et il est assez fier de ses cinq années de première gâchette chez les Volfoni. Cinq ans de labeur et pas un drame. Faut dire que Bastien et Pascal font une drôle de paire de duettistes !
Que de souvenirs ! Quand j'ai vu ce film pour la première fois, il venait de sortir et nous allions en vacances en Métropole depuis la Guadeloupe par le paquebot Antilles, de la Transat. Et le cinéma des Première-Classe était un Olympia en miniature de deux cents places max. Et ce jour-là, le commissaire de bord avait fait jouer deux séances dans l'après-midi... mais sans jamais remplir la salle. Nous étions pourtant presque trois-cents personnes en Première. Mais nous avons été peu à nous dire que ce film serait éternel. De nos jours, c'est un classique.

À Simon : Alors que un voleur des valises

Mon bon lakota, je suis pétri de contradictions. Mais je suis surtout un pastaga de San-Antonio, de Bob Morane, de Dylan Stark, de Pierre Desproges (qui était un ami), de Michel Audiard tout ceci sur fond de traditions familiales coloniales et maritimes. Et pyrénéennes de l'Ariège.
Sur le paquebot qui nous emmenait en métropole, lorsque j'ai vu ce film j'ai compris que alors que je venais de découvrir qu'outre San-Antonio, il existait un dialoguiste de cinéma qui boxait dans la même catégorie.
Il m'a fallu des années pour pouvoir mettre la main sur un exemplaire de ce film qui fût exploitable à la maison. Mes enfants sont arrivés, ont grandi et ont compris lorsque la cassette VHS est arrivée que j'allais me repaître de ce film encore et encore au moment des siestes obligatoires qu'imposait la température de début d'après-midi dans les pays de fous où je les ai fait suivre.
Mais les cassettes VHS ne résistaient pas longtemps aux poussières ambiantes. Puis le temps a passé, les fêtes des pères sont arrivées et les anthologies de Desproges et Audiard ont fait leurs entrées triomphales dans ma bibliothèque et ma filmothèque. Alors cette année, mon fils et ma fille, tous deux largement adultes, elle mère de famille et lui célibataire convaincu et voyageur insatiable, sont tombés sur cette idée de faire réaliser par un maquettiste professionnel ami de mon fils - il lui fabrique sur mesure à l'échelle HO les bâtiments ferroviaires qui ont émaillé son enfance d'après nos albums photos* - ce panneau mural qui trône dans mon bureau à côté d'autres éléments de décoration.
Mais je te rassure : Ici - dans mon bureau - on aime flinguer, mais on attend d'être au stand perso ou au municipal. Et bien sûr ils ont choisi les phrases que j'affectionne particulièrement et surtout celle du haut.

*Mon fils est contrôleur International sur Thalys et modéliste ferroviaire. Moi aussi je suis modéliste ferroviaire mais pour le moment mes modules sont stockés.