Le Grizzli

A une époque lointaine, je suis monté au Canada au nord de  l'Alberta pour trapper mais n'y suis resté que cinq ans. Les fourrures se vendaient déjà moins bien et n'étaient plus à la mode en Europe. On m'avait dit qu'on pouvait faire fortune avec la fourrure. Une année, alors que la saison était déjà bien avancée, j'avais accumulé une bonne quantité de peau de castor, loutre, renard, quelques lynx des loups et deux ours noir. Un soir, alors que je visitais la ligne de mes derniers pièges, j'étais accroupis en train de relever un renard déjà raidi par le froid lorsque je sentis une présence dans mon dos. Je me retournais doucement et je le vis là, à moins de cinq mètres de moi. J'avais pris l'habitude de toujours garder à portée de main un 1822 nouveau modèle a canon rayé et à capsule plus efficace que mon ancien fusil à pierre, je me souviens que sur la queue de culasse était marqué T bis. C'est un fusil que j'avais racheté à un autre immigré  Français qui avait perdu toutes ses économies au poker dans un bouge de la côte Est des états unis. Lentement je le montais à l'épaule lorsque le Grizzli se mit droit sur ses pattes arrières. Il était énorme et faisait plus de deux mètres de haut pour deux cent vingt kilos. La balle le toucha dans la région du cœur, le fit trébucher sans le tuer. Fou de rage et de douleur, à moins de deux mètres de moi, il se remis debout.
Lors de veillées avant la saison de trappes, j'avais rencontré dans une cabane un vieux coureur des bois à la longue barbe blanche. Il était défiguré par une énorme cicatrice sur la joue gauche. Alors que je le questionnais sur cette vieille blessure il me dit; "Petit, un jour tu seras face à un Grizzli qui se mettra debout pour te tuer. Ne fuit pas et surtout ne reste pas à porté de ses pattes avant, au contraire va entre ses pattes et tue le au couteau, c'est la seule position ou il est vulnérable.
Avec une peur terrible et l'énergie du désespoir, me souvenant en un éclair des conseils de ce vieil homme, je me ruais entre ses pattes et le frappais de toutes mes forces. Je frappais et frappais encore avec ce long couteau fait à partir d'une lame de sabre et d'un manche en os. C'est une jeune squaw m'avait donné avec une paire de raquettes pour bons et loyaux services.  Soudain, il s'écroula raide mort. Mon dos était lacéré et en sang, ses griffes avait déchiré ma lourde veste en peau de caribou. je ne su jamais si c'était la balle qui l'avait finalement tué ou mon long couteau.

Tu as décidément une vie trépidante Avirul !

C'est parce que j'ai eu plusieurs vies; La mienne et celles, nombreuses, de mes rêves. Si tu le veux, d'autres vies suivront.

On est toujours amateur de petites saynètes, ici....surtout si tu as aussi rencontré Julie la rousse, en Louisiane ?

Beau brin de plume, avirul.
Vaucluse dis-tu ?  Loin d' Avignon ????
+1 kill !!!

JERRY

Jerry, j'habite au pieds du Mont Ventoux sur la commune de Blauvac à une heure de cheval de Carpentras et à côté de Villes sur Auzon. Tu viens quand tu veux Le Bourbon t'attend.

Avec plaisir, avirul, mais pour l'instant je suis à Strasbourg. Lorsque je serais en Avignon, je te le fais savoir.

JERRY

Une belle histoire et un couteau qui a du vécu comme j'aime

avirul a écrit:Jerry, j'habite au pieds du Mont Ventoux sur la commune de Blauvac à une heure de cheval de Carpentras et à côté de Villes sur Auzon. Tu viens quand tu veux Le Bourbon t'attend.

Je ne suis pas loin du tout ! à l'occasion d'une balade en bécane... en attendant continue de rêver !

Biker13, Ma porte est ouverte pour toi aussi. Un coup de fil pour avertir la veille, le temps de faire chauffer l'eau des pâtes. Tu es à une heure de la maison. Je t'attends quand tu veux.

