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Just call me Mortimer: le Kentucky à silex chez les Gros Ventres part 2/3

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Message par Douglas Mortimer Mer 10 Mar 2021 - 10:42

suite de "le Kentucky à silex chez les Gros ventres part 1/


Quelques semaines plus tard, nous attelions pour aller ravitailler à Dutton, pas très loin de l’endroit où fut érigé Fort Benton quelques années plus tard. Les nouvelles vont vite dans cette contrée et nous nous sommes vus mis à l’index par la communauté locale sous prétexte que nous vivions avec les indiens. Une mégère trop propre sur elle nous demanda même si l’on était croyants et baptisés et disait que c’était pitié de vivre avec des sauvages qui pratiquent le scalp et ne croient pas en dieu. Ravitaillement fait nous repartîmes sous les regards suspicieux de ces colons peu accueillants.
Revenus à notre campement, après avoir dételé nos deux bons vieux chevaux de trait, j’aidais mon père au déchargement. Parmi les achats il y avait de lourdes barres de plomb pour couler les balles dans le moule pour le Kentucky et un baril de poudre tamisée.
Le Kentucky ou « Pennsylvania » de mon père, comme l’appelait à juste titre Cheval rouge, était en calibre 45 et non comme la plupart de ceux des trappeur rencontrés qui eux étaient en calibre 50 et d’autres en 32 pour le plus petit gibier. Il n’avait pas eu le choix du calibre lors de l’achat avant de partir car c’était le seul disponible et n’étant pas un grand chasseur à l’époque il considérait que le calibre 45 était largement suffisant pour faire de bons dégâts. Par ailleurs, il consommait moins de poudre et de plomb et en ces temps difficiles toutes les économies étaient les bienvenues.
Pendant notre voyage, il m’avait appris à m’en servir, à le charger, le nettoyer, couler les balles, fabriquer les calepins avec des vieux bouts de tissus enduits avec de la graisse d’ours ou de sanglier,  mais aussi à tirer avec.
Cheval rouge demandait souvent à mon père de l’accompagner à la chasse au gros gibier car disait-il le Pennsylvanian est beaucoup plus précis que son fusil troqué contre des peaux au comptoir de la baie d’Hudson et surtout portait beaucoup plus loin. En fait le sien, qui était le seul de la tribu, avantage du Chef de guerre et frère du grand chef  était beaucoup plus court et son canon n’était pas rayé. La distance efficace de son fusil n’excédait pas les 50 mètres et ce malgré un calibre énorme.
la  portée du Kentucky le surpassait de plus de 150 à 200 mètres en tir efficace ce qui est considérable pour la chasse. La longueur de son canon de 88cm après la lumière de mise à feu et sa simple rayure à pas lent lui conférait un tir tendu impressionnant pour l’époque et de ce fait une suprématie incontestable parmi les armes d’épaules qui expliquait que c’était l’arme d’épaule la plus répandue chez les trappeurs, chasseurs et les milices de colons Américains lors de la guerre d’indépendance contre les Anglais. La majeure partie de ces Longs Rifles Pennsylvanian ou Kentucky ne portaient pas de marque car fabriqués par des forgerons- armuriers un peu partout. Les différences entre eux étant soit le calibre, la forme de la trappe à calepins ou la forme de la platine et du pontet. Les indiens qui en possédaient et aimaient bien tout ce qui brille les décoraient de clous en cuivre sur la crosse. En fait c’était l’arme indispensable des coureurs des bois.
Les mois passèrent et  les ardeurs belliqueuses de notre ami Griffes d’ours debout s’étaient légèrement calmées et la tribu se contentait de harceler les trappeurs isolés pour les repousser plus loin comme un chasse un puma trop près de son bétail.
Nous avions fait quelques connaissances de colons à French Town lors de nos ravitaillements qui nous confièrent leur inquiétude face aux attaques d’indiens Gros Ventres sur les trappeurs isolés et avaient peur que cela dégénère avec les colons établis. Connaissant nos liens avec les « sauvages » ils nous racontaient les vieilles histoires d’une époque où tout se passait bien ici. Que la communauté de migrants Français majoritaire dans ces contrées  avaient su tisser des liens de respect mutuel avec les tribus et que même certains avaient fondées des familles avec des indiennes. Par contre, ils nous priaient instamment de ne pas leur donner d’alcool car ils ne le supportaient pas et devenaient des fous dangereux sous son emprise, mais aussi de ne pas les approvisionner en armes, poudres, ect. qui pourraient se retourner contre nous. Dubitatifs, mes parents acquiescèrent.
Outre aider mes parents dans leurs tâches, je passais mes journées avec celui que je considérais comme mon cousin, avec son accord je l’appelais « Tim » le diminutif de Thimothy. Ne me demandez pas pourquoi, je suppose que ce prénom m’avait flatté l’oreille et c’était court à prononcer pour l’appeler car son vrai nom indien était l’équivalent de « Loup qui hurle quand il retrouve les siens » et pour moi c’était imprononçable en Algonquien.
