Nouveau Film : The Kid

Bon, toutes ces considérations c'est menthe Hips hic devant un nain cérébral à hémisphères lisses comme moi qui ne parle aucune langue étrange-air même sous la torture, toutes ces digressions, donc, nous éloignent un peu de ce film qui nous arrive. Au vu de la bande à nonce (planquez les gosses) j'ai comme l'impression que le film peut contenir certaines scènes un peu violentes, non ?

En fait je plaisante. Je suis interprète et traducteur d'anglais et d'arabe, je parle et écris l'allemand, j'ai des notions d’amharique, et je parle le créole de Guadeloupe ainsi que le Porto-ricain et l'haïtien. J'ai aussi étudié le latin. Les langues et la philologie sont de mes centres d'intérêt depuis mon enfance. L'armée, outre des connaissances en topographie, géodésie et armement, m'a aussi conduit à approfondir les langues. J'ai été professeur d'anglais pour des adultes motivés, professeur et répétiteur d'arabe pour des militaires ayant besoin d'être suffisamment dégrossis en arabe pour ne pas se trouver perdus une fois arrivés sur zone de mission.
Pour en revenir au film, je n'ai eu aucune difficulté à comprendre la bande annonce, même si le langage est parfois assez peu châtié.
Mais c'est ce qui est agréable quand on a une mémoire solide et qu'on a eu une enfance d'avant-dernier de famille nombreuse sans la télévision et encore moins d'ordinateur, cela n'existait pas : J'ai beaucoup lu, j'ai beaucoup appris de mes parents, de mes frères et sœurs. Et de l'école et des copains et comme nous avons voyagé dans le monde entier nous avons côtoyé d'autres cultures, d'autres races et appris à les connaître. Par exemple, j'ai appris à manger avec couteau et fourchette mais aussi en même temps avec des baguettes.
Seulement, on apprend à tout âge. Exemple : en janvier 1995, j'étais allé au Cambodge pour le travail. Il faut savoir que le Cambodge est divisé en deux grandes zones séparées par le Mékong.
Mon père avait été ingénieur chimiste du caoutchouc ayant quitté l'armée après la guerre. Il était ingénieur à Mimot, dans la zone des plantations d'hévéas. Enfant il avait habité Hanoï ou Yunnan Fu - en fonction de la mousson. Arrivé à Saïgon - qu'on prononce "Ségon"dans ma famille - Il a retrouvé l'Indochine de son enfance. Avec les petits restau où on mange des soupes improbables mais délicieuses... et les baguettes dans ces petits restau pour indigènes. À Mimot, le bep et la congaïe mangeaient avec des baguettes. Car la zone est du Cambodge est de tradition vietnamienne.
Dans le cadre de ma mission au Cambodge, je devais aller entre autre à Kompong Som, un port sur le Golfe de Siam, et à Siem Reap - j'en ai profité pour visiter Angkor. Mais les routes étaient impraticables et le train trop hasardeux, donc je suis allé de Phnom-Penh au Nord ouest en hélicoptère. L'hélicoptère m'a déposé à Battambang où je suis allé déjeuner avec des collègues de travail qui étaient sur place. Mais la gaffe ! on mangeait dans des assiettes et non dans de Kai Bath comme on appelle les bols au Vietnam. Avec des cuillères. Pas de fourchette dans les guinguettes locales. Et j'ai demandé... des baguettes. Les Cambodgiens sont charmants, mais là... Le serveur m'a regardé l'air sombre et puis il m'a dit en français "Ici nous sommes des Khmers. Nous ne mangeons pas avec des bouts de bois sales."
Mon père qui avait été à Angkor avant l'arrivée de la famille à Mimot ne nous avait jamais parlé de ce fait de civilisation. Lorsque ma mère et les enfants furent arrivés à Saïgon, la situation en Indochine s'était fortement dégradée et il n'était plus question d'aller faire du tourisme à travers le Cambodge. D'ailleurs, comme les vietminh enlevaient les gosses des européens pour faire pression sur les blancs, mon père a renvoyé la famille en France par le bateau et nous a rejoints quelques temps plus tard. Donc personne n'était allé à Siem Reap pour visiter Angkor. Et j'ai eu cette chance d'une mission là-bas en 1995. Moi qui pensais bien connaître le Cambodge, eh bien j'étais en fait nul en civilisation khmère.