Salut lionrobe,.J'ai pas eue ta chance. Quand je l'ai revue, Julie la rousse avait bien vieillie. Elle avait les cheveux tout blanc. Il a plu sur la marchandise mais lorsque je croise son regard couleur lavande je m'y noie toujours. Je la revoie lorsqu'elle avait dix-huit ans et qu'avec un jeton d'un dollar on passait la nuit avec elle. Elle ne travaille plus à la même adresse, elle a quittée la New Orléans et s'est installée à la capitale Bâton rouge. Elle a repris un petit hôtel  avec les 5 ou 6 filles qu'elle drive. Son petit commerce marche bien. Il y a un billard, un long bar et une grande glace qui a due coûter bien cher. On a parlé de toi, du bon vieux temps. Elle se souvient du jour ou tu avais acheté d'occasion ce fameux Sharp avec lequel tu aurais manqué un bison dans un couloir. Elle reconnait pour ta défense que tu avais trop bu de ce fameux whisky fabriqué à base de sciure de bois par des nègres affranchis depuis peu. Ils n'étaient pas réellement précis sur les dosages de cette infâme mixture. Je ne comprends toujours pas pourquoi elle est restée avec ce fainéant de Joé Smith le borgne. C'est pas lui qui rattrapera son ombre à la course. Je te rassure, il sent toujours aussi mauvais. Il ne porte plus ces fameuses bottes en crotale qui nous faisaient tant envie. Je l'ai quitté et tout en marchant vers mon cheval et à chaque pas, le bruit de mes éperons m'éloignait de notre jeunesse. Lionrobe, on est vieux, notre avenir est derrière....

Avirul, je ne pense pas qu'elle t'ai parlé de Monroe...

J'étais jeune médecin à l'époque et je venais d'y établir mon cabinet grâce à la revente de mes actions du chemin de fer. Un soir on m'a amené une jeune femme à la chevelure flamboyante mais poissée de sang, celle-ci avait reçu plusieurs coups de couteau au niveau du ventre et des jambes.

Tout le monde disait qu'elle ne s'en sortirait pas et moi-même je n'y croyais guère mais plus je m'attachais à ce visage d'ange... plus cette créature s'accrochait à la vie et moi à son être. Je suis resté à son chevet durant des semaines et à force de passion, de soins et d'espoir elle finit par guérir de ses blessures...ses blessures du corps car malgré mes efforts désormais elle ne pourrait plus avoir d'enfants...

Pour la première fois de ma vie j'étais envahi par une émotion sans pouvoir l'expliquer, est-ce cela l'amour ? toujours est-il que je me suis juré de retrouver celui qui lui avait poignardé et tailladé le corps et l'âme.

Au fur et à mesure que je perdais sa trace je perdais espoir... Jusqu'au jour où de passage dans la ville de Ruston on chercha un médecin pour s’occuper de ce cowboy qui avait été piétiné par son cheval suite à une chute.

Je le reconnu de suite, la puanteur de son assassin, je la ressens à mon tour telle qu'elle me l'a décrite... et sur sa joue droite je retrouve les trois balafres, signature de la chaire arrachée par les ongles de Julie !  

J'ai soigné ce cowboy... il a fini par mourir d'une gangrène, son calvaire a duré trois semaines... une mort trop douce...

Quelques semaines après, de retour à Monroe, le jeune médecin que j'étais alors a pris son courage à deux mains et faisant fi du passé je lui déclarais mas flamme... C'était l'occasion pour elle de se lancer dans une nouvelle vie ! Elle refusa... quelque chose était définitivement brisé en elle...

Je n'ai jamais revu Julie La Rousse depuis... Et même si plusieurs occasions m'auraient donné le choix de faire ma vie... je garde un ruban de ses cheveux et le souvenir de mes doigts parcourant sa chevelure de feu...

