Les "saturday night specials" et autres "suicide special"

Ces petits revolvers, le plus souvent de calibre 22 et parfois de 32 ou 38 étaient vendus à très prix surtout sur les catalogues de vente par correspondance, tels que Sears & Roebuck ou Montgomery Ward Co.

La première appellation de "saturday night special" avait pour motif que des bourgeois d'un certain âge ayant une sortie occasionnelle à faire un samedi soir (à une époque où les rues n'étaient pas des plus sûres de nuit), prenaient la précaution d'acheter une arme à mettre dans leur poche pour cette sortie, sans toutefois trop dépenser l'argent du ménage.

Quant à la seconde appellation de "suicide special", c'est parce que des candidiats au suicide par arme à feu, bien que désespérés et ayant envie d'en finir avec la vie, avaient encore le souci de ne pas gaspiller et se disaient qu'il était inutile de mettre trop cher dans une arme destinée à ne servir qu'une seule fois...

Quelle que soit leur appellation, ils étaient pour la majorité fabriqués par des firmes comme Iver Johnson ou Harrington & Richardson, mais vendus sous une quantité de noms de marque fantaisistes comme "Defender", American Boy", "Blue Jacket", "Earthquake", etc...

Il est à noter que bizarrement, la firme Hopkins & Allen, qui fabriquait entres autres les revolvers Merwin & Hulbert, réputés pour leur exceptionnelle qualité de fabrication, produisait également des suicide special sous le nom de "XL n°1, n° 2,...", le chiffre variant en fonction du calibre. Ces revolvers, bien qu'à bas prix, étaient de meilleure qualité que les autres.

Pour donner une idée des prix pratiqués, le Colt Open Top à 7 coups en cal.22 ci-dessous, produit à partir de 1871, était vendu $10 en version bronzée, et $12 en version nickelée :





Et un revolver "Defender", également à 7 coups en cal.22, était vendu 68 cents (soit 15 fois moins cher !) sur le catalorgue 1897 de Sears & Roebuck !


J'ai un jour dégoté un revolver Defender assez surprenant par le fait qu'il est équipé de plaquettes de crosse en os ou en ivoire (je n'ai jamais pule déterminer exactement) et qu'il est orné d'une gravure de style "Merwin & Hulbert" qui a dû coûter à son propriétaire bien plus cher que l'arme elle-même... Drôle d'idée.

Eh bien cher Patibulaire...
Que de beaux petits revolvers que tu nous présentes à nouveau !!!!
Magnifiques...

Quelle époque que celle du Old West, quand même:
Saturday Night Special  /   Suicide Special  /  American Boy...
Ils en avaient de l'imagination pour baptiser leur petites merveilles, les 'Cow boys' du Far West.

Merci pour cette belle 'histoire' qui accompagne tes magnifiques revolvers de poche.

TOP!    

Hello Pat

C’est toujours agréable de découvrir un nouvel aspect des armes de l’Ouest qui en fait ne sont pas que des Colts ou des Remington

Merci pour ce reportage

Salut Pat,
Je crois que le nom "Suicide spécial" était aussi utilisé pour désigner des armes de mauvaises qualité dont on était pas sûr qu' elles puissent tirer un deuxième coup parce qu' il n' était pas certain qu' elles aient elles même résisté au premier.
Mais bon, en gros, on comprend bien ce que çà veut dire...

Salut Papysharps,

J'ai effectivement eu l'occasion de lire l'explication que tu donnes du nom "suicide special", mais je n'en suis pas sûr, connaissant la propension des américains à aller devant les tribunaux (eh oui, déjà à cette époque) et comme il n'y a pas de banc d'épreuve national aux U.S.A., chaque marque est responsable de l'épreuve de ses armes.

J'ai donc tendance à penser que des boites connues comme Iver Johnson ou Harrington & Richardson auraient regardé à deux fois avant de mettre une arme dangereuse sur le marché. Mais il est hors de doute qu'elles ne devaient pas fonctionner bien très longtemps, et peut-être effectivement que certains, ayant peur qu'elles leur explosent à la figure, ont donné à ce nom de suicide special la même signification que toi...

P.S. Je viens de regarder sur des sites américainsl'explication qu'ils donnent de ce nom de suicide special, mais en fait, le nom qui prévalait était celui de saturday night special et on ne trouve "suicide special" que comme un synomyme parfois employé sans en donner l'explication. Cela m'a donné l'occasion de trouver un site qui recense l'incroyable nombre de noms et de modèles avec leur fabricant. C'est vraiment incroyable !!!!

http://gun-data.com/suicide_specials.htm

Hahahahahahahahaha....

Excellent ce site, cher Patibulaire !!!
Il y a des noms fantastiques....

NEVER MISS    
BLACK PRINCE    
ROBIN HOOD  
LITTLE GIANT    
YOU BET  
MY FRIEND
THE BEST

TOP !!!!!

D' accord Pat, c' est simplement une explication que je connaissais depuis longtemps et qui s' appliquait même à une certaine production de chez nous, au temps ou du côté de Liège il y avait deux "armuriers" par rue. Pas toujours des bons, hélas !