VOTRE AVIS: quels sont vos produits de nettoyage préférés?

Bon, les feignasses, là et en particulier bébert le shérif adjoint, quand il neige, en Guadeloupe, tu utilises aussi du liquide lave-glace été ?
à Fane :
Je suis très sceptique en ce qui concerne la pâte à polir pour nettoyer les armes à feu. Mes camarades, pour la plus part d'entre eux utilisaient... du Miror ! Ce qui ne sert à rien sur de l'acier mais est efficace pour les gardes en laiton.
J'utilisais une pâte à polir de fabrication perso pour entretenir la lame de mon sabre à Saint-Cyr. Nous avions des sabres de cavalerie légère Mle 1822 modifiés à un anneau, d'époque.
Ensuite, les promotions suivantes se sont vues attribuer des sabres Balp de fabrication récente avec des lames en alliage de fer blanc et de genou de grand-mère. Là il faut oublier toute tentative de les faire briller. quand à les affuter pour couper, impossible elles ne tiennent pas le fil.
Mais pour les canons des MAS 49-56 qui étaient nos fusils de dotation, chacun le sien (le numéro du mien était H 06430), jamais je n'aurais utilisé de pâte à polir. Mon fusil était si âgé que le canon était "gravé", c'est-à-dire que l'intérieur était tout piqueté. Mon "voraçon" (le chef de section) un jeune capitaine artilleur pensait demander le remplacement de l'arme. Mais au premier tir (Balplast à 50 m) le groupement était bon. H + L = 8 cm. A  balle réelle à 50 m, cela n’aurait pas été terrible. Mais l'adjudant-chef instructeur, Plunian, champion d'Europe de tir militaire au 4 fois 40 cartouches m'a confirmé que pour un tir à Balplast le groupement était excellent. Je n'ai eu qu'à le ramener en ligne. Les tirs suivants, à 100 m et à balles réelles ont confirmé que malgré ses gravures, mon canon était précis. Donc j'ai gardé "mon" fusil. Seulement, le canon était gravé et donc la calamine - les cartouches militaires ont un additif qui réduit la flamme de bouche et génère donc un peu de suie - avait tendance à rester dans les trous. Mon "voraçon" qui se sentait vexé, sans doute, d'avoir été contredit par les faits, s'est mis à me faire chier, un jour parce que j'avais utilisé les produits réglementaires et que le chiffon qu'il a passé dans le canon sec est ressorti légèrement gris. Il m'a dit d'un air hautain que "la prochaine fois vous irez à la côte 220". Marche punitive la plus courte.
La fois suivante, son chiffon ressortait blanc. Il a insisté mais le chiffon est resté blanc. Et cela a toujours été. Il venait par surprise dans la chambrée ou la salle de cours, là où nous nettoyions les armes après le tir, pour tenter de découvrir avec quoi je nettoyais mon fusil. Il ne voyait que ma burette d'huile réglementaire avec l'huile réglementaire à l'odeur presque neutre et légèrement métallique. Cette huile excellente d'ailleurs me servait à ré-huiler mon fusil après la revue d'arme. Mais pour nettoyer les "gravures" je me servais d'essence F que je séchais soigneusement ensuite, puis je passais de l'huile de vaseline que je re-séchais. Et là les revues se passaient normalement. Et puis le voraçon a fini par se lasser de me faire ch... et s'est acharné sur d'autres.
A quelque temps de là, un camarade d'une autre section est venu me voir, embêté comme tout. Son canon était noir, restait noir mais le chiffon était propre lors des revues. Son voraçon à lui, se foutait de la propreté du chiffon, tout ce qu'il voyait était que le canon était noir à l'endoscope. J'ai regardé son canon et c'était vrai. Je n'ai jamais compris comment ce canon qui tirait autant que ceux de nos fusils était devenu noir. Questionné, mon camarade m'a déclaré que son arme tirait bien. Mais il a insisté pour que je lui passe quand même de ma préparation à polir. "Attention, tu risque de fiche ne l'air le H + L de ton flingot !"
- M'en fous, je veux qu'il arrête de me faire ch..."
Eh oui, nous avions quelques voraçons qui étaient de vraies paraffines anti-constipation.
Mais j'ai préféré faire le travail moi-même. Avec un manchon rayé en bois que j'avais fait moi-même pour les canons de 49-56. Monté sur la baguette, enduit de ma pâte à polir, tout doucement d'abord puis de plus en plus vite et j'ai fini par obtenir un canon brillant, presque comme celui de ma Sako en 222 Remington, qui était parachromé. Mon  pote était tout joyce. Son "voraçon" : << Ah vous voyez, quand on veut, on peut.>>
Oui, mais le H + L a pris 30% d'augmentation et l'arme a été réformée à l'inspection technique suivante conduite par le Service (à l'époque) du Matériel (qui est passé du statut de service à celui d'arme quelques années plus tard) avec le commentaire : "Arme bien entretenue mais à recanonner pour limites d'usure atteintes.