Maintenant que tu me le dis, elle m'a parlé de Monroe, enfin pas directement...
Julie la rousse a vécu, et la vie ne lui a pas fait de cadeau, nous le savons tous, mais sont cœur était grand. Elle m'a parlé d'un homme qu'elle à aimé. Elle m'a juste dit qu'il était beau, et d'une bonté infinie. Il l'avait soigné mais plus que son corps, il avait soigné son âme.
Elle en est tombée amoureuse et n'a jamais voulu ni le lui dire, ni même se l'avouer à cause de la vie qu'elle avait menée jusque là. Ce "Prince", comme elle l'appelait lui avait demandé de partir avec elle. Mais elle se sentait indigne d'un homme si bon, dont les mains étaient si douces et qui ne portait pas même un revolver à sa ceinture.
Elle m'a montré une fine paire de gants en peau qu'il avait oublié et qu'elle conserve religieusement. En me parlant de cet inconnu, sa voie devint plus rauque et ses yeux transparent se perdirent dans un monde qui n’appartient qu'à elle. C'est alors que Joé Smith, son infâme son compagnon, a interrompu notre conversation ou plutôt sa confession et je n'en sus pas plus. Deux jeunes du ranch des trois étoile commençaient à s'échauffer dans le saloon autour du billard et elle était la seule à pouvoir calmer le jeu.
J'avais du matériel à prendre au drug store  et j'étais déjà en retard. Je pensais revenir après avoir chargé les vieux fusils et les munitions de la guerre de sécession que je devais livrer aux Cajuns qui vivent au sud dans les marais. L'orage menaçait et une fois la cargaison bâchée je me suis mis en route. Je ne l'ai plus revue.
C'était donc toi?... Jamais je me serai douté que c'était toi son "Prince".

P.S. Je me demande si notre délire ne nous éloigne pas un peu du Grizzli ?... Après tout qu'importe, on voyage... Mais quand même du Nord de l'Alberta au Sud de la Louisiane, c'est un peu plus qu'un jet de pierre.

Quelles plumes messieurs, quelles plumes !
N'arrêtez point de grâce, ce serait nuire à cette ambiance si plaisante que vous venez d'instaurer dans cet Ouest réputé sauvage et sans cœur ...
Distribution de Kill pour vous encourager à continuer de nous faire voyager !

Tu as raison, Bébert, et j'ajoute mes kills aux tien.  Il y a des talents sur le ROW !!!! Quand je pense à certain
député, président de son groupe à l' Assemblée Nationale, osant traiter les amateurs d'armes de " fêlés de la gâchette" ne sachant parler de rien, hormis de leurs armes !!!!
https://youtu.be/TkvBwDwgdeE
Je l'ai toujours en travers de la gorge, et en plus de tous mes défauts, je suis rancunier.....
   
JERRY

Désolé les gars, je ne suis pas la aujourd'hui; Je vais chercher une Winch. 1892 en cal 44/40 dans le Nord vers Lyon. Si je ne rentre pas trop tard et si vous voulez, je vous parlerai de ma fiancée que j'ai connu sur la côte Est et que j'épouserais lorsque j'aurais fait fortune en partant vers l'Ouest. J'ai sa photo sur ma table à côté du daguerréotype de ma mère et ma sœur. J'ai déjà acheté une petite boite de poudre de riz et du savon parfumé en paillette.
En attendant, pour patienter, allez sur You Tube et cliquez  ; Maddox Brother et Rose, Mule train.
C'est curieux, ma fiancée se nomme justement Rose. A ce soir.
So long Cow Boy.

Ahhhhhhhh !!!!!!!!!!!!!! J'adore, avirul !!!!!! Poursuis, poursuis, Amigo !!!!
JERRY

Moi, je ne dis plus rien, je profite !
Continuez comme ça, plus qu'a imprimer et à relier !

