Le revolver Slocum

Comme vous le savez, les fabricants d'armes américains ont, de 1857 à 1867, été empêchés par le brevet Rollin White, détenu par Smith & Wesson de fabriquer des armes à cartouches métalliques ayant un barillet foré de part en part.

Pour contourner cette difficulté, il y eu des revolvers se chargeant par l'avant du barillet, comme le Moore avec ses cartouches "teatfire" ou le Plant avec ses cartouches "cupfire", au sujet desquels j'ai déjà écrit un post.

Ces armes avaient pour défaut d'utiliser des types de cartouches peu courants, et c'est là que Frank Slocum eut l'idée d'un revolver respectant le brevet Rollin White, mais permettant quand même d'utiliser les cartouches calibre .32 à percussion annulaire très courantes car déjà utilisé&es dans le Smith & Wesson n° 2.

Sur ce revolver, le barillet n'est pas foré de part en part au diamètre de l'étui, mais comporte en fait 5 chambres individuelles qui coulissent vers l'avant pour permettre le rechargement.


Le revolver Slocum. L'éjecteur de cartouche qu'on voit est fixe et relié à l'axe de barillet


Pour éjecter une cartouche et en charger une nouvelle, on fait coulisser la chambre vers l'avant, l'éjecteur jouant alors son rôle en poussant l'étui vers l'arrière, et il suffit ensuite de laisser tomber une nouvelle cartouche dans la cavité libérée, puis de repousser la chambre vers l'arrière


Sur cette photo, on voit que le barillet comporte sur son arrière des fentes permettant au chien de venir frapper la base de l'étui, ainsi que des encoches permettant à ce même chien de bloquer le barillet entre 2 chambres et de porter ainsi l'arme chargée avec ses 5 cartouches en toute sécurité


On voit ici le barillet démonté avec une des chambres sortie de son logement


Slocum a même prévu dans chaque logement de chambre un trou permettant de huiler l'axe du barillet sans avoir à démonter l'arme

L'arme fut produite à plus de 10 000 exemplaires entre 1863 et 1864. La firme Smith & Wesson, ne trouvant pas de motif pour attaquer la Brooklyn Arms Company, qui fabriquait l'arme, pour contrefaçon, racheta simplement cette dernière et arrêta aussitôt la production des Slocum.

Il faut reconnaître que l'imagination de certains pour contourner les brevets est quasi sans limite... et en plus ça marche

Merci pour tes sujets qui nous (me) font découvrir des trucs bizarroïdes mais pleins de charmes

Patibulaire a écrit: L'arme fut produite à plus de 10 000 exemplaires entre 1863 et 1864. La firme Smith & Wesson, ne trouvant pas de motif pour attaquer la Brooklyn Arms Company, qui fabriquait l'arme, pour contrefaçon, racheta simplement cette dernière et arrêta aussitôt la production des Slocum.

comme quoi déjà à l'époque c'était la lutte du pot de terre contre le pot de fer, tu me gènes : je rachéte la société et je la coule...concurrence éliminée !  

un bien beau post et une arme très chouette !
félicitations Patibulaire

Une solution pas si simple que ça, qui témoigne de l'inépuisable imagination des inventeurs pour résoudre des problèmes qui semblent insolubles.
La production de 10 000 exemplaires en 2 ans montre bien que ces solutions correspondaient bien à un besoin.
Merci M'sieur !

Messieurs, à mon tour de vous dire merci, car je suis heureux de savoir que mes sujets un peu particuliers peuvent intéresser certains d'entre vous.

Comme en 68 : L'imagination au pouvoir ! ! ! ! !Merci Pat ; passionnant ! ! ! !

imagination des concepteurs débordantes, j'en ai vu un dans une bourse... le prix était débordant aussi...

Belle présentation et sujet original, il y a la de quoi augmenter sa collection de manière exotique ,

Merci Pat d'enrichir notre culture armistique. Grâce à toi je me coucherai moins bête ce soir, et ça ça mérite bien un kill

Kill à Pat pour l'originalité du sujet ! ! ! !

Encore un que je ne connaissais pas, merci Pat

merci !!!! je ne connaissais pas ce type de barillet

Biker13 a écrit:imagination des concepteurs débordantes, j'en ai vu un dans une bourse... le prix était débordant aussi...

Ce n'est pas toujours le cas, Biker, car ce genre d'armes n'intéresse pas tous les collectionneurs. Et puis, il y a aussi le coup de chance...

Ainsi, étant le seul enchérisseur, je viens de m'en offir un pour le prix d'une réplique. Et de plus, il est dans un état assez exceptionnel au bout de 152 ans, avec encore 100 % de son placage argent d'origine.

Bravo, Patibulaire, bel achat !

Excellente acquisition !!! modèle original en superbe état !!! un kill !!!

Patibulaire a écrit:

Biker13 a écrit:imagination des concepteurs débordantes, j'en ai vu un dans une bourse... le prix était débordant aussi...

Ce n'est pas toujours le cas, Biker, car ce genre d'armes n'intéresse pas tous les collectionneurs. Et puis, il y a aussi le coup de chance...

Ainsi, étant le seul enchérisseur, je viens de m'en offir un pour le prix d'une réplique. Et de plus, il est dans un état assez exceptionnel au bout de 152 ans, avec encore 100 % de son placage argent d'origine.

Félicitation Pat, un bel achat ! il est en parfait état !

Bonsoir,

Belle pièce, vraiment, je ne connaissais pas mais je trouve cette arme très sympathique même si la construction n'engage pas véritablement la confiance quand on voit comment c'est fait, peut-être pour cette raison que j'aime ces armes: je suis bien un amoureux fou et inconditionnel du Borchardt mais nettement moins du Bergman, pas pour les armes en elles-mêmes mais juste pour la mécanique....

Dommage, je ne suis pas assez riche....  

Comme les marteaux par dessous: une longue histoire à la fois technique et esthétique, le côté esthétique l'emporte sur le reste et si en plus ça marche alors là............................................................. Problème un underhammer c'est pas beau du tout, du tout....  

D.M.

Le Borchardt a vraiment une allure particulière, le Bergman 1896 aussi !
Je préfère le Bergman Simplex de 1905 ou 1906 je crois...
ou le Dreyse de 1905...

Moi j'en suis resté au P08 et au Mauser 96.

Bonjour Cobravif,

Moi j'en suis resté au P08 et au Mauser 96.

On voit que tu es un homme de goût et je ne peux que te comprendre....

N'y aurait-il pas comme un vague lien parental entre l'inégalable P08 et le C93 Borchardt ? Quoi qu'il en soit ce sont deux belles pièces que je mettrais bien en évidence si j'en avais les moyens, pour ce qui est du C96, merveille d'usinage et de fabrication s'il en est, je me contenterais même d'un petit modèle espagnol style M900...

Bon WE (bien entamé mais, bon...).

D.M.