Attention donc aux pâtes à polir.

C'était codé parce que les "Tradis de Cyrards" restent à Coët.
En fait les trois distances "normales" étaient cote 124 dite "Petite Bosse", cote 173 dite "Grande Bosse" et RN 24. En tournant à droite au carrefour de la cote 124 (maintenant 125 sur les nouvelles cartes) on prenait une route jusqu'au carrefour avec la RN 24. On ne montait pas sur la grande bosse. On s'arrêtait au bas del a piste qui y monte. Là, la gradaille nous attendait avec le chrono, parce que c'était chronométré pour l'aller. Le retour se faisait A.D. (= à disposition). A la côte 124 ou la RN 24, la gradaille attendait au carrefour. Toutes ces "résorptions de "punitions" se faisaient de nuit, bien sûr. Histoire de bien faire ch... le monde.
Ensuite il y avait le hors norme, assez rare, et c'était le château du Bois du Loup. Ça commençait à faire une trotte. Tout ça avec le sac et le fusil. Et le sac devait peser 8 kg de contenu ce qui faisait 10 kg avec le sac. Et bien sûr le fusil. La seule fois où j'ai dû résorber un "Bois du Loup" j'avais un peu modifié le contenu de mon sac. J'y avais mis mon Reb Confédéré Uberti. Chargé à cinq coups. Une fois la gradaille repartie, qui avait pesé mon sac et vérifié que j’étais arrivé dans le temps imparti, j'ai posément vidé mes cinq coups dans une souche de parc du château en ruine et j'ai filé en courant à travers le sous-bois pour rejoindre la route. J'ai entendu la jeep de la gradaille faire demi-tour. Puis il m'a appelé, puisqu'il ne m'avait pas croisé sur la route qu'il avait prise. Je l'ai laissé gueuler de plus en plus inquiet tandis que je fonçais vers la côte 173 au pas de marche commando.
J'ai enfin entendu la jeep qui revenait sur la route en roulant doucement, il devait me chercher, sans doute. Alors je me suis remis à marcher lentement comme si je me  promenais.
- Qu'est-ce que vous fichiez ? me demande-t-il.
- Ben je rentre.
- Mais je vous ai pas vu sur la route quand j'ai fait demi-tour."
Dans ce genre de cas je sais vraiment prendre l'air con.
- Pourtant vous m'avez croisé. J'ai même dû me ranger parce que vous rouliez vite. J'ai pas compris pourquoi vous reveniez, d'ailleurs."
Il m'a regardé d'un air soupçonneux.
- Vous n'avez rien entendu ?
- Entendu quoi, vous avez klaxonné ?
- Non, les coups de feux, cinq. Faites-moi voir votre fusil."
Il renifle le canon. Il pouvait toujours.
- C'est pas vous qui avez tiré ?
- Alors là "caporal" je suis tireur licencié depuis avant même que vous soyez entré à Coët. Je ne suis pas du genre à tirer dans la nature. Et en plus je n'ai rien entendu alors que je marchais calmement et que vous, vous étiez plus loin que moi et avec le bruit de la jeep."
Il m'a regardé avec colère mais a fermé son bec. En plus de ma réputation de "chevalier de la mitraillette", il me savait membre de l'équipe de judo et avec deux ceintures noires en judo et aïkido. De nuit au au fin fond du camp de Coëtquidan, il s'est peut-être dit qu'il valait mieux éviter les affrontements.
Les "gradailles" étaient les gradés aux jeunes. Il s'agissait d'élèves de la promotion précédente, celle des anciens de seconde année, qui, jusqu'à la fin de la période de formation initiale laquelle courait de la rentrée de septembre au 8 novembre jour de la remise des Casoars, tenaient les fonctions de chefs de chambres, rendaient l'appel de retraite (l'appel du soir), l'appel de Dyane (celui du matin) et contrôlaient les "résorptions" des marches punitives. Mais lorsqu'ils étaient de "résorption" ils ne pouvaient se coucher que lors du retour du dernier puni.
Autant die que les moins cons ramenaient les punis dans la jeep. Inutile de dire que ce soir-là, le gars s'est couché tard...
Quand je suis arrivé il m'attendait devant la chambre pour être sûr que je ne réveillerais pas les autres. Il m'a demandé, comme je retendais la bretelle de mon fusil, si je n'avais vraiment rien entendu. Je lui répondu qu'à force de sniffer les canons propres on pouvait avoir des hallucinations.
De rage il s'est couché. Lui il était déjà douché et en tenue de nuit.
J'ai vidé mon sac dans la pénombre, j'ai pris ma trousse de toilette qui était dedans, ma serviette dans laquelle j'ai mis mon Rebel et je suis allé nous laver et nous sécher. A mon retour, il dormait et j'ai rangé mon Rebel - comme moi - dans mon '"Casier P'" et me suis couché.
Le lendemain au petit déjeuner, j'ai expliqué que la gradaille avait entendu des fantômes au Bois du Loup.