Holster pour Le Mat

J'en ai un qui a vécu et qui a été fabriqué par le maitre-bottier de l'arsenal de Rochefort en 1859. C'est un étui destiné à porter l'arme et à la protéger des intempéries. Il est en cuir peu épais et porte des sangles dont certaines on une utilité que je n'ai pas déterminée.
Je suis très occupé des jours-ci avec la préparation de conserves en boîtes et bocaux de "confits de canard" : foies, magrets, manchons, grillons, cous farcis etc...
Deux jours que nous y travaillons Mme Cobravive et moi. Nous avons pris nos précautions parce que pour éponger la mévente de 6000 tonnes de la merde de foies et confits venants de Pologne et Hongrie dans la grande distribution lors des dernières fêtes de fin d'année, les prétendus compétents - qui ne sont que des cons pétants - de nos "autorités" sanitaires vendues aux lobbies ont décidé de suspendre la production de palmipèdes à gras du Sud-ouest, oies et canards pendant 4 mois.
Ils organisent ainsi une pénurie des produits de qualité qui devrait normalement durer jusqu'aux prochaines fêtes incluses. Les vendeurs de merde de la grande distribution et les prétendus producteurs de produits d'épicerie fine - je ne citerai aucune comtesse en particulier ni aucun de ses collègues - pourront ainsi écluser les restes de leur saison ratée de 2015. Il faut souligner que les volailles de chez nous non à gras, poulets, coqs, poules et canards de barbarie ne sont pas touchées par la mesure, même dans les départements frappés par la mesure pasdecouillepasdembrouille. Sans doute sont elles immunisées contre le virus H5N1. De toute façon, les zotorités ont décrété qu'il n'y a pas de danger à consommer les produits de l'élevage en cours et que la mesure de "vide sanitaire" ne commencera qu'an avril. Juste ce qu'il faut pour être sur de tuer la concurrence aux gras d'importation avec lesquels la grande distribution se gave* et faire rater aux producteurs de bons produits la saison des prochaines fêtes de fin d'année.

* Pour mémoire, le kilo de foie premier choix mi-cuit que se vend 80 à 90 € en magasin ne coute chez nous que 35,50 € pris d'il y a deux jours. Le foie de second choix qui sert à préparer les boites de foie reconstitué que vend ladite comtesse ou son collègue Delmachin dans la grande distribution se paie 14,20 le kilo. Même date.

Donc beaucoup de boulot ces jours-ci parce que les produits doivent être cuisinés frais et donc c'est l'usine dans la cuisine. Mais promis, dès que nous avons fini, je mets en ligne d'autres photos de mon étui.

Les fontes de selle de gendarmerie sont de la même époque. On voit combien elles on vieilli si on compare leur cuir graissé au cuir chromé de l'étui.  Les boucles des lanières de l'étui sont des boucles de harnais de cheval parce que le maitre bottier de Rochefort n'avait rien comme accessoires pour les cuirs d'unités collectives de armes de petit calibre.

Et comme l'anneau de calotte me paraissait bien vide, j'y ai mis une manille de marine à laquelle j'ai fixé une "laisse à chien" qui était la dragonne que j'avais fait faire - en cuir chromé non teint - par le maitre bottier du 4e Régiment de Dragons pour éviter de porter l'horrible chaîne de chiottes que l'on nous mettait en dotation pour retenir nos MAC 50 en opérations.

Je viens de finir la dernière stérilisation de mes conserves et j'ai pris quelques photos complémentaires des cuirs de mon LeMat. Pour le patron, cela me prendra plus de temps parce que demain j'ai tir, ce vendredi j'ai des engagements, samedi et dimanche je vais bucheronner près de Montauban. Mais avec ces photos tu pourras mieux percevoir l’aspect tortueux du Maître-bottier de Rochefort. Je commenterai les photos si nécessaire.

Ci-dessus l'ensemble présentant le revolver dans le holster avec la dragonne moderne (elle date de 1977) qui équipe aussi ma réplique Uberti Reb Confédéré de G & G qui copiait le Colt 1851. Je monte cette dragonne sur l'arme que je porte en forêt privée. Notons que pratiquement toutes les boucles sauf une sur laquelle je reviendrai sont du même modèle et se montaient normalement sur les harnais des chevaux de monte.
Le mousqueton de la dragonne se prend sur cette arme dans la manille de marine que j'ai montée sur l'anneau de calotte. Avec un équipement largement fabriqué par un maitre-ouvrier d'un arsenal de la marine impériale ( Napo III), il était normal que je montasse une manille comme anneau de calotte. Je n'ai eu qu'à prendre dans la caisse à accastillage de mon bateau.
Note les deux sangles qui équipent la poche du holster. L'une est ouverte. Elle n'est pas en cuir chromé et j'ai dû la remplacer parce que celle d'origine était pourrie. Mais j'ai gardé la boucle qui est en fer laqué. Note aussi la boucle qui fait le tour du fourreau, plus épaisse et elle aussi équipé d'une boucle de bride.
Note aussi que la zone du pontet repose sur un renfort d'échancrure constitué par une pièce en cuir qui fait une surépaisseur. On le voit mal sur cette vue mais le point de sellier qui l'assemble entre les deux flancs du fourreau est à trois passages et non à deux.

Sur cette nouvelle vue, les deux brides sont du même côté de l'étui. J'ai démonté la grosse bride et je l'ai remontée comme la fine. On voit ainsi mieux les différences de cuirs et de boucles. Note que s'il n'y a que deux brides, il y a trois passages de brides sur le renfort de la poche du holster qui est parallèle au canon du revolver. Comme lorsque j'ai reçu ce holster, les brides étaient montées comme sur la première vue, je les laisse montées ainsi sauf que la bride fine est bouclée. Je n'ai toujours pas compris à quoi servent cs brides. J'attends des nouvelles de ma famille à ce sujet, mais je crois que la mémoire s'est perdue.

Comme les boucles de harnais, les rivets à marteler sont en maillechort et sont selon toute vraisemblance ceux d'origine. On voit le nombre de renforts et de consolidations que le maître-bottier a placés partout. Alors là, on sait pourquoi : habitué aux revolvers Lefaucheux, il aurait été très surpris du poids du Le Mat et aurait voulu fournir à mon aïeul un équipement qui lui durerait toute sa vie.

Cette vue montre le pli non cousu du fourreau et le renfort qui y est cousu et présente les orifices de passage des brides, isolées de l'arme par la paroi du fourreau.

Sur cette vue qui montre la partie du holster au contact du corps du porteur, on voir les deux brides réglables dans lesquelles passe le ceinturon lorsqu'on en porte un. Toujours équipées des boucles de harnais, ces brides permettent de régler le serrage sur le ceinturon qu'il soit large ou étroit. On voit aussi très bien la bretelle de bandoulière qui évite que l'arme tire le ceinturon trop fort vers le bas sous l'effet du poids de l'arme. Il permet aussi de porter l'arme sans ceinturon. Il est alors aisé de la décrocher pour travailler, dans un bois ou un champ, par exemple, en conservant l'arme à proximité mais sans qu'elle gêne le travail.

À pied, j'aime bien porter mon arme dans ce holster sans ceinturon. Si je monte à cheval ou à mule, alors je mets un ceinturon et pour ce faire je raccourcis la bretelle de baudrier.
Voilà. Dès que je trouve un moment, je relève le patron de cet étui assez compliqué.