Et là un 1882, d’août 86

Il s'agit d'un sabre de dragon. Donc de cavalerie lourde. Ce genre de sabre de cavalerie, comme d'ailleurs le cavalerie légère modèle 1822 dont j'ai deux exemplaires, n'était affûté qu'à la mobilisation. Comme tout sabre de cavalerie, son emploi se faisait à cheval et par coup de taille et non d'estoc. Il fallait donc qu'il fût affûté. On disait aussi aiguisé. Mais après Solférino, les charges de cavalerie n'étaient plus à l'ordre du jour et le port du sabre relevait plutôt de la tradition. Le fusil était devenu trop meurtrier pour les affrontements en Europe. on trouve encore des charges de cavalerie au début de la guerre de Sécession mais peu ensuite.
Ainsi pour l'ordre de mobilisation de 1914 l'affûtage des sabres des officiers et cavaliers n'a été porté qu'en dernière priorité.
Officier d'affaires indigènes au Maroc, de 1936 à 1942 - date à laquelle il a pris le commandement de la Compagnie de mitrailleuses et d'engins (ancien nom des compagnies d'appui-feu) du 2^e Bataillon du 5^e Régiment de Tirailleurs Marocains, mon père était officier monté. Il avait un sabre M^le 1886 qu'il ne portait que pour les prises d'armes et cérémonies. II ne l'a pas fait affûter lors de la mobilisation de 1939. Il a préféré passer une inspection détaillée des liens élastiques de ses pièces anti-chars, celle de ses canons anti-aériens Oerlikon et la feuillure de ses mitrailleuses Saint-Etienne.