J’ai appris avec des tas de choses, comme me déplacer sans bruit, suivre une piste, me nourrir avec ce que pouvait m’offrir la nature, à tirer à l’arc et lancer le Tomahawk, dépecer et traiter les peaux même si l’exercice me répugnait tant c’est fastidieux et fatiguant quand c’est une peau de bison.
J’ai aussi compris à leur contact que l’homme blanc est sale par nature et qu’il ne se lave que lorsqu’il y est contraint alors qu’eux se lavaient dans la rivière pratiquement journellement quand la rivière ou les points n’étaient pas gelés. J’ai aussi appris à m’adapter aux saisons et surtout à l’hiver rigoureux du Montana en accumulant de la neige tassée pour en faire un gros monticule puis y creuser un tunnel de passage à la taille de mon corps à l’opposé du vent dominant et excaver l’intérieur pour y passer la ou les nuits en se chauffant simplement avec une mèche trempant dans de la graisse. Ils m’ont aussi appris que dans les conditions de froid extrême il ne fallait surtout pas faire de gros efforts prolongés qui m’étaient en sueur car si ça réchauffait sur le moment on puisait trop dans nos ressources et dans les instants qui suivaient l’humidité provoquée par la sueur sur notre corps pouvait geler à l’intérieur des vêtements et provoquer l’hypothermie, mais ils ne l’expliquaient pas aussi scientifiquement.    J’ai également appris à me méfier de certains animaux dangereux pour l’homme, comme le loup cet animal craint mais aussi respecté et pris en exemple pour son courage au combat, son intelligence et son esprit de famille. Mais pour les Gros ventres, le plus dangereux pour l’homme était l’Ours, qu’il soit brun ou Grizzly, car lui n’a pas peur des hommes, grimpe aux arbres, est capable de gravir des falaises et de vous tuer seul d’un coup de patte.
J’ai eu aussi l’explication de leurs peintures de guerre. Le nom de la Tribu des Gros ventres, je vous l’ai dit leur a été donné par les premiers colons Français, mais le nom que leur donnent les autres tribus est les « Atsinas » pour leur penchant chapardeurs ou le peuple de l’argile, car ayant trouvé une veine d’argile blanche leurs ancêtres s’en enduisaient pour se protéger des coups de soleil, des moustiques et différentes vermines. Depuis ils avaient coutume de se peindre avec pour les fêtes et la guerre afin de se s’identifier. C’était devenu leur marque tribale.
En vivant à côté d’eux, voire chez eux, j’ai aussi compris qu’en fait dans la tribu ce sont les femmes qui commandent, ce qui aurait bien plu à mère soit dit en passant. Elles le font subtilement pour ne pas blesser l’égo de leur guerriers de maris, bien que … Chez eux un homme peut avoir plusieurs femmes sans que ça porte ombrage du moment que tout le monde est content. Et aussi que faire l’amour n’est pas un pêché, bien au contraire, c’est un plaisir que l’on partage et qu’il n’y a pas à s’en cacher, un peu comme ils disent : un bon troc !
Et puis un jour, lors d’une visite familiale dans leur camp, les Gros ventres avaient mis les petits plats dans les grands, ils avaient sortis leurs habits d’apparat et offrirent des présents à mes parents. Une très belle robe en peau de daim couverte de broderies en perles multicolores pour ma mère, un magnifique étalon noir luisant à mon père et un poney indien blanc-beige à crinière noire pour moi. La journée se passa à manger, à chanter et deviser jusqu’à la nuit. Je n’arrivais pas à dormir tellement j’étais excité par ce cadeau magnifique à tel point que je l’ai appelé « Bo » pour beau. Ils me l’avaient en grande partie dressé, contrairement à l’étalon de mon père qui lui, avait du mal à s’en faire obéir même après l’avoir débouré.
Des mois passèrent encore au rythme des saisons. Mon père avait renforcé et isolé partiellement notre tente en toile épaisse pour résister aux intempéries. Celle-ci était accolée à notre chariot et nous servir de pièce à vivre et à tout faire avec un gros poêle à bois qui avait du mal à fournir l’hiver tant la température était basse. Il avait construit une doublure pardessus faites de troncs d’arbres, de branchages et de paille en guise de couverture. Comme une petite maison des bois qui protégeait la tente et l’isolait des agressions climatiques.
Ma mère n’arrêtait pas de tanner mon père pour qu’un jour il se décide à construire une vraie maison comme elle en rêvait, mais dans une région plus hospitalière. C’était son sujet de discussion favori pendant les longues soirées passées à greloter autour du poêle et elle nous décrivait la maison de ses rêves qui faisait fonctionner mon imaginaire en l’écoutant. Mon père, un vrai taiseux, qui ne prenait la parole que dans les moments importants à ses yeux, l’écoutais pourtant tout en travaillant sur des peaux, fondre de la graisse animale pour en faire des pains que nous coulions dans un moule, à la préparation de pièges ou coulant des billes de plomb pour le Fusil, levant de temps en temps la tête pour émettre un grognement de ponctuation à la fin des discours des rêves de ma mère..

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à suivre .....

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