avirul a écrit:Maintenant que tu me le dis, elle m'a parlé de Monroe, enfin pas directement...
Julie la rousse a vécu, et la vie ne lui a pas fait de cadeau, nous le savons tous, mais sont cœur était grand. Elle m'a parlé d'un homme qu'elle à aimé. Elle m'a juste dit qu'il était beau, et d'une bonté infinie. Il l'avait soigné mais plus que son corps, il avait soigné son âme.
Elle en est tombée amoureuse et n'a jamais voulu ni le lui dire, ni même se l'avouer à cause de la vie qu'elle avait menée jusque là. Ce "Prince", comme elle l'appelait lui avait demandé de partir avec elle. Mais elle se sentait indigne d'un homme si bon, dont les mains étaient si douces et qui ne portait pas même un revolver à sa ceinture.
Elle m'a montré une fine paire de gants en peau qu'il avait oublié et qu'elle conserve religieusement. En me parlant de cet inconnu, sa voie devint plus rauque et ses yeux transparent se perdirent dans un monde qui n’appartient qu'à elle. C'est alors que Joé Smith, son infâme son compagnon, a interrompu notre conversation ou plutôt sa confession et je n'en sus pas plus. Deux jeunes du ranch des trois étoile commençaient à s'échauffer dans le saloon autour du billard et elle était la seule à pouvoir calmer le jeu.
J'avais du matériel à prendre au drug store  et j'étais déjà en retard. Je pensais revenir après avoir chargé les vieux fusils et les munitions de la guerre de sécession que je devais livrer aux Cajuns qui vivent au sud dans les marais. L'orage menaçait et une fois la cargaison bâchée je me suis mis en route. Je ne l'ai plus revue.
C'était donc toi?... Jamais je me serai douté que c'était toi son "Prince".

Tous ces souvenirs me reviennent à la figure... Un "prince" je l'aurais été si elle avait dit oui... Après son départ j'ai été anéanti sans aucun espoir ni but... J'ai vendu mon cabinet où du moins la battisse à des chinois qui en ont fait une blanchisserie pour le peu que j'en sache... En fait je ne sais plus... j'étais trop occupé à vider des verres et chercher des crosses à qui le voulait....

Je n'avais plus coeur à vivre à Monroe, plus coeur à vivre tout court... Lorsque j'étais à jeun quelques heures par jour, je me baladais en ville avec un Remington 1863 à la ceinture, une arme que j'aimais bien plus que ma vie et que je n'aurais jamais laissée en gage pour me payer des plaisirs charnels ou liquides... un dernier sursaut de lucidité peut-être ?

A force de chercher des crosses à la table de poker, au saloon ou à qui avait la plus grande gueule... le "petit docteur" que j'étais multipliait les duels. Alors que je recherchais la mort, avec mon Remington je faisais des ravages... parmi les truands et autres voleurs de chevaux qui croisaient ma route.

Jusqu’au jour où j'ai abattu un certain John Adams, je ne le savais pas mais il était recherché pour avoir attaqué un convoi d'or qui devait financer le réseau ferroviaire, tout ce que je lui reprochais pour ma part était d'avoir triché aux cartes...  

La récompense pour sa tête était de 2 000$ J'ai aussitôt acheté une de ces carabines de précision, une Sharps et laissé ma carrière de docteur de côté pour devenir chasseur de primes... Désormais j'avais un but : chasser la vermine... la même vermine qui avait blessé celle que j'aimais...

Pendant tout ce weekend je suis absent. Je descend voir mes petites filles sur la côte.

Disons que j'en profite pour préparer mon voyage vers l'Ouest ou l'on dit qu'on peu faire fortune. Il faut que je rassemble encore quelques petites affaires et je prends la piste.

A lundi Dr. King.

J'ai bien connu un docteur joueur invétéré, alcolo, et mauvais comme une teigne. Il ressemblait à un chat de gouttière, et sortait d'on ne sais ou son Derringer à la moindre occasion. Il s'était maqué avec une pute qui essayait de le faire marcher droit (Au propre comme au figuré). Il s'était acoquiné avec ces escrocs de frères Earp. J'ai entendu dire qu'ils s'étaient Coltés avec de braves cowboys d'un ranch voisin pour une histoire d'armes qu'ils ne devaient pas porter en ville. Il y avait eue trois morts mais les frères Earp avaient aussi reçu du plomb. Le toubip se nommait Halliday ou Holliday. C'est ça, ça me revient on l'appelait doc Holliday. Halliday était un petit gratteur de Banjo. Doc Holliday aussi avait pris du plomb je crois. Ils ont été obligé de quitter la ville de Tombstone ou Wyatt, l'ainé des Earp faisait régner la terreur. Je ne sais pas ou le docteur est mort quelques temps après de la tuberculose à moins que ça ne soit d'une cirrhose. Ça ne pouvait être toi. Doc Holliday n'avait qu'un Derringer et un calibre 10 à canon scié et non un